Un monument à la gloire (mystérieuse) de Nana Mouskouri

Nana ! Tout le monde aura reconnu la grande, la merveilleuse, l’unique Nana Mouskouri (sur la photo) "l’incomparable", comme il est convenu de l’appeler.

Cependant, je voudrais pousser un gros "Stop !". Il faut alerter la population.

Quel est le mystère qui préside à la carrière de Nana Mouskouri ? Voilà une question que ne se sont pas posée suffisamment de Français, depuis 40 ans qu’on entend chanter grec.
Car il faut le dire : Nana chante en grec !

Mais enfin, bien sûr, avez-vous jamais essayé de capter la moindre parole en français dans ses chansons ?
On ne comprend rien !
Et moi, quand je ne comprends pas les paroles, je dis toujours : "C’est du grec".

Heureusement, ses dévouées choristes, qui lui servent de filet de sauvetage, ont, elles, bien appris à chanter. Parce qu’il faut avoir entendu une fois dans sa vie la version du lied de Schubert Der Lindenbaum rebaptisé pour l’occasion Le Tilleul (comme elle aurait pu dire aussi bien "La Camomille"), il faut avoir entendu au moins une fois dans sa courte vie les airs de Verdi ahanés par la prima donna assoluta Mouskouri, pour comprendre que ladite Nana ignore tout des modulations de la bémol en fa mineur...

Ce n’est pas une oreille qu’elle a, c’est un cornet.

Ce n’est pas une voix qu’elle a, c’est un biniou (et là, je suis même méchant pour les Bretons).

Alors le mystère reste entier : Nana est-elle une de ces promotions-canapé, une de ces bombes sexuelles qui parviennent à se frayer un sentier dans l’univers impitoyablement creux de la chanson, ou autrement dit une ancienne de la Staracadémie ? Eh bien non, même pas. On n’aura pas ce plaisir-là. Lorie, à côté, ce serait un peu Miss univers.

Donc, sans jamais avoir eu dans le timbre le dixième de l’émotion d’une Björk, ou d’une Minelli (et comment !) voilà que l’affriolante Nana a fait la carrière la plus impressionnante de ces 40 dernières années avec Adamo, un chiffre à faire pâlir les Beatles et Elton John réunis : 350 millions d’albums vendus (selon RFI, 400 millions selon son fan-club )...
Les bras m’en tombent.

C’est pourquoi je fais une demande solennelle au ministre de la Culture :

Elever un monument à la gloire de cette brune aux cheveux gras, super sexy, myope et sans larynx, pour le mystère que représentera pour les siècles à venir sa carrière de chanteuse.

Sans nul doute, un autre monument sera à ériger, plus tard, pour le mystère qu’a représenté, cette fois-ci, son accession au rang de député européen, mais là, c’est une autre histoire...

Une chose est sûre : Mouskouri, quelle nana !