Les États-Unis, l’Europe et Israël perdront inévitablement la guerre en Ukraine et ŕ Gaza ? La nature a horreur du vide
par Hamed
mardi 3 juin 2025
Comment peut-on comprendre les deux guerres qui se jouent aujourd’hui, en Ukraine et à Gaza ? Et qui sont dans l’impasse malgré les tractations diplomatiques mais qui n’avancent pas ; et cela en rapport des protagonistes qui campent chacun dans sa position.
Ces guerres ont un sens dans la marche de l’histoire, ne serait-ce que par leur place sur le plan à la fois géopolitique et géostratégique. Et c’est ce qui explique leur degré de complexité. En effet, l’Occident campe sur ses positions ; l’Europe surtout ; les États-Unis de Trump font de la diversion, une fois ils disent, à travers la voix de leur président, qu’ils veulent1a paix et font pression sur l’Ukraine pour qu’elle engage des négociations avec la Russie, une fois, ils disent à travers les secrétaires d’État de la Maison Blanche qu’ils préparent un train de sanctions économiques et financières contre la Russie si le président Poutine ne s’active pas à mettre fin à la guerre par les négociations. Donc on ne sait plus avec les Etats-Unis.
En Europe, les dirigeants ont mis en application un seizième train de sanctions contre la Russie, et en prépare déjà le dix-septième ; ils aident financièrement et militairement l’Ukraine et s’estime même être trahi par le président américain qui appelé à plusieurs reprises le président russe Vladimir Poutine qu’il dit qu’il estime bien et qu’il a eu de bonnes relations avec lui lors de son précédent mandat, 2017 à 2020.
Enfin l’Ukraine via son président campe sur sa position, à savoir le retrait des forces russes des régions de l’Est de l’Ukraine annexées y compris la Crimée. Et les pays d’Europe apportent totalement à quelques exceptions près leur soutien.
Côté russe, leurs conditions, c’est simple, la reconnaissance des régions ukrainiennes annexées, la démilitarisation qui passe par une limitation des effectifs de l’armée, la non-intégration de l’Ukraine à l’OTAN et la dénazification de l’Etat ukrainien, la fin des sanctions occidentales. Bref, des clauses qui sont rien de moins qu’une défaite que refusent les pays européens.
Quant aux États-Unis, avec le nouveau président Trump, la position de la Maison Blanche reste ambiguë, déclarant vouloir mettre fin à la guerre mais aucun progrès n’est perceptible tout au plus des rencontres qui se terminent sur aucune décision, bien plus à poursuivre la guerre voire même l’intensifier. Les positions des parties sont inconciliables, et c’est normal, ni l’Ukraine ni l’Occident ne veulent une défaite sinon pourquoi plus de trois années de guerre à soutenir l’Ukraine contre la Russie. Pour la Russie, la victoire est quasi certaine sur l’Ukraine et sur l’Occident. Mais il demeure que la victoire quasi certaine, la Russie ne l’a toujours pas emporté ; certes la pression russe sur les fronts se font sentir pour l’Ukraine, qui néanmoins résiste et même porte des coups d’éclat, en profondeur sur le territoire russe.
Pour ce qui est de la guerre à Gaza, la situation est pire qu’en Ukraine ; l’enclave côtière est presque totalement détruite par des bombardements qui ont visé systématiquement les établissements publics (hôpitaux, écoles, lycées, universités, mosquées, bâtiments administratifs), les quartiers résidentiels, les camps de toiles. Bref l’armée et le gouvernement israélien est pris par une folie meurtrière à laquelle l’Occident apporte son soutien, en particulier les États-Unis ; au motif que le Hamas groupe politique qui gère Gaza a attaqué, le 7 octobre 2023, Israël, faisant 1200 morts et 240 otages faits prisonniers.
La guerre à Gaza boucle bientôt 20 mois, le 7 juin 2025. Une trêve a fonctionné entre Israël et le Hamas et qui a pris effet du 19 janvier au 18 mars 2025 ; elle s’est opérée avec un échange d’otages et de prisonniers et un cessez-le-feu.
