Qu’y a-t-il de plus léger que l’air ?
par Imhotep
lundi 30 juin 2008
Cela n’a l’air de rien, à moins que rien n’en ait l’air, mais parler de tout et de rien pour être dans l’air du temps quand on a la tête en l’air cela se termine souvent par les quatre fers... en l’air. Mais vaut mieux avoir la tête en l’air qu’une tête à claque quoiqu’une claque cela fait du vent et du vent au gaz il n’y a pas loin et du gaz aux flageolets moins encore. Le gaz qu’il soit à tous les étages, comme me dit ma cuisinière, arrive également à exploser comme on le remarque à Toulouse.
A propos d’explosion, c’est ce que l’on dit généralement quand, justement, on s’envoie en l’air. Cela se passe parfois, selon les manuels, dans une chambre qui, il faut le souhaiter, n’est pas à air, mais avec plafond ce qui évite de se retrouver au septième ciel où l’air manque quelque peu, selon Lavoisier.
Mais selon Newton, qui lui ne manquait pas d’air, tout ce qui s’est élevé, par définition en haut, finit par retomber, en bas suivant très justement une autre définition, sur le plancher des vaches, ces ruminants à la digestion de méthanier responsables de la destruction de la couche d’ozone, et cela à plein gaz, si j’ose m’exprimer ainsi. Et on voit là toute la différence, selon La Fontaine (voir plus bas pour une histoire d’eau et encore plus bas pour une autre d’O), entre gaz des villes et gaz des champs avec label et élevage à l’air libre.
Vous comprendrez facilement que tous ces brasseurs d’air, comme l’on dit chez Kro, du côté du Rhin - et le Rhin c’est de l’eau, ce qui dévie de notre sujet de façon assez dangereuse car quand il y a de l’eau dans le gaz, cela ne fait pas bon ménage, et pourtant tout ménage moderne possède eau, gaz - direct de Gazprom ou en bouteille sous pression comme la bière (on y revient toujours) dit-on chez les croquemorts - et l’électricité - direct de Powéo ou en pile Wonder et non Wonderbra -, parfois des assiettes à s’envoyer à la tête - lorsqu’on les regarde bien en face on trouve qu’il n’ont pas l’air, mais bien la chanson. « Lonla Lonlère ! », entendit-on alors vibrer dans l’air. « Eh, la Castafiore, personne ne t’a sonnée. D’accord, à Pâques, elles sonnent bien les cloches. On te fera signe pour t’exprimer en si bémol. Pour l’instant, allez, va, retourne à Rome en passant par Latran. Et ne prends pas cet air-là. Du vent ! », lui répondit la foule attentionnée assise en tailleur Chanel sur l’aire de repos. « C’est ce qui s’appelle se faire souffler dans les bronches », rechanta-t-elle se remémorant une aria aquatique et piscicole de Schubert, un ton en dessous comme un petit air qui trotte dans la tête, en prenant la route de l’Italie se berçant d’une chanson où l’on parle de came, et d’arbre comme on le répète chez les motoristes de Ferrari (pas celle de France 2) bien qu’aucun scientifique sérieux n’ait démontré la véracité qu’elle y poussait sinon Francis le Belge, que ses amis appelaient Fume c’est du..., aurait été depuis longtemps sylviculteur.
