Sarko « la poisse »

par olivier cabanel
mercredi 23 février 2011

Pas besoin d’être superstitieux pour se poser la question : Notre autocrate présidentiel porterait-il la poisse à ceux qu’il soutient ou qu’il a soutenus ?

Serait-il un chat noir ?

En effet, si l’on regarde l’actualité de plus près, on constate que nombreux sont ceux que le chef de l’état a soutenus dont le destin a basculé.

En septembre 2007, l’équipe de France de basket pourtant généralement brillante est soutenue par Sarközy en personne.

Résultat, ils sont battus à plate couture. lien

Lors des jeux olympiques d’été, à Pékin 2008, malgré les pressions citoyennes qui souhaitaient que la France ne soit pas représentée par le chef de l’état, celui-ci s’y est rendu malgré tout.

Résultat la France obtient la 8ème place.

Lors de la coupe du monde de rugby, l’équipe de France généralement performante, est défendue par Sarközy : résultat, nos rugbymen obtiennent la pire des places, la 4ème.

En 2007, un petit français fait des merveilles sur le tour de France, il s’appelle Christophe Moreau.

Il occupait alors la 3ème place.

Un journaliste demande alors au président le nom de son champion ?

Sans hésitation, le supporter présidentiel déclare : « c’est Christophe Moreau ». lien

A peine a-t-il fait cette courageuse déclaration que le champion fait une chute lui faisant perdre tout espoir de gagner le tour, il et se retrouve empêtré dans une affaire de dopage. lien

Question foot, ce n’est pas mieux.

Depuis qu’il déclare à qui veut l’entendre que son club préféré est le « Paris st Germain » allant même jusqu’à donner des directives au président du club (lien) résultat : le club accumule les contre performances. lien

Pour le mondial de foot, il soutient la candidature des bleus…on connait la suite. lien

Mais quittons le domaine des sports, pour celui des « artistes ».

Dans ce domaine, c’est assez contreproductif pour un artiste de s’afficher avec le chef de l’état.

Regardez Johnny par exemple : Il a soutenu Sarkozy lors de la campagne de 2007. lien

Depuis, tous les malheurs du monde se sont abattus sur lui. lien

Enrico Macias a vu sa popularité s’effondrer, et Faudel regrette amèrement de s’être impliqué : après avoir perdu une partie de son public, il a déclaré : «  j’ai cru au père Noël  ». lien

Gilbert Montagné ne manque pas de clairvoyance, puisqu’il vient de démissionner de son poste à l’UMP. lien

Renaud, qui avait soutenu lui aussi Sarközi en 2007, connait des moments difficiles, et ne tient pas la grande forme. lien

Doc Gynéco, depuis qu’il s’est dit l’ami du petit prez, accumule les mauvaises surprises, et n’a plus vraiment la cote : il s’est fait huer et caillasser alors qu’il donnait un concert à Genève, et a été condamné pour ne pas avoir payé ses impôts lien

Du monde du spectacle à celui de la politique, il n’y a qu’un pas.

A peine le chef de l’état français s’est-il rangé aux cotés de Bush qu’Obama se fait élire. lien

En Afrique du Nord, tous les tyrans dont Sarközy est allé serrer la main connaissent des jours difficiles.

Lors de son voyage présidentiel en Tunisie en 2008, Nicolas Sarközy a déclaré : « certains observateurs sont bien sévères avec la Tunisie, qui développe sur tant de points l’ouverture et la tolérance ». vidéo

Le chef de l’état s’affiche avec Ben Ali, dont il dit être l’ami, et le félicite lors de sa réélection en 2009 « lui souhaitant succès et réussite pour son nouveau mandat ». lien

Résultat, 15 mois après, le dictateur a perdu son trône, et on peut lire sur ce lien le récit de ses derniers jours de pouvoir.

Allons en Egypte.

En 2008, lors du diner autour de l’union méditerranéenne, qui, rappelons le, a couté aux contribuables français une note salée : plus de 5000 euros par invité, notre président visionnaire a affirmé :

« Nous connaissons tous le poids de l’Egypte, son rôle éminent de sage de la région qu’est celui de Mr Moubarak ». lien

Aujourd’hui Moubarak a été chassé par son peuple. lien

De l’Egypte, passons en Lybie.

Tout le monde se souvient de l’accueil triomphal qu’a proposé notre autocrate présidentiel au dictateur Libyen lors d’un voyage récent, se faisant à l’occasion humilier par celui-ci.

Il avait assuré avoir évoqué avec le despote syrien la question des « droits de l’homme », ce que Kadhafi à démenti publiquement, devant l’intéressé et devant toute la presse. lien

Depuis le dictateur libyen, contesté par son peuple, est devenu fou et n’hésite pas à faire tirer sur celui-ci à l’arme lourde. lien

Avec Bouteflika, le despote algérien, le soutien présidentiel français ne s’est pas démenti, jusqu’à présent.

Lors qu’il était ministre de l’intérieur, il n’a cessé de tarir d’éloges pour le président algérien, qui, dit-il, a été « la part déterminante qu’il a prise dans son succès »

C’était à l’occasion de sa gaffe du « nettoyage au karcher  », et Sarkozy avait peur de perdre les voix des immigrés qui, à quelques mois de la présidentielle, pouvait peser lourd dans la balance. lien

Bouteflika est aujourd’hui dans la tourmente que l’on sait, et ne réussit à garder provisoirement le pouvoir que grâce à ses forces spéciales, armées d’ailleurs par la France. lien

On se souvient qu’en décembre dernier notre couple présidentiel était allé passer leur Noël au Maroc.

Il s’est entretenu avec le roi Mohammed VI, mais rien n’a filtré du contenu. lien

Toujours est-il que le peuple marocain est aujourd’hui dans la rue. lien

Pour la Côte d’Ivoire ce n’est pas mieux.

Après avoir soutenu mordicus Laurent Gbagbo, (lien) Sarkozy se trouve obligé de changer de position à 180° et de soutenir l’élu Ivoirien Ouatara (lien) ce qui n’est peut-être pas une bonne nouvelle pour Alassane.

On a beau ne pas être superstitieux, ça commence à faire beaucoup.

En 2007 Nicolas Sarkozy est élu : quelques semaines après, c’est la crise mondiale, la croissance s’écroule, le chômage augmente, les ministres accumulent les casseroles, les conflits d’intérêt pleuvent, les gaffes s’ajoutent aux gaffes, et les décisions contre-productives font sortir les français dans la rue.

On se souvient du salon de l’agriculture de 2007, lors duquel un français avait refusé de serrer la main du chef de l’état, et qui lui avait valu le maintenant célèbre « casse toi pov’con ».

Ce français était-il superstitieux ?

En tout cas la phrase sarkozyste a fait flores puisque tous les peuples outre-méditerranée l’utilisent pour chasser leurs dictateurs.

Car comme dit mon vieil ami africain :

« Si tu ne connais pas le village, tu y épouses la sorcière ».

L’image illustrant l’article provient de « caneton.fr »


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