De nouveau, Israël lance des frappes aériennes, rompant ainsi le cessez-le- feu avec le Hamas ; le jour même du 18 mars, quelques heures après la reprise de la guerre, le Premier ministre israélien déclare que la vague de frappes aériennes n’est qu’un début.
Dans un rapport détaillé, sous le titre « URGENCE Gaza : un cimetière à ciel ouvert », daté le 28 mai 2025, le site Unicef fait état : « 53 655 palestiniens tués, dont 15 613 enfants, et 121 950 blessés, dont 15 613 enfants. 11 200 autres sont portées disparues et seraient probablement sous les décombres.
En Cisjordanie, 207 enfants auraient été tuées, 1 537 blessés et des milliers d’autres, obligés de fuir. »
Les survivants, eux, vivent un exode interminable. Ils sont 1,9 million de personnes à subir les nombreux ordres d’évacuations et les déplacements incessants.
Dans des abris étroits, sans eau, ni nourriture, ni chauffage, les familles connaissent des degrés de privation sans précédent.
Depuis le blocage total de l’aide le 2 mars dernier, la faim et la malnutrition se sont considérablement aggravées dans l’enclave. Les progrès humanitaires majeurs obtenus pendant le cessez-le-feu ont ainsi été réduits à néant. » (https://www.unicef.fr/article/israel-palestine-les-enfants-paient-le-prix-de-la-guerre/)
Que peut-on dire de cette hécatombe, une folie meurtrière d’Israël, soutenu par l’Occident, en particulier les États-Unis. Sans l’aide militaire en armements, en finance, surtout par les États-Unis, Israël n’aurait pu provoquer un tel désastre ; des villes détruites de Gaza, des quartiers résidentiels complètement rasés, et la guerre ne finit pas, les négociations Hamas-Israël qui sont inconciliables sont pratiquement à l’arrêt ; les États-Unis cherchant surtout à imposer leurs plans plus en faveur d’Israël fait qu’il est à chaque fois rejeté par le Hamas ou inversement le plan du Hamas est rejeté par Israël.
Par leurs impasses, les guerres en Ukraine et à Gaza se ressemblent, et très certainement l’issue de la guerre dans l’une va inférer et dans l’autre. Cependant, on ne peut croire que la cause injuste va l’emporter sur la cause juste.
Prenons l’Ukraine. L’Occident a provoqué cette guerre depuis sa stratégie de s’étendre sur l’ex-sphère d’influence de l’Union soviétique qui a cessé d’exister en décembre 1991. Sa stratégie n’a cessé de se développer ; l’objectif est de créer un bloc occidental suffisamment fort pour contrer l’influence de la Russie et de la Chine, surtout avec le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui est passé de 5 à 10, incluant l’Iran, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Ethiopie et l’Indonésie. Donc un objectif éminemment politique pour l’Occident.
Quant à la Russie, son inclusion dans le problème ukrainien, elle le doit essentiellement à la présence d’une forte majorité de russophones, d’origine russe, dans les régions de l’Est de l’Ukraine, essentiellement au Donbass (Donetsk et Louhansk) et les régions de Kherson et Zaporijjia.
Sans la présence de populations russophones à l’est de l’Ukraine, il aurait été impossible pour la Russie de s’opposer à l’extension de l’Union européenne et l’OTAN. Donc un problème démographique et géographique s’est greffé au problème de l’extension de l’Occident à l’est de l’Europe. Dès lors, la justice de la nature du monde vient du côté de la Russie et non de l’Occident ; et par justice de la nature du monde infère une autre justice qui est aussi naturelle, qui est celle des peuples. Et cette justice de la nature du monde touche le combat des causes justes sur les causes injustes.
Donc ce n’est pas seulement que la Russie est une puissance nucléaire mondiale, à parité avec la deuxième puissance nucléaire mondiale, les États-Unis ; ce sont en fait les deux superpuissances nucléaires mondiales ; et n’oublions pas que la Russie est l’héritière de l’’ex-URSS et de tout l’arsenal nucléaire soviétique ; mais parce qu’elle est une puissance nucléaire mondiale que l’Occident cherche à vaincre voire rabaisser, n’acceptant pas que la Russie renaît de cendres de l’ex-URSS. Alors que la cause juste est criante et c’est la Russie qui est dans son droit de défendre ses populations à ses régions ukrainiennes frontalières peuplées surtout de russes ukrainiens qui ont opté définitivement pour la patrie-mère, la Russie.
