Le Festival de Loire se met en place

par C’est Nabum
vendredi 13 septembre 2013

Au cœur de la logistique

Une ruche laborieuse …

 

Accueillir plus de 200 bateaux, organiser des centaines d'animations, prévoir quatre scènes, quelques guinguettes, des stands, des espaces pédagogiques, une grande roue, des podiums et bien d'autres choses encore, ce n'est pas une partie de plaisir. Cela exige organisation et discipline, savoir-faire et système D. Je suis passé sur le quai pour assister aux premiers tours de clefs à molette et éventuellement apporter une contribution minime à l'opération en cours.

Je suis d'abord surpris par la rapidité avec laquelle se monte ce vaste ensemble. Deux petites équipes : l'une chargée de toute la partie navale avec Jeff et Nadège à la baguette, l'autre responsable des spectacles sur le quai avec Jean et Bernard aux commandes. Deux groupes « protée » qui n'en sont pas à leur premier Festival, deux équipes soudées par de longues expériences analogues sur le territoire.

Le travail se fait, les difficultés s'accumulent, les solutions apparaissent comme par magie. Ce n'est ni plus ni moins difficile que le montage d'une fête foraine ou d'un grand concert Rock. C'est pourtant une mécanique de précision qui ne cesse d'épater celui qui n'est pas capable du plus petit bricolage. Je regarde et j'admire ces hommes qui travaillent ainsi d'un site à l'autre, montent à la hâte des structures éphémères mais d'une nécessaire solidité. Puis, la fête achevée, ils plient le tout comme si de rien n'était.

Gloire à ces anonymes du spectacle qui resteront dans l'ombre, que personne ne verra et sans qui rien ne pourrait avoir lieu. J'eus le plaisir de croiser la petite équipe de cinq Sri-Lankais qui œuvre dans l'ombre pour que la Loire soit en lumière prochainement. À l'initiative de Bertrand, le capitaine attentif, ils se virent proposer un tour de bateau sur la rivière. Ils ne se firent pas prier pour embarquer …

Et là, ce furent photographies en tous sens, rires et yeux qui pétillaient . Une fois encore, comme avec Pape notre jeune Sénégalais, l'un d'eux était pêcheur au pays. Il regardait avec insistance le moteur et il se vit bientôt proposer la barre. Immense fierté de ses camarades, bonheur extrême de ce garçon qui retrouvait des sensations qu'il pensait sans doute disparues. Puis il prit la bourde et la mania avec une incroyable efficacité, tout en usant d'une gestuelle qui n'est pas celle qu'on emploie ici. Quel beau moment !

Pour moi, ce fut le plus beau moment de cette après-midi riche en personnalités et en rencontres. Monsieur le Maire qui enregistre une émission au milieu de la Loire, sans décorum ni solliciteur autour de lui. Un vrai moment authentique qui fera de lui, un bref instant, un homme ordinaire goûtant au bonheur d'être sur la Loire, tranquille !

D'autres responsables battent le pavé. Je vois déjà le fameux badge autour du cou, qui est la marque de l'appartenance à ce grand Barnum. Refusé aux uns, accordé aux autres suivant les chemins tortueux du privilège ou de l'indifférence, le sésame qui ouvrira toutes les portes m'est parfaitement égal. Seuls les quais et la rivière seront mon domaine. Les salons se passeront du Bonimenteur !

Les amis photographes à qui je vais une fois encore voler quelques clichés sont présents eux aussi sur le pierré. Ils ne veulent rien manquer des préparatifs. L'arrivée des gondoles, la mise à l'eau des bateaux, le montage des scènes, l'immense grue qui prend dans ses bras les gros bateaux devenus frêles jouets qui se balancent au vent, rien n'échappera à leur œilleton curieux et expert.

Un autre photographe arrive. On lui fait traverser le chenal. Lui, vient installer un dispositif qui prendra un cliché chaque heure au même endroit durant près de quinze jours. Il faut lui trouver une place stratégique, lui proposer un abri efficace et sûr pour son matériel. Quoi de mieux qu'une bonne vieille toue cabanée ? D'autant qu'elle dispose d'un ange gardien ...

L'ami Gorges joue désormais les pirates rangés. Il s'installe dans une toue cabanée pour surveiller les bateaux sur le dhuit, faire quelques travaux d'entretien et se balader en canoë. Il a eu la gentillesse de tirer mon esquif bleu à la suite du sien pour le mettre à l'abri sur une île. L'opération lui a coûté un joli chavirement et il s'est retrouvé à l'eau sans se départir de son sourire à une dent.

Sur l'eau, l'ami Tatus est venu accompagner ses six bateaux. Il a supervisé le convoyage. Venu pour un jour de La Possonnière,il y retourne dans la soirée avant que de rejoindre bientôt Nevers pour descendre par le fleuve, cette fois, d'autres bateaux par les flots. Il joue les équilibristes en déplaçant à lui seul un groupe de bateaux à couple. C'est du grand art que nous ne sommes que quelques-uns à admirer.

Le Festival approche. Bientôt, ses vrais artisans vont disparaitre. Ils laisseront place aux mariniers, aux artistes et aux milliers de spectateurs. C'est pourtant grâce à eux que la fête aura lieu et ils seront encore à l'œuvre même quand elle aura pris fin . Qu'ils soient ici remerciés comme il se doit.

Reconnaissancement leur.

Photographies Bertrand Deshayes et Pirate de Loire. Merci à eux

 


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