Citadelle, Saint Exupery

par marko
mercredi 9 avril 2014

Si l’on ouvre la notice wikipedia concernant Citadelle, oeuvre magnifique, vivante, de Saint Exupery, on y trouve les mots suivants : ‘Citadelle est une oeuvre posthume…" ok, publié après sa mort. En même temps, il était bien vivant quand il l’a écrit et la vie partagée en ces lignes est toujours en vie. Elle nous survivra… On y lit également qu’il "n’a pas été achevé"… c’est vrai également… tout comme est vrai que rien n’est jamais achevé, mais en mouvement. Même une oeuvre que l’on ne retouche plus (notamment quand on est mort, c’est moins pratique pour éditer des textes. Impossible ? Je ne sais pas.) continue à vivre intersubjectivement à travers l’expérience de l’espèce. La vie et toutes ses manifestations, qu’il s’agisse d’écriture ou d’élans de joie, de musique, de poésies ou de barbecues, la vie s’exprime à travers nous. Citadelle est en cela une oeuvre vivante, brûlante, on sent les vents du désert, de la solitude, du silence accompagné… On y sent le mouvement de fond… J’ai lu Citadelle comme une prière, avec plus de ferveur sans doute…

C’est écrit sur une forme qui peut en rebuter certains… Ne vous forcez pas, surtout, la même chose est écrite partout. Il faut aimer pour voir… Si l’on doit se forcer, il est possible que l’on fasse fausse route. Voilà, quelques lignes d’introductions pour mettre dans l’ambiance et voici plusieurs phrases qui m’ont le plus touché dans l’ouvrage… Le substrat d’une lecture amoureuse, une invitation à vous replonger dans l’univers de Saint Exupery… notre univers… une belle résonance…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ment l’amoureux qui te prétends que nuit et jour il est habité par l’image de sa bien-aimée. Une puce l’en détourne, car elle pique. Ou le simple ennui, et il baîlle.

Ment le voyageur qui te prétend que nuit et jour il s’enivre de ses découvertes, car si la houle est par trop creuse le voila qui vomit.

Ment le saint qui te prétend que nuit et jour il contemple Dieu. Dieu se retire de lui parfois, comme la mer. Et le voila plus sec qu’une plage à galets. (…)

Mentent tous ceux là, car ils renient leurs heures de sécheresse, n’ayant rien compris. Et ils te feront douter de toi car, de les entendre affirmer leur ferveur, tu crois en leur permanence. (…)

Mais je ne connais que l’ennui qui te puisse être permanent. (…)

Mais, si t’est accordée de temps à autre, en récompense de fidélité dans la chrysalide, la seconde d’illumination de la sentinelle, ou du poète, ou du croyant, ou de l’amant, ou du voyageur, ne te plains point de ne point contempler en permanence le visage qui transporte. Car il en est de si brûlants qu’ils consument qui les contemple.”


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