« Moeurs et Sexualité en Océanie », du cannibalisme à la non-violence chez les peuples premiers

par Elixir
samedi 12 août 2017

" Un soir, un vieil amérindien parlait à son petit fils du combat qui se livre à l'intérieur de chacun de nous.
Il l'expliquait comme suit. Il y a deux loups en nous qui se livrent un combat sans merci.
Le loup sombre : c'est la colère, l'envie, la jalousie, le regret, l'avidité, l'arrogance, l'apitoiement, la culpabilité, le ressentiment, l'infériorité, le mensonge, l'orgueil, la supériorité et l'égo. 
Et le loup blanc : c'est la joie, la paix, l'amour, l'espoir, la sérénité, l'humilité, la bonté, la bienveillance, l'empathie, la générosité, la vérité et la compassion. 
Après y avoir réfléchit quelques instants, le petit fils demande à son grand père : "-Mais quel loup gagne ? Et il répondit : Celui que tu nourris."

X

La chaine parlementaire diffusait début août un documentaire sur le combat actuel difficile des peuples autochtones pour préserver leurs terres d’origine un peu partout à travers le monde. Aujourd’hui au nombre de 350 millions, formant 5000 groupes pour 4000 langues différentes, leur destin semble irrémédiablement lié à celui de la forêt, des terres sauvages, et de la biodiversité, malheureusement attaquées de toutes parts par notre civilisation en perpétuelle expansion, en dépit des chartes internationnales.

Une occasion pour nous, occidentaux, de nous souvenir de la richesse culturelle de ces peuples devenus minoritaires, mais qui représentent pourtant nos racines, toujours vivantes, et dont on ne parle malheureusement pas assez, peut-être en raison de notre méconnaissance du monde, quand ce n’est pas de notre suffisance ou de notre mépris. 

Il est vrai que notre société urbanisante, technomaniaque et autocentrée s’est largement construite, et de plus en plus d’ailleurs, sur la maîtrise et l'exploitation de la nature, et sur une forme de rejet de ces « primitifs » qui l’accompagnent et la préservent, arguant souvent pour nous justifier de nos exactions, de leur mœurs et de leurs coutumes sauvages, sous-entendues violentes, arriérées et teintées de superstitions, bref, des empêcheurs de nous développer en rond, sans vraiment grand intérêt, si ce n'est, peut-être, pour alimenter de leurs reliques curieuses les vitrines impénétrables de nos muséums...

Si des sociétés indigènes "dyonisiaques" ont bel et bien existé, notamment à travers les pratiques du cannibalisme -qui existent toujours, même si confidentielles -, celles-ci ont souvent été l’alibi des occidentaux pour oublier que des cultures "appoloniennes", stables et pacifistes, ont pu aussi en même temps s’épanouir conjointement…. Peut-être peut-on penser d’ailleurs que les tribus en paix, qui confrontaient nos propres pratiques guerrières invasives constituaient un autre danger, même si celui-là beaucoup plus en rapport avec l'image qu'elles nous renvoyaient de nous-mêmes, et nous renvoient toujours

 

Margareth Mead, dans l'entre-deux-guerres, démontrera bien cette dualité chez les hommes dans son best seller « Mœurs et sexualité en Océanie » - que j'ai pris plaisir à relire cet été - relatant ses séjours en Papouasie-Nouvelle Guinée, où elle rencontrera coup sur coup la société montagnarde non-violente des Arapesh, puis celle, 200 km plus loin des redoutables Mundugumor polygames et chasseurs de têtes.

Rares seront les récits qui auront mis en évidence un tel contraste entre deux cultures indigènes voisines, à tel point qu’il pourrait provoquer chez le lecteur, au delà de la découverte, un certain amusement. A l'heure où notre société traverse une crise considérable des valeurs, jusqu'à la remise en cause de la stabilité même du foyer famlial (45% de divorces en France), il pourrait être bon de nous rappeler, hommes "civilisés" que nous sommes devenus - sans trop vraiment savoir d'ailleurs ce que ce terme sous-tend encore- à quelles mœurs en particulier peut s’associer une culture dite non-violente ou au contraire celles qui peuvent s’attacher à une société instable et agressive, d’après les cas extrêmes et emblématiques de ces deux communautés.

J’ai choisi de vous présenter quelques extraits, ou « bonnes feuilles », comme on dit, afin de préserver l’originalité et la précision de l’écriture de l’auteure, tout en étant conscient que ceux-ci ne suffiront évidemment pas à résumer la complétude de l’ouvrage et les nuances qu'il pourra apporter, ouvrage qui présente par ailleurs deux autres ethnies fort différentes, les Chamboulis, société d’artistes et les Somoans polynésiens.

 

MOEURS ET SEXUALITE EN OCEANIE, Plon, Collection Terre humaine, 1963 (1ère édition américaine 1935)

Extraits :

 

1. LES NON-VIOLENTS ARAPESH 

Une organisation solidaire et apolitique de la société et du travail

« La vie économique arapesh est axée de façon insistante sur la participation de chacun à des entreprises que d’autres ont conçues. Les propositions d’initiatives personnelles sont rarement suggérées, et cela même avec crainte. C’est là un des facteurs qui explique l’absence de toute organisation politique. »

« Le travail étant organisé sur une base d’aimable coopération et la guerre si légèrement organisée, la communauté n’a besoin de chefs que pour mettre en scène les grandes cérémonies. […] On tient pour établi que personne ne désire réellement être un chef, un haut personnage. Les chefs doivent prévoir, organiser des échanges, se pavaner, prendre des airs importants, parler haut, se vanter de ce qu’ils ont fait et de ce qu’ils feront : c’est un comportement que les Arapesh considèrent comme ingrat, difficile à tenir, et qu’aucun homme normal ne se permettrait s’il pouvait l’éviter. Mais c’est un rôle que la société sait imposer à quelques-uns. »

« Alors que les garçons n’ont guère dépassé quinze ans, leurs ainés observent leur talents et supputent les possibilités de chacun de devenir un haut personnage. Il y a en gros trois catégories :

d’abord « ceux dont les oreilles sont ouvertes et la gorge ouverte », qui ont le plus d’aptitudes. Ce sont ceux-là qui comprennent le mieux les tendances profondes de leur communauté et sont capables d’exprimer ce qu’ils comprennent.

Viennent ensuite « ceux dont les oreilles sont ouvertes et la gorge fermée », hommes tranquilles mais utiles, qui ont de la sagesse, mais sont timides et ne parlent guère.

Un troisième groupe, enfin, comprend les moins utiles, qui se subdivisent en « ceux dont les oreilles sont fermées et la gorge ouverte » et « ceux dont les oreilles et la gorge sont également fermées ». 

 

Très peu de conflits

« La guerre est pratiquement inconnue des arapesh. Ils ignorent les traditions des chasseurs de têtes. »

« Le petit garçon arapesh ignore les coups et la lutte… « Il n’a pas l’esprit sportif ». Un coup, un mot dur même, l’atteint au plus profond de sa sensibilité. Le moindre quolibet devient pour lui une manifestation d’hostilité, et l’on verra des hommes faits fondre en larme devant une accusation injuste. »

« Même adultes, ils craignent tout ce qui désunit. Ils connaissent quelques moyens symboliques, quelques signes qui leur permettent d’exprimer publiquement une mésentente et les dispensent d’affronter eux-mêmes ceux avec qui ils sont brouillés. Ils les utilisent rarement. »

 

Des relations sexuelles mûries et des mariages posés

« Les relations sexuelles, pour les arapesh, ne se conçoivent guère en dehors du mariage. Les amours de rencontre, les liaisons passagères, le désir soudain qui réclame son assouvissement immédiat - tout cela ne signifie rien pour eux. Loin d’être romanesque, leur idéal est essentiellement domestique. Les rapports sexuels sont affaire sérieuse, qui doit être entourée de précautions et qui exige, avant tout, une entente parfaite entre les partenaires. »

« Coucher avec une étrangère est périlleux : autant abdiquer une partie de soi-même entre les mains des sorciers. Pour les arapesh, en effet, il ne saurait y avoir quoi que ce soit de commun entre une soudaine impulsion sexuelle et l’affection.[…]Ce n’est que dans le mariage, dans cette union douce, amicale et préparée de longue date, que la vie sexuelle peut s’épanouir sans risque. »

« Les arapesh ne connaissent pas le viol. […] Il leur est impossible d’imaginer le tempérament masculin qui leur pourrait faire comprendre le viol. […] Cette crainte d’exercer une contrainte quelconque s’étend même aux relations courante entre maris et femmes. L’homme doit approcher son épouse doucement, lui adresser « de bonnes petites paroles gentilles », et s’assurer qu’elle est bien préparée à recevoir ses avances. […]L’accent n’est pas mis sur la satisfaction que procure l’acte sexuel ; ce qui importe aussi bien pour l’homme que pour la femme, c’est la perfection dans la préparation, la plénitude du désir. »

 

Pour les Arapesh l'Homme est bon

« Les arapesh ne conçoivent pas qu’il puisse exister un comportement violent, qui exige d’être calmé, des jaloux auxquels on doit apprendre à partager, des égoïstes et des avares dont il faille desserrer les doigts. Ils attendent de chacun un comportement doux et aimables- qui ne fait défaut qu’à l’enfant et l’ignorant. Quant à l’agressivité, elle est censée s’éveiller seulement pour la défense d’autrui. »

« Parce qu’ils considèrent l’homme comme foncièrement bon, et ignorent l’existence d’instincts antisociaux, de facteurs psychologiques de désagrégation, les arapesh laissent le champ libre à l’épanouissement de tout individualisme atypique ».

 

                           Femme Arapesh avec son enfant- source Arapesh.org

 

2. LES FEROCES MUNDUGUMOR

 

Une organisation sociale atomisée

« Sur leurs terres hautes et fertiles qu’ils conservent parce qu’ils sont plus audacieux et plus féroces que leurs voisins, les Mundugumor vivent entre eux dans une atmosphère d’inquiétude et de méfiance réciproque. Aucun village n’a de place centrale, ni de maison commune des hommes, comme on en trouve presque partout en Nouvelle-Guinée. Le Mundugumor cherche à vivre replié sur lui-même, à l’intérieur d’un enclos palissadé ou s’élève quelques cases : une pour chaque femme, ou peut-être une pour deux ; une autre au toit délabré, réservée à ses fils adolescents et où ils dorment, misérables, dévorés des moustiques car ils ne valent même pas, à eux tous, la dépense d’une seule moustiquaire »

« En temps ordinaire, il n’y a que les femmes que l’on puisse se voir se rencontrer, former de petits groupes bavards. […] Hors des fêtes, il n’est pas rare qu’un frère s’arme pour attaquer son frère ; on n’apprend pas sans crainte ou colère la visite prochaine d’un parent ; les enfants sont dressés à se sentir mal à l’aise en présence de la plupart des membres de leur famille ; »

 

Pour les Mundugumor, l'Homme est mauvais

« La société n’est pas organisée en clans, comme chez les Arapesh, chez qui un groupe d’individus apparentés les uns aux autres forme une unité permanente, que cimentent un sang commun, un nom commun, des intérêts communs. L’organisation sociale des Mundugumor est au contraire fondée sur la conception qu’il existe une hostilité naturelle entre tous les individus d’un même sexe et que seuls ceux du sexe opposé constituent un lien entre eux. Au lieu, donc, d’être organisés en groupe patrilinéaires ou matrilinéaires — Les Mundugumor pratiquent un système qu’ils appellent une « corde ». Une corde comprend un homme, ses filles, les fils de ses filles, les filles de ses fils de ses filles, etc… »

« L’idéal social est la grande famille polygame, qui peut compter jusqu’à six ou sept épouses pour un homme. »

« Entre frères germains, l’attitude est toute de rivalité et de méfiance. Dès l’adolescence, ils doivent obligatoirement s’éviter au maximum, adopter l’un envers l’autre un comportement formaliste à l’extrême, s’abstenir entre eux de toute conversation légère ou même banale. Il n’est pour eux qu’une seule forme de contacts étroits : ils ont le droit de se battre et de s’injurier en public. »

« Père et fils sont d’autre part, séparés par une hostilité précoce, que la société s’entend à entretenir. Lorsqu’un garçon a dix ou douze ans, sa mère est déjà vieille et n’est plus en tout cas, l’épouse favorite. Son père cherche une autre femme, plus jeune. Si l’épouse délaissée proteste, elle est battue. Le petit garçon est censé défendre sa mère, défier et injurier son père.

Telle est l’atmosphère qui règne dans la famille de l’homme qui a réussi, de celui qui a pu réunir un grand nombre d’épouses. Car c’est là un signe de richesse et de puissance. »

« Chaque homme est censé obtenir une épouse en donnant sa sœur en échange de la sœur d’un autre. Théoriquement il n’existe pas d’autre moyen de se procurer légalement une épouse[…] Les conflits entre frères sont donc inévitables, quel que soit le nombre de leur sœurs. Moins celles-ci sont nombreuses plus les conflits son violents. Cette rivalité se complique du fait que les hommes déjà âgés ont le droit d’épouser de jeunes femmes. En théorie il n’est pas possible de se marier en dehors de sa génération. Mais les Mundugumor ne respectent aucune de leurs propres règles ».

 

Fêtes et chasses aux têtes : rares moments fédérateurs

"Nous avons déjà parlé des fêtes d’initiation données par les hommes « importants ». Il y a aussi les échanges de nourriture entre notables, et les fêtes de victoire qui couronnent la réussite d’une chasse aux têtes. Dans toutes ces entreprises, les responsables sont connus de la communauté comme « des hommes vraiment mauvais »- agressifs, avides de pouvoir et de prestige, hommes qui ont pris bien plus que leur part des femmes de la communauté et qui ont aussi acquis, par vol ou achat, des femmes des tribus voisines, individus arrogants qui ne craignent personne et sont assez sûr de leur puissance pour trahir qui bon leur semble en toute impunité. Lorsqu’ils mourront la communauté entière les pleurera ; c’est leur arrogance, leur soif de puissance, qui donne un rythme à la vie sociale. […] C’est dans cette atmosphère de fidélités incertaines, de conspirations, de trahisons que, de temps à autre, on met sur pied une chasse aux têtes : alors, pendant une courte période, toute la communauté mâle s’unit pour l’expédition et les festins de victoire par lesquels elle s’achèvera, festins ou s’affirme un cannibalisme tapageur, ou chaque convive fait éclater sa joie de pouvoir enfoncer ses dents dans la chair de l’ennemi abhorré. »

 

Une écologie de la chasse à l'homme

"A l'égard des habitants des marais, les Mundugumor entretiennent un mépris que nuance seulement le sentiment de leur utilité ; ce sont eux qui fournissent pots, marmites et paniers. Et les Mundugumor le reconnaissent eux-mêmes : il faut veiller à ne pas tous les tuer, sans quoi il n'y aurait plus de potiers. […] Il concluent parfois une alliance avec les habitants des marais dans le but de réunir suffisamment de participants pour une grande chasse aux têtes. Une telle entreprise, en effet, ne doit pas présenter de risques. L'idéal est de pouvoir aligner une centaine de chasseurs pour capturer un hameau qu'habitent seulement deux ou trois hommes et quelques femmes. Pour assurer le succès d'expéditions de cette sorte, il est nécessaire d'avoir des alliés. Aussi échange-t-on avec les tribus voisines des enfants qui sont gardés comme otages jusqu'à que l'affaire ait réussi.[…] Pourquoi les otages sont-ils toujours des enfants ? La réponse est simple : si les engagements ne sont pas tenus, et que les otages soient massacrés, il ne s'agira après tout que d'enfants. Dans la plupart des cas c'est un enfant mâle- dont la valeur est moindre que celle d'une fillette- qui est ainsi sacrifié.

 

Une formation à la dure de l’individu

"L’enfant mâle mundugumor entre en naissant dans un monde hostile, un monde ou la plupart de ses semblables seront des ennemis, ou, pour faire son chemin, il lui faudra être violent, percevoir et venger l’insulte, faire peu de cas de sa personne et encore moins de la vie des autres. Du moment qu’il nait, tout l’incite à un tel comportement. Quand une femme mundugumor dit à son mari qu’elle attend un enfant, il n’en éprouve aucune joie. Il est désormais un homme marqué ".

 

Une initiation sanglante des adolescents

« Quelque temps avant d’attendre l’adolescence, le jeune garçon mundugumor devra mettre à mort un prisonnier destiné à un festin de chair humaine. »

« Cette formation spartiate donne aux enfants mundugumor, avant même l’adolescence, un air de dureté et de maturité précoces. […] L’initiation est pour les filles comme une sorte de privilège qui leur est accordé dans la mesure où elles sont de tempérament suffisamment agressif pour l’exiger. Pour les garçons, c’est une pénalité à laquelle ils ne peuvent échapper. Tandis que les filles se contentent de défiler devant les objets sacrés, les adolescents sont rassemblés avec force coups et jurons et scarifiés avec des mâchoires de crocodiles : nul doute que les initiateurs ne prennent un plaisir sadique à l’opération. »

 

Une sexualité sauvage

« Les amours des jeunes gens non encore mariés sont soudaines et violentes. Il y entre plus de passion que de tendresse et de romanesque. »

« Avant de se marier, une fille peut avoir un certain nombre d’aventures, chacune caractérisée par la même fougue, la même violence. Mais de tels écarts sont dangereux, s’ils sont découverts, la communauté toute entière saura qu’elle n’est plus vierge et les Mundugumor font grand cas de la virginité de leur filles et de leurs fiancées.. Seule une vierge peut-être échangée contre une autre vierge. »

« Parfois, au lieu que les amants se rencontrent dans la brousse ; le garçon se glisse, la nuit, dans le lit panier de la fille[…]Le père qui prend le couple sur le fait ferme solidement sur les délinquants le couvercle du panier et le fait tomber le long de l’échelle d’accès, qui est presque verticale et à deux mètres de haut. Dans sa rage il donnera de grands coups de pieds dans le panier ou même y enfoncera une sagaie ou une flèche avant de l’ouvrir. Aussi les amants n’ont pas de prédilection particulière pour ce procédé. »

"L'homme marié qui porte un intérêt actif à son épouse l'accompagne dans la brousse, dans le but avoué de l'aider à son travail, mais en fait pour copuler avec elle dans des conditions qui permettent le déchainement de leur brutalité amoureuse. Mais on trouve bien plus de plaisir encore à ces ébats si on leur donne pour cadre le jardin des autres, ce qui portera tord à la récolte d'igname. Ces expéditions de couples mariés dans la brousse sont une forme d'exhibitionnisme autorisé."

« On est très sensible à la violation du tabou sur les mariages entre générations ; une mère et une fille qui se trouve être l’épouse d’un même homme refusent souvent de se parler et peuvent en venir à s’injurier en public de telle façon que celle qui a le plus d’amour-propre se suicidera. »

 

Mais pour les Mundugumor, trop de violence tue la violence 

« Il se trouve des tempéraments aberrants d’une espèce différente. Ce sont ceux d’une violence telle qu’ils sont déplacés même chez les Mundugumor. Un individu de cette sorte passe sont temps à se brouiller avec ses congénères ; il sera finalement tué par traîtrise au cours de l’attaque d’une autre tribu, à moins qu’un membre de sa propre tribu ne se charge de le faire (la peine pour ce dernier ne sera pas lourde : on lui interdira de porter les marques distinctives des chasseurs de têtes). Ou encore l’homme s’enfuira dans le marais et y périra. Une femme de tempérament similaire, insatiable dans ses exigences, toujours à l’affût de quelque nouvel amant, finira par être livrée à une autre communauté pour y être violée par tous. Mais un tel destin est conforme à l’idéal Mundugumor, selon lequel une mort violente est souhaitable aussi bien pour un homme que pour une femme. »

 

                Scarification aux dents de crocodiles à la rivère du Sepik 1975 source wikimédia

 

Photo illustrant l'article : Femme Kahure de Papouasie Nouvelle-Guinée source wikimédia.org


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