Ratures et Renoncements

par C’est Nabum
vendredi 11 septembre 2020

X

L’agenda se décompose.

 

Je ne sais pas vous, mais moi, je n’en peux plus de ce trop long épisode pandémique qui provoque bien des tracas, dont certains n’apparaissent pas immédiatement. C’est au fil du temps que l’on s’aperçoit que la crise actuelle provoque une forme de renoncement à inscrire un rendez-vous, une activité sur son agenda. Au début, on n’y prête pas garde, on s’est contenté de rayer scrupuleusement ce qui avait été noté depuis mars 2020 en se disant qu’il y aurait des jours meilleurs.

Puis le déconfinement est arrivé, l’agenda raturé de partout n’étant absolument plus lisible, il est apparu clairement que le plus sage était d’en acheter un nouveau. Le plus délicat commençait. Que garder des propositions anciennes qui couraient encore sur cette fin d’année ? Cela demande réflexion à moins qu’il ne faille tout simplement se renseigner auprès des services de monsieur le Préfet, ce grand castrateur de la culture et du monde associatif.

Puis, après avoir pris des précautions d’usage, vous remplissez à nouveau votre document jusqu’à ce qu’il vous faille cette fois encore jouer de la rature contrariée. L’agenda papier ne supporte pas la période, c’est une évidence. Son homologue électronique tire beaucoup mieux que lui son épingle de ce jeu de chamboule tout que nous imposent les autorités.

Jamais du reste cette qualification n’a été aussi judicieuse même si elle semble en dessous de la vérité. Les Autorités font non seulement preuve d’elles-mêmes mais y ajoutent une forme élaborée d’injonctions contradictoires et de mesures vexatoires. Plus rien ne tient la route, il y a de l’annulation dans l’air sans la moindre visibilité. L’agenda comme le citoyen baisse les bras et renonce à vivre.

Le dentiste ne prend toujours pas de rendez-vous pour des soins de contrôle, les dents sse déchaussent par mesure de sécurité sanitaire pour mieux se protéger la face à coups de masques usagés. Des spécialistes qui ont annulé des rendez-vous anciens, n’ont même pas la délicatesse de reprendre contact pour signifier une reprise éventuelle de leurs consultations. On peut dépérir tranquillement pourvu que ce ne soit pas de cet abominable virus.

Lui seul tient la vedette, il va remplir les théâtres et les cinémas, les stades et les associations, non pas de spectateurs mais d’affichettes et de gels hydro-alcooliques. Tandis que sur votre agenda comme sur le programme des uns et des autres, la mention Annulé, retrouve de la vigueur. Le Monde d’après n’est autorisé qu’aux grandes surfaces.

Fort heureusement, la cellule de crise interministérielle a tout prévu. Puisque nous naviguons à vue, devant chaque jour, revoir le champ des possibles et surtout examiner la longue liste des interdits, nous avons le droit de ne pas mettre le masque sur les yeux. C’est une mesure dont nous devrions nous réjouir sans hélas pouvoir exprimer notre gratitude, ce bâillon empêche toute expression en public.

Alors nous notons sur nos agendas quelques dates pour exprimer collectivement notre mécontentement. Dates qu’il conviendra de rayer puisque le droit à manifester est incompatible avec la santé mondiale. La seule date qui compte et que nous devrons impérativement écrire au stylo rouge sera celle de notre vaccination OBLIGATOIRE sous peine de condamnation à mort.

Je crains cependant que l’agenda 2020- 2021 ne connaisse pas cette grande nouvelle. Il va comme le précédent se contenter de ratures, de biffures, de rayures, de points d’interrogation et de coups de gomme. Prenons garde qu’un virus ne se glisse pas dans nos agendas électroniques ou même dans ce fameux vaccin universel et panacée. Voilà bien quelque chose qui ferait date !

Chronologiquement vôtre.

 


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