On voit mal l’Ukraine soutenue par l’Occident, essentiellement par le pays le plus puissant, les États-Unis, qui est le socle de l’OTAN, et sans les États-Unis, l’OTAN ne pourrait exister, vaincre une puissance militaire mondiale. Impossible d’autant plus que la Russie est impliquée dans une cause juste, de plus cette guerre contre l’Ukraine, elle l’a dénommée une opération spéciale, signifiant que ce n’est pas totalement une guerre qu’elle mène.
Donc on peut dire que la défaite pour l’Occident et les États-Unis est inévitable.
Prenons la guerre à Gaza. Elle est pratiquement similaire. L’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, est motivée car le peuple de Gaza vit sous occupation. On peut comparer l’attaque du Hamas à l’attaque des combattants algériens, le 1er novembre 1954, à travers toutes les régions d’Algérie. Et il y a eu beaucoup de morts côté français ; mais c’est le début de la guerre ; et l’objectif des combattants (moudjahidines) était de libérer le territoire de l’Algérie de la colonisation français qui a duré 132 ans ; en juillet 1962, le territoire de l’Algérie a été libéré.
De même, pour le peuple palestinien de Gaza et de Cisjordanie, il lutte pour une cause juste, se libérer de l’occupation. Sans cet objectif de se libérer, il n’y aurait jamais eu d’attaque contre Israël ; et que fait Israël, il veut à tout prix maintenir le peuple palestinien sous occupation et s’il le faut voire même détruire Gaza, voire même l’exterminer à défaut de le déplacer dans d’autres pays qui n’en veulent pas, chaque pays a son peuple.
Et ce qu’Israël fait, ce qui est inconcevable, un peuple qui a tant souffert, qui a erré pendant 2000 ans, sans patrie pendant 2000 ans, dispersé, disséminé à travers tous mes pays, à travers tous les continents, « perpètre au vu et au su du monde un génocide à Gaza, cherchant à supprimer tout un peuple pour prendre son territoire, que lui a accordé l’institution onusienne, en 1947. »
Dès lors, on ne peut croire que Dieu ait maintenu le peuple juif dans l’errance pendant 2000 ans sans qu’il y ait des raisons profondes ; cette errance par décret divin est certainement motivée à voir ce que le peuple juif est en train de perpétrer à Gaza.
De même, ce qui est incroyable que l’Occident soutient Israël dans ce génocide ; l’Occident a-t-il perdu tout sens de la réalité ; est-il devenu aussi fou que Israël ? Il faut cependant souligner que tous les Juifs ne sont pas foncièrement mauvais comme ceux qui martyrisent le peuple palestinien. Il existe des Juifs très humains, secourables qui luttent contre le racisme juif envers les pays arabes. De même les peuples d’Europe, d’Amérique globalement sont très humains, compatissants avec les autres peuples qui souffrent le martyr comme ceux à Gaza.
Mais ce sont leurs dirigeants, obnubilés par ce sentiment nietzschéen de volonté de puissance, qui annihile toute perception de la réalité de l’existence des peuples et bien plus timidement reprochent à Israël les dépassements d’Israël comme imposent à tout un peuple en plus des bombardements quotidiens, la famine, tout en le soutenant en armements, en finance, etc.
Et le président Trump qui parle de rendre la « grandeur à l’Amérique », quelle grandeur ? Avec des dizaines de milliers de morts, ,Gaza, en Ukraine, il est évident que Donald Trump, âgé plus de 78 ans, n’a plus la perception des choses qui se passent dans le monde ; il reste ancré sur la puissance militaire des États-Unis alors que cette puissance a beaucoup perdu, à voir seulement le peuple de Gaza, Israël avec toute la puissance armée israélienne et le formidable soutien en armements transportés vers Israël par des avions américains quasi quotidiens, on en dénombre 800 avions US depuis le début de la guerre et plus de 170 bateaux avec tous les types d’armements, et l’armée israélienne ne fait que tuer des innocents, femmes, enfants, bébés, alors qu’il est mis en échec par le Hamas.
D’autre part, où est la moralité de l’Occident, en particulier des États-Unis ? Il est évident que le génocide perpétré par Israël à Gaza, l’Occident en porte une responsabilité entière.
Aussi, comment la guerre en Ukraine et à Gaza va se terminer ? C’est simple ; d’avance, c’est certain c’est la cause juste qui finira par gagner comme d’ailleurs cela a été pour tous les guerres de décolonisation ; et tant la guerre en Ukraine que la guerre à Gaza, ce sont aussi des guerres de décolonisation.
On peut énoncer sans l’ombre d’un doute que la guerre en Ukraine va se terminer assez rapidement quatre mois, six mois, un an, et donc un temps qui ne va pas durer dure des années. Pourquoi ? Pour la simple raison qu’après trois ans et trois mois, la situation a commencé à se décanter ; le nouveau président américain mène une politique de négociation pour mettre fin à la guerre ; et c’est ce qui explique les tractations en cours aujourd’hui.
Cependant, il est peu probable que le président Trump pourrait mettre fin à la guerre unilatéralement, en allant contre ses alliés européens et, par la fin des livraisons en matériel de guerre, obliger le gouvernement ukrainien à concéder les territoires à la Russie ? Ce qui terminerait de facto la guerre. Ce sera, il est évident, une défaite pour l’Europe mais aussi pour les États-Unis et encore plus pour les États-Unis puisque ce sont eux qui ont été le « moteur » dans l’aide apportée à l’Ukraine. Où est la grandeur de l’Amérique (Make America Great again ou MAGA) avec une pareille défaite ?
Donc les tractations en cours sont des simulacres de négociations, pour savoir jusqu’où va l’adversaire ; ce qui est de bonne guerre. Mais, en réalité, c’est sur le terrain des combats, et donc sur les fronts, que la situation va se jauger pour chaque cobelligérant ; dans trois mois, six mois, le temps presse, ce n’est pas l’Ukraine qui changera le rapport des forces ; son objectif est surtout de résister aux attaques russes, et de temps en temps procéder à des coups d’éclat en profondeur sur le territoire russe pour affirmer que l’ourse russe n’est pas si ourse comme on le dit, il a ses faiblesses.
Donc tout se joue sur la résistance de l’armée ukrainienne dans les combats ; si cette résistance flanche, très certainement Donald Trump avant même qu’elle régresse fortement, anticipe et, intimant à l’Ukraine de négocier véritablement avec la Russie pour mettra fin à la guerre. Ce sera néanmoins une défaite pour l’Europe comme pour l’Occident, cependant avec une guerre aura duré, au moins quatre années voire un peu moins un peu plus.
Si, alors l’armée ukrainienne résiste toujours, les armements toujours livrés à l’Ukraine et sans restrictions y compris avec usage sur toute la Russie, au nord jusqu’à Mourmansk, et au sud en Sibérie et dans d’autres régions en profondeur de la Russie et que les renseignements satellitaires fournis par les États-Unis et même les forces étrangères y contribuant à la résistance, il est clair que la Russie comprendrait alors que la stratégie de Trump est plutôt d’allonger le temps de guerre.
Le but de cette stratégie et d’amener la Russie dans l’impasse, ce qui jouera négativement pour la Russie, qui en tant que puissance mondiale ; une puissance qui n’arrive pas à changer le cours de la guerre, cela rappelle la guerre en Afghanistan (1979-1989), plus de 9 ans de guerre ; et à la fin, un retrait des forces soviétiques d’Afghanistan ; sans gloire ; un échec pour l’URSS.
Précisément, une telle situation ne laisse aucun doute sur la réponse que prendra la Russie ; et n’est ni Poutine ni un autre, et même si Poutine venait à disparaître comme l’espèