Mon ange de l’Apocalypse
par Luc-Laurent Salvador
samedi 5 décembre 2009
Bref témoignage sur le vif d’une prise de contact réussie avec mon ange gardien. Après que je le lui ai demandé, il m’a fait signe, me confirmant que je dois me préparer à l’Apocalypse, ainsi que je l’avais compris à la suite d’une série d’accidents tous intervenus un 13 octobre. Non, non, je ne suis pas ramolli du bulbe. Tout cela est très sérieux : je crois à présent aux anges gardiens, pas vous ?
Bien qu’ayant des raisons personnelles qui auraient dû m’y rendre particulièrement sensible, j’ai longtemps suivi cela un peu comme les vaches regardent passer les trains, un brin amusées, surprises, voire excitées, mais sans interrompre leurs ruminations pour autant ; et probablement est-ce le cas de la grande majorité d’entre nous. La fin des temps, l’hypothèse 2012, tout cela peut certes passionner les foules car combien d’entre nous sont réellement optimistes, combien d’entre nous ne trouveraient pas quelque secrète satisfaction à voir table rase faite du monde barbare, plein de bruit et de fureur, dans lequel nous vivons ? Mais au fond, à part une petite frange de survivalistes et autres écolo-illuminés, qui change quoi que ce soit à son mode de vie en vue d’une telle éventualité ? La fin des temps en 2012, c’est donc un peu comme le bug de l’an 2000, c’est comme un feuilleton fantastique que l’on se pique de suivre parce qu’il donne quelque chose à raconter et qu’on peut jouer à se faire peur pendant quelques temps.
Tout comme cette personne qui se savait « enrobée » mais ne se croyait pas obèse avant de découvrir un jour qu’elle n’était plus en mesure de s’asseoir dans un fauteuil de cinéma, nous sommes des saint Thomas, nous ne croyons pas avant d’avoir vu et touché. Nous restons dans l’indolence béate des dindes grasses à la veille de Noël.
J’y serais encore si une très bizarre série d’accidents qui me sont tous arrivés à la même date, un 13 octobre, ne m’avait amené à croire que je dois me préparer à l’Apocalypse. J’ai raconté tout cela en détail ici et je ne vais donc pas y revenir plus que nécessaire. Sachez simplement que le 13 octobre c’est la date anniversaire du mariage de mes parents et qu’en tant que psychologue, il était naturel, logique et rationnel pour moi d’aborder cela sous l’angle de la psychogénéalogie, c’est-à-dire, en regardant vers le passé. Des raisons personnelles m’ont cependant poussé à comprendre mes accidents comme un message « céleste » destiné à attirer mon attention sur l’avenir, c’est-à-dire, sur la date du 13 octobre 1917.
Ce jour là, la Vierge est apparue à Fatima au Portugal et 70.000 personnes, dont nombre d’athées et de sceptiques, ont assisté à un « miracle du soleil » annoncé (autre miracle) trois mois à l’avance. La Vierge a alors livré à la petite bergère Lucia dos Santos trois secrets en demandant que le dernier soit révélé par le Vatican en 1960. Tous les papes s’y sont depuis refusés alors que, selon Pierre Jovanovic, auteur du très beau livre « La Vierge de l’Apocalypse », le père Malachi Martin, qui a eu accès au 3e secret de Fatima, aurait dit que sa révélation « serait un tel choc chez les gens que les confessionnaux de toutes les églises, cathédrales et basiliques seraient pleins à craquer même le samedi soir ». Jovanovic, par des recoupements systématiques, nous donne une bonne idée de ce qui est annoncé et le terme apocalypse ne semble pas exagéré.
J’ai choisi de croire ce message et j’ai agi comme je pensais devoir le faire, mais sans être sûr de rien. Ces derniers temps, alors que je me sentais un peu égaré, m’interrogeant sur les directions à prendre et même sur le sens de ce que j’avais entrepris jusqu’à présent, je me suis dit qu’il était peut-être temps de m’engager dans une voie incroyable qui m’a été suggérée par Jovanovic.
Ce texte n’a d’autre visée que de témoigner de ma tentative, réussie, d’entrer en « contact » avec… mon ange gardien. Je sais que cela prête à sourire, mais lisez « Enquête sur l’existence des anges gardiens », toujours du même Jovanovic, cela changera votre regard. Ce livre magistral, très bien documenté, est stupéfiant : il m’a mis en état de conscience modifiée, j’ai proprement « décollé de la planète » car l’auteur y analyse des récits de personnes en état dit de « mort imminente » (Near Death Experience) et ce qu’elles racontent est saisissant. En particulier, un nombre considérable d’entre elles évoquent des rencontres avec des êtres à qui seul le nom d’ange convient.
Bien que naturaliste, darwinien, je crois aux anges car depuis tout petit je sais que ma grand-mère en a vu un dans des circonstances tragiques et que le message qu’elle a reçu lui a été d’un grand secours. Pour ma part, j’ai eu plusieurs expériences de ce que j’appelle « préscience salvatrice », mais je n’avais jamais pensé à voir cela comme l’intervention d’un ange, encore moins à tenter de contacter l’ange en question, « mon » ange.
Jovanovic m’y a subtilement invité et finalement je l’ai fait ; j’ai suivi les recommandations données dans son livre et j’ai donc demandé à mon ange un signe m’indiquant le chemin à suivre. La réponse n’a pas tardé.
Quelques jours plus tard, je découvre que 2012 est à l’affiche. Les cinémas de la Réunion sont pris d’assaut et je ne peux voir le film samedi soir comme je l’avais souhaité. J’achète néanmoins un billet pour le lendemain et ça me donne l’occasion de proposer à un sympathique voisin zoreille sans voiture de m’accompagner. Par miracle il peut acheter un des derniers billets, nous voyons le film et, bien sûr, sur le retour, nous en parlons. C’est alors l’occasion pour moi de lui apprendre que je suis venu à la Réunion en prévision de l’Apocalypse, parce que j’ai choisi de croire que « le ciel » m’a envoyé un message d’avertissement au travers d’une série d’accidents tous intervenus le 13 octobre. Il s’agit d’un choix car ce message n’était pas écrit noir sur blanc. La décision d’associer mes 13 octobre à l’Apocalypse plutôt qu’à une psychogénéalogie familiale, c’était de ma part un acte de foi qui ne tenait qu’au seul 13 octobre 1917, lorsque la Vierge a annoncé l’Apocalypse. Je n’avais pas d’autre lien entre les deux. Et c’est là, au cours de cette conversation, que mon ange m’en a envoyé un autre. Samuel, mon voisin, m’a en effet révélé à ce moment précis que sa mère était née un vendredi 13, à 13h13, en octobre. Je suis parti d’un grand éclat de rire et je me suis rappelé que Pierre Jovanovic, sans que je sache encore exactement ce qu’il voulait dire, m’avait écrit « sachez que votre Ange s’amuse beaucoup en ce moment... ». J’ai compris qu’il avait complètement raison.
Il est évident que certains ne voudront voir là qu’une coïncidence, un pur hasard sans signification. La difficulté pour cette ligne de pensée, c’est que mon histoire comporte maintenant une imposante série de coïncidences de même nature qui rend hautement improbable le fait qu’il puisse s’agir d’une simple coïncidence. C’est ainsi : les coïncidences, ça ne marche qu’une fois, ou deux. Au-delà, vous avez une régularité qui fait sens, qui fait signe. Si, lorsque voyant deux cailloux avec deux faces très semblables, vous les mettez en contact et qu’elles s’assemblent parfaitement, vous ne direz pas qu’il s’agit d’une coïncidence, mais d’un caillou brisé que vous avez reconstitué. Il s’agit de la forme archaïque d’un symbole, d’un support de signification. C’est pareil pour mes coïncidences. D’ailleurs ce soir là, je n’ai pas eu un signe mais deux. Car mon voisin a déclaré quelque chose qui ne pouvait faire sens que pour moi… et mon ange.
Ayant, par ma croyance affichée, passé les bornes de la rationalité, il n’y a plus de limites, dès lors, je ne risque rien de plus à avouer que ce second signe, je l’attendais. C’est-à-dire que, très concrètement, après que Samuel m’ait indiqué la date de naissance de sa mère, je me suis dit « Et maintenant va-t-il parler du 31 ? ». Je vous dirai plus bas pourquoi cette question. Pour l’instant, imaginez juste la situation et demandez vous combien de fois quelqu’un vous a déclaré sans que vous lui aillez rien demandé : « Mais en ce moment je suis obsédé par les 31, j’en vois partout ». C’est ce que m’a dit Samuel ce soir là, deux ou trois minutes après que je me sois questionné à ce sujet. Cela m’a permis de comprendre qu’il ne s’agissait vraiment pas d’une coïncidence.
Maintenant pourquoi le 31 ? Là encore, des « signes » ont attiré mon attention sur ce 13 en miroir, et donc, sur le 31 octobre, qui est, selon les traditions ésotériques, le moment dans l’année où les vivants et les morts peuvent se rencontrer. J’ai l’intuition qu’il s’agit d’une date clé, mais je ne sais pas sur quoi elle ouvre. Nous verrons bien « quand ces choses commenceront… ».