Et c’est là que tout dégénéra quand l’observateur de l’ONU était sorti pour humer l’air. Un cri : « Il me gonfle celui-là, avec ses joues de trompettistes et ses airs supérieurs » et effectivement on vit le ballon qui grossissait à vue d’œil. Ne cherchez pas, personne n’a vu de ballon parler - ni même entendu -, c’est une licence poétique, le souffle de l’inspiration, la brise du maudit et non celle du pétomane qui, elle, se rapproche plus de celle du gazier et des petits musicaux comme l’on dit chez Bigard. Un vent de révolte se leva comme le pain bio. L’air s’échauffa, comme dit le sportif sponsorisé par Nike. Et de l’autre côté du champ aérien, arriva lancé sur son erre le cousin éolien du premier, le vent de folie. Je vous laisse le soin d’imaginer la tempête et le tintamarre qu’il en résulta. Un hurricane aurait chantonné un chanteur engagé sans contrat de l’autre côté de l’Atlantique. Tout ce monde se pompait réciproquement l’air, comme l’on dit chez les cyclistes et les Shadoks, ce qui a eu pour effet de faire baisser la pression atmosphérique et la tension artérielle ; l’un étant bon selon le corps médical, mais l’autre mauvais signe selon météo France. Une vive discussion s’engagea entre les tenants des gaz qui s’échappent, on les appela les Twingos avec deux sous-groupes : les pavloviens et les non-pavloviens selon s’ils étaient conditionnés ou non les premiers consommant entre 0,5 et 1,5 l de carburant en plus aux 100 km, et ceux qui affirmaient qu’ils ne pouvaient que se comprimer, surnommés les Aspirinophiles qui avaient pour coutume d’être Blancs, comme neige dirait le roi de la Coca, en Colombie et non au siège d’Atlanta, avant séances d’UV et air marin. Dans un troisième groupe hors compétition car ils n’avaient aucun avis sur l’affaire, s’étant appelés eux-mêmes, comme des Américains qui n’ayant pas de chien ne veulent pas quitter un restaurant sans rien emporter : les Airbags. Ceux-là étaient les plus gonflés. Enfin c’est selon ; avant ou après l’accident, ils n’avaient pas la même forme même préparés par un bon fitness. Du reste les autres non plus. Pendant ce temps-là, le ballon dans lequel le trompettiste saoul comme un cochon, et le prenant pour son cornet à piston, soufflait comme un beau diable, enflait comme une grenouille ce qui n’était pas sans danger et, pour les lettrés, avait un air de déjà-vu. C’est à ce moment-là qu’intervint une hôtesse rousse qui n’avait jamais eu le mal de l’air, car elle n’avait jamais quitté son deux-pièces cuisine avec gaz, mais sans eau, c’était plus prudent, mais évacuation quand même, c’est également plus prudent, avec son bibi sur la tête, son insigne de sergent major, selon la technique des écoliers de Saint-Agile et encre violette, accroché au corsage plissé et blanc immaculé comme il est écrit page trois du catéchisme apostolique. Elle avait le teint frais car elle avait pris la saine habitude de prendre pour son petit déjeuner un bol d’air ce qui lui rendait les joues, et, par un miracle que la science n’a pas encore découvert ce qui pourtant aurait bien arrangé les instituts de beauté, les fesses, roses. Elle sortit son manuel de jeannette dans lequel il y avait une partie réservée aux situations délicates et stalybossée en jaune fluo. Elle avait avec elle, heureusement car c’était sa première sortie pour changer d’air à défaut de le prendre comme on prend un bus ce qui est dangereux quand c’est de face, une petite trousse de premiers soins. Elle savait tout du bouche-à-bouche, un transfert artisanal d’air de deux poumons à deux autres, les quatre n’étant pas du même propriétaire, ce dont se félicitaient tous les garçons de son quartier qui servaient, courageux et volontaires, de cobaye. L’air malin, comme il est écrit dans les psaumes médiévaux, elle prit une aiguille à transfusion qui lui servait habituellement à aérer de petits trous sa pâte à tarte, tout en se murmurant « T’inquiète pas Marcelle, ça va gazer, et si tu tombes sur un bec y aura bien un péquin pour te refiler un tuyau » et, d’un coup sec et doux de professionnelle chevronnée et appliquée, perça le ballon qui s’en fut voir si Dieu était bien assis sur un nuage, en croisant au passage The French Air Force One tout neuf et doré à l’or fin et à l’air pressurisé comme un portefeuille après le passage de l’inspecteur des impôts (sauf ceux des habitants du plateau arverne protégés par le bouclier de Vercingétorix aux étranges initiales de NS qui restaient gonflés comme des outres berbères), en faisant le bruit chuintant que fait tout ballon qui se dégonfle comme un chef d’Etat devant un dictateur.
Le calme, celui qui précède la tempête, revint. Le fond de l’air était frais, comme le beurre, les œufs et le lait des vaches ci-dessus citées, mais sans forme car le gaz, très matrimonial, épouse celle de son contenant et jusqu’à preuve du contraire l’espace n’est pas un contenant... Il résonna de silence - ce qui est ma foi la preuve que ce que ni Dieu ni diable ni homme ne peut réaliser les mots le peuvent. Le souffle coupé par cette fin brusque, notre hôtesse n’était qu’une illusion à bout de souffle, qui est allée s’étendre pour s’éteindre car son souffle au cœur n’avait pas résisté à la dépression de cette évaporation vers le ciel ni aux prévisions météorologiques. Elle s’était rendu compte trop tard qu’elle était tombée amoureuse du ballon et préférait, là, rendre ce qu’elle avait pris à son impossible amant disparu dans les airs, son dernier souffle.