Avale-Loire : Hommages

par C’est Nabum
jeudi 25 juillet 2013

L'économie d'une rivière ...

Les gens qui vivent de notre Loire.

Tout du long de ce petit périple sur la Loire, j'ai croisé des gens qui, pour les vacances, une saison ou bien toute l'année vivent de cette passion commune. Ils ont des métiers fort différents les uns des autres, des parcours personnels qui ne peuvent se comparer. Les uns sont des autodidactes quand d'autres ont fait de longues études. Pourtant, ils ont tous un point commun, une petite lumière dans les yeux quand ils parlent de la grande rivière.

Les hommes de la brigade fluviale d'Indre et Loire sont de ceux-là. Quand je les ai croisés, ils étaient sur le pont pour préparer le terrain aux artificiers. En zodiaque, ils examinaient les passes du pont, en combinaisons, d'autres se tenaient près à intervenir pour parer à toute éventualité. Ils ont eu la gentillesse de prendre en charge mon esquif chargé afin de ne pas passer sous le pont, selon leurs recommandations. 

Ils ont hélas des tâches bien moins agréables au cours de l'année. Ce sont eux qui vont chercher nos disparus. Accidents ou bien gestes désespérés, ils sont dans l'eau pour cette macabre recherche à laquelle jamais personne ne s'habitue. Qu'il me soit permis d'avoir une pensée émue pour Maxime dont le corps a été repêché à Montlouis après avoir dérivé depuis Orléans.

Les hommes du balisage sont d'autres professionnels qui vivent sur l'eau et qui ont une connaissance intime de la rivière. Qu'ils soient du conseil général du Maine et Loire qui effectuent un marquage estival ou bien de l'administration des Voies Navigables de France pour la partie finale, ils ont la responsabilité d'indiquer le chenal, de repérer les dangers et de sans cesse modifier le passage en fonction des variations incessantes de cette étrange rivière.

Que ce soit à l'estime, à l'habitude ou parfois au sondeur électronique, ils regardent, ils observent, ils décryptent le fil de l'eau. Quand j'ai croisé l'équipe au travail, l'un d'eux m'a demandé ce que je faisais. Lorsque je lui dis mon parcours, il m'a alors répondu, incroyablement sincère : « C'est mon rêve ! ». Lui qui travaille au quotidien sur sa portion de rivière, il voudrait la descendre d'un bout à l'autre de son cours. Seule la Loire provoque cet attachement incroyable qui unit tous les ligériens dans cette belle adoration.

Je lève encore mon chapeau aux professionnels du loisir et en premier lieu, les animateurs des bases de canoë-kayak. Mise à part la déplorable réception de Bouchemaine, les bases de Blois, Amboise et les animateurs d'autres structures, croisés en chemin me proposèrent tous aide ou conseil. Ils connaissent leur secteur comme personne, savent les passages sous les ponts, recommandent d'éviter celui-ci. Ils sont sans cesse sur la route pour favoriser un tourisme fluvial qui ne demande qu'à être accompagné par nos élus avec quelques nécessaires aménagements.

Les animateurs des maisons de Loire sont d'abord des passionnés. Maison de Loire, observaLoire, Cap Loire, Maison de la Loire et de la Nature …, les appellations changent,la passion demeure. Ils sont de précieux connaisseurs des histoires locales, des transmetteurs d'un passé glorieux. Ils organisent des expositions, accueillent des artistes locaux, promeuvent les initiatives des associations marinières. Ils reçoivent les visiteurs avec une belle disponibilité.

J'ai eu notamment un fort bel accueil à Cap Loire à Montjean, à la maison de Loire de Saint Mathurin et à la Maison Loire et Nature de La Chapelle sur Loire. À chaque fois, j'ai noté sur mon calepin de petites anecdotes locales qui deviendront, par le truchement de quelques distorsions de la réalité, des fables à bonimenter. Merci à eux.

Les pêcheurs de Loire ont naturellement toute mon affection. J'admire cet engagement à maintenir une tradition si fortement ancrée dans nos mémoires. Ils vivent d'une rivière qu'ils suivent au fil des saisons, des migrations et des variations. Plus que tous les autres, ils sont dépendants d'elle et des félonies que parfois, les hommes lui font subir. Ils perçoivent des évolutions, sont sans cesse sur son cours. Ils développent des trésors d'ingéniosité pour promouvoir leurs produits comme les Passeurs de Loire à Sigloy, Julien Quesneau à Blois et l'ami Tatus à La Possonnière. N'hésitez pas à les contacter.

Des restaurateurs font le pari de la Loire pour attirer et satisfaire le touriste et les clients. Tous nos vins d'abord sont l'occasion de belles cartes qui suivent la rivière des côtes du Forez jusqu'au Muscadet. Les produits de nos pêcheurs y sont à l'honneur et la tradition locale n'est jamais oubliée. Leurs décors rappellent la Loire et ses histoires. Bateau Lavoir, Guinguettes, Girouet et autre brasserie du Port portent haut les couleurs de notre gourmandise ligérienne.

Enfin quelques mariniers ont franchi le pas de la professionnalisation. Ils proposent des balades, des apéritifs sur l'eau, des repas thématiques, des soirées découvertes. Ils aménagent des toues cabanées pour y recevoir des hôtes l'espace d'une nuit sous les étoiles. Ils proposent encore des traversées pour les touristes de la Loire à vélo et des visites guidées de leur secteur. Ils n'ont de cesse d'inventer des produits pour toujours plus faire aimer la Loire. Je leur souhaite de tout cœur vivre de cette belle passion.

En quelques années, des structures se sont renforcées, des initiatives individuelles ont été lancées. La Loire est un nouvel espace économique. La Loire à vélo fut certainement le vecteur essentiel de ce bel engouement. Fasse que d'autres opérations analogues soient mises en valeur pour attirer des curieux et des gens aux yeux grands ouverts. La Loire est le plus grand de tous nos spectacles.

Hommagement leur.

 


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