Rythmes scolaires et blouses grises …

par C’est Nabum
vendredi 26 septembre 2014

La basse-cour ne s'amuse pas ...

Le grand n'importe quoi !

Voilà c'est parti et nul ne peut se dispenser d'appliquer une loi qui finira d'achever ce qui tenait encore debout dans l'institution scolaire : l'école primaire. Les socialistes ont confié à des penseurs parisiens le soin d'établir les plans d'une usine à gaz qui va d'abord faire exploser les communes rurales avant de mettre en difficulté toutes les autres.

Mais là n'est pas le pire de cette réforme qui impose sans financer, qui suggère sans fixer de règles précises, qui incite sans vraiment poser un cadre et des valeurs éducatives. C'est la porte ouverte de nos écoles pour laisser pénétrer le meilleur et surtout le pire, la culture au même rang que l'occupation, le sport et la garderie, les experts et ceux qui sont contraints de s'y coller.

Car dans le grand bazar de ce capharnaüm monstrueux, c'est le système « débrouille-toi » qui fonctionne vaille que vaille. Chaque commune doit composer avec ses ressources, son environnement, ses concitoyens. Quand on vit dans un grand centre urbain, la chose semble plus simple même si elle a aussi un coût qui n'est pas et ne sera jamais pris en compte par le commanditaire. Mais qu'en est-il dans les zones rurales ? Qui viendra apporter ce supplément de culture pour équilibrer l'égalité des chances si personne dans le coin ne dispose d'un talent particulier ?

Renforcer l'inégalité culturelle, aggraver les différences entre la ville et la campagne, augmenter encore plus les différences de choix et de chance que fonde la répartition géographique, voilà la belle, la formidable réussite de ceux qui se pensent encore socialistes. Des bourgeois des grandes villes ne peuvent percevoir la folie absurde qu'ils ont mise en place.

Les rythmes de l'enfant en sortiront améliorés… Tu parles Charles ! Nouveau mensonge pour qui va d'une école à l'autre et voit que les gamins passent des journées démentielles, de 7 H 30 à 18 heures, avec de tout pour étirer la journée. Garderie le matin, des cours, une grande pause méridienne passée encore à l'école-quand on n'a pas la chance d'avoir un parent disponible dans un domicile proche-de nouveau la classe, les activités périscolaires et de nouveau la garderie …

Le rythme de l'enfant sera sauvé par cette demi-journée d'école supplémentaire. C'est bien le seul acquis dans cet immense bordel désorganisé. Mais une fois encore, les bobos ont frappé. Ils ont laissé le choix aux divorcés d'imposer, le mercredi matin pour jouir d' un week-end de tranquillité au nom de leur confort personnel.On invoque le bien de l'enfant ; je vous dis, juré craché, parole de politiciens qui jamais ne nous mentent !

Cinq jours d'affilée à un rythme de cadence infernale, avec la dilution des repères communs, avec la perte du principe d'unité de temps, d'unité d'action, si chère à notre vieille communale. Amusez-vous à relever les horaires des écoles au sein d'une agglomération ; c'est le grand n'importe quoi. Chaque établissement a des horaires distincts du voisin pour peu que ces derniers ne dépendent pas de la même commune. Parfois même, au sein de la même ville, il existe des différences entre la maternelle et la primaire. Pas facile d'être parents !

Pas simple non plus d'être un club sportif ou une association. Cette loi, c'est la mort de certaines d'entre elles et un casse-tête pour toutes celles qui n'ont pu jouer les chevaux de Troie. Car notre école est devenue un organisme de publicité pour des activités vendues par des animateurs envoyés en mission. J'avais une autre idée de l'école républicaine mais il est vrai que je ne suis pas socialiste.

Le samedi matin d'autrefois, l'école cherchait à rétablir un peu d'égalité sociale. Il y avait des enfants absents : ceux qui ont la chance d'avoir des parents qui partent en week-end. Ceux-là-mêmes que les instituteurs voyaient tous les jours et auxquels ils n'avaient pas grand chose à dire. Quand aux parents au travail, les parents des enfants qui ont un peu plus de mal, ceux-là, ils les rencontraient le samedi midi après une belle et bonne matinée de renforcement à effectif moindre. Une possibilité à jamais envolée dans ce système délirant qui brise à jamais la relation parents-enseignants.

Mais il y a encore pire dans cette folie si bien pensée. C'est l'intrusion de personnes totalement extérieures à l'école pour des activités périscolaires qui échappent complètement au contrôle des maîtres. Aucune communication, aucun lien et parfois des activités en d'autres lieux. Pas de transmission des choses importantes, des dossiers médicaux, des recommandations après une journée difficile. L'enfant est un objet qu'on se refile entre structures étanches. On prie même les pauvres enseignants de déguerpir bien vite pour laisser la place.

Un gamin peut ainsi passer entre les mains de trois structures, de trois encadrants de nature et de formations différentes, si tant est qu'il y ait eu formation … Quand on a compris comment certains animateurs ont été recrutés, quand on perçoit le peu de considération et la modestie du dédommagement pour une malheureuse petite heure de travail, on est effaré qu'une telle idée ait pu surgir de cerveaux brillants.

Cette réforme, annoncée à grand renfort de communiqués et de déclarations officielles triomphales est une aberration pédagogique, un foutoir organisationnel, une mesure parfaitement inégalitaire, un gouffre financier pour les communes, un casse-tête pour les parents, la rupture du lien avec les familles pour les maîtres et surtout une fatigue supplémentaire pour les enfants.

Bravo les artistes, c'est du grand art ! Faire pire eût été un exploit. La droite rêvait de tuer l'école primaire, la gauche a trouvé moyen de le faire. Chapeau bas ! Les blouses grises d'antan doivent se retourner dans leurs tombes. Les nouveaux rythmes scolaires c'est un coup de poignard dans le dos de ce qui fut jadis notre école républicaine.

Honteusement leur.


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