Déforestation et développement durable

par Forest Ent
lundi 31 juillet 2006

Il est notoire que la seule chose qui puisse mettre une personne comme moi en colère, c’est la déforestation. Mais les personnes comme moi ont du mal à comprendre son origine et à se mobiliser. Elles ont à particulier du mal à comprendre que les orques et les elfes sont un même peuple traversé de pulsions contradictoires... Le « développement durable » était pour moi un concept assez vague. Après lecture de cet ouvrage, il est devenu une évidente et impérieuse nécessité.

Extrait des pages 116 à 122 sur 582.

En 1977 et 1983, John Flenley préleva un nombre important de nouvelles carottes de sédiments et lui aussi, retrouva ces nombreux pollens de palmiers, mais par chance, en 1983, il obtint également de Sergio Rapu Haoa des noix de palmier fossiles que des spéléologues français avaient découvertes cette année-là dans une grotte de lave et il les envoya au grand spécialiste mondial des palmiers afin qu’il les identifie. Il apparut que les noix ressemblaient beaucoup, tout en étant légèrement plus grosses, à celles que produit le plus grand palmier existant au monde, le palmier à vin du Chili, qui peut atteindre vingt mètres de haut et un mètre de diamètre. D’autres visiteurs de l’île de Pâques trouvèrent ultérieurement de nouvelles preuves de la présence de ce palmier, sous la forme de restes de troncs enfouis dans les coulées de lave du Terevaka il y a quelques centaines de milliers d’années et de restes de paquets de racines prouvant que le tronc du palmier de l’île de Pâques pouvait atteindre un diamètre supérieur à deux mètres. Il surpassait ainsi même le palmier du Chili en sorte qu’il était alors le plus grand palmier du monde.

(...)

Le palmier géant et tous les autres arbres qui furent identifiés par Catherine Orliac, John Flenley et Sarah King ont aujourd’hui disparu pour une demi-douzaine de raisons que nous pouvons prouver ou déduire. Les échantillons de charbon de bois analysés par Catherine Orliac sont la preuve directe que les arbres étaient brûlés pour faire du feu. (...) Les arbres étaient abattus pour laisser place à des jardins, car la majeure partie des terres de l’île de Pâques finirent par être cultivées. (...) Les rats arrivés par accident "exploitèrent" les palmiers et certainement d’autres arbres à leurs propres fins : chaque noix de palmier qui a été retrouvée montre des marques de dents de rats et n’aurait jamais pu germer.

La déforestation a probablement commencé peu de temps après l’arrivée des humains autour de l’an 900 après JC, et devait être achevée vers 1722 lorsque Roggeveen arriva et n’aperçut aucun arbre d’une taille supérieure à 3m50. (...) La plupart des dates déduites de la radiodatation des noix de palmier elles-mêmes se situent avant 1500, suggérant que le palmier se raréfia ou disparut ensuite. Sur la péninsule de Poike, où se trouvent les sols les plus infertiles de l’île et qui fut donc probablement la première à être déboisée, les palmiers disparurent aux environs de 1400.

(...)

Le tableau que présente l’île de Pâques est l’exemple le plus extrême de destruction de la forêt dans le Pacifique et l’un des plus extrêmes du monde entier : la totalité de la forêt a disparu, et toutes les espèces d’arbres se sont éteintes.


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