Stop au micro turlute !

par Fergus
jeudi 16 août 2012

Alors que les Jeux Olympiques s’achèvent, force est de constater, une fois de plus, que le micro turlute à de beaux jours devant lui...

Grâce à la couverture des JO, France Télévision a réussi aux dépens de sa grande rivale TF1 de beaux cartons d’audience en deux semaines de compétitions. Rien d’étonnant à cela, eu égard à l’engouement des Français pour le grand cirque olympique. Un engouement d’autant plus spectaculaire que les médias, telle une armée en guerre, ont préparé le terrain en pilonnant téléspectateurs et auditeurs sur les ondes durant des semaines avant la cérémonie d’ouverture, comptant, supputant, évaluant, envisageant toutes les chances tricolores de médaille, y compris dans les disciplines les plus confidentielles. Subjugués par ce déferlement, les Français ont plongé, forcément puisque c’était obligatoire, enfin presque...

C’est ainsi que Mme Michu, incapable de faire la différence entre judo et karaté, s’est soudain passionnée pour le taekwondo. Et il en est allé de même pour M. Icks dont la tension est montée non seulement lors des retransmissions de beach-volley féminin (même sans Françaises), mais également lors du tir à l’arc lorsqu’un compatriote s’est trouvé en position de décrocher un podium. Quant à Melle Nitouche, qui a regardé avec fascination les combats de lutte gréco-romaine en croisant les doigts pour que les lutteurs passent par le sol, histoire de doper sa libido, elle est carrément devenue fan de ball-trap et de tir au pistolet à 10 m ; peut-être réussira-t-elle à le rester encore quelques jours si son hippocampe a réussi à imprimer ces nouvelles passions dans sa mémoire.

Beaucoup d’épreuves ont été diffusées sur les antennes de France Télévision, mais hormis en athlétisme, en natation et en gymnastique – sports rois des JO –, quasiment pas de phases finales dépourvues de représentants tricolores n’ont eu l’honneur des ondes. La télévision française, plus franchouillarde que jamais, a fait dans le chauvinisme le plus exacerbé, avec à la clé les interventions dégoulinantes de médiocrité, voire de sottise, des Holtz, Montfort et autre Godard. C’est ainsi, et cela continuera sans doute lors des prochains Jeux car le public, constitué dans sa majorité de compatriotes peu au fait de la pratique sportive, semble apprécier les prestations de ces gugusses. Inch Allah !

Mais je m’éloigne de mon sujet. Pour y revenir, cap sur les studios londoniens de France-Télévision, du moins tels qu’ils étaient avant qu’une bande de hooligans venus du hand-ball ne casse tout dans un déferlement d’abyssale connerie, au prétexte que ces voyous avaient décroché une médaille. Que fait Valls ? Des studios où, avant les vandales, étaient reçus des médaillés venus là nous dire que voilà, ils avaient donné leur maximum, et que voilà, avoir décroché une médaille était le plus beau jour de leur vie, avant de terminer en remerciant papa et maman et... voilà... euh... leur club et... voilà... euh... leur sponsor et... voilà ! Bref, de la grande télévision de nature à élever l’esprit de nos concitoyens.

Et zut ! Je ne suis toujours pas au cœur de mon sujet. Mais j’y arrive. Il se trouve que ces enrichissantes interviews étaient réalisées en studio, avec l’assistance d’une équipe de techniciens émérites. Pourquoi, dans ce cas, continue-t-on de nous offrir le spectacle de gens dont une partie du visage disparaît derrière un micro HF ? Á quoi ça sert que l’inventeur du micro-cravate se soit décarcassé pour justement libérer les personnes interviewées de cet appendice qu’elles semblent déguster parfois tel un appétissant esquimau ou, pour les plus gourmandes, un pénis au meilleur de sa forme ? Oui au micro cravate ; Non au micro turlute !

Et re-zut ! Je parle dans le vide car dans dix ans, rien n’aura changé, j’en prends le pari !

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