A propos du « Mariage pour tous » et de l’égalitarisme

par occitania
mercredi 24 avril 2013

A propos du "Mariage pour tous"

Le débat sur "le mariage pour tous" nous ramène inlassablement vers les points prophétiquement soulevés il y a fort longtemps par René Guénon dans ses deux ouvrages phares : "La crise du monde moderne" et "Le règne de la quantité et les signes des temps". Voici un extrait lumineux de ce dernier ouvrage, extrait dans lequel l'auteur met en exergue la tendance moderne à tout uniformiser, à tout amalgamer, de sorte que toute qualité disparaisse au profit d'une quantité.

L'autre aspect non négligeable de cette loi, est son caractère déviant, au sens qu'elle modifie, déforme et dévoit le mariage, institution sacrée, légitimation de l'union des énergies yin et yang d'un homme et d'une femme, en la réduisant à un simple contrat social. 

Ansi va le kali yuga.

Occitania

Le règne de la quantité et les signes des temps, Chapitre VII, L'uniformité contre l'unité

"La conclusion qui se dégage nettement de tout cela, c'est que l'uniformité, pour être possible, supposerait des êtres dépourvus de toutes qualités et réduits à n'être que de simples « unités » numériques ; et c'est aussi qu'une telle uniformité n'est jamais réalisable en fait, mais que tous les efforts faits pour la réaliser notamment dans le domaine humain, ne peuvent avoir pour résultat que de dépouiller plus ou moins complètement les êtres de leurs qualités propres, et ainsi de faire d'eux quelque chose qui ressemble autant qu'il est possible à de simples machines, car la machine, produit typique du monde moderne, est bien ce qui représente, au plus haut degré qu'on ait encore pu atteindre, la prédominance de la quantité sur la qualité.

C'est bien à cela que tendent, au point de vue proprement social, les conceptions « démocratiques » et « égalitaires », pour lesquelles tous les individus sont équivalents entre eux, ce qui entraîne cette supposition absurde que tous doivent être également aptes à n'importe quoi ; cette « égalité » est une chose dont la nature n'offre aucun exemple, pour les raisons mêmes que nous venons d'indiquer, puisqu'elle ne serait rien d'autre qu'une complète similitude entre les individus ; mais il est évident que, au nom de cette prétendue « égalité », qui est un des « idéaux » à rebours les plus chers au monde moderne, on rend effectivement les individus aussi semblables entre eux que la nature le permet, et cela tout d'abord en prétendant imposer à tous une éducation uniforme.

Il va de soi que, comme malgré tout on ne peut pas supprimer entièrement la différence des aptitudes, cette éducation ne donnera pas pour tous exactement les mêmes résultats ; mais il n'est pourtant que trop vrai que, si elle est incapable de donner à certains individus des qualités qu'ils n'ont pas, elle est par contre très susceptible d'étouffer chez les autres toutes les possiblités qui dépassent le niveau commun ; c'est ainsi le « nivellement » s'opère toujours par en bas, et d'ailleurs il ne peut pas s'opérer autrement, puisqu'il n'est lui-même qu'une expression de la tendance vers le bas, c'est-à-dire vers la quantité pure qui se situe plus bas que toute manifestation corporelle, non seulement au-dessous du degré occupé par les êtres vivants les plus rudimentaires, mais encore au-dessous de ce que nos contemporains sont convenus d'appeler la « matière brute », et qui pourtant, puisqu'il se manifeste aux sens, est encore loin d'être entièrement dénué de toute qualité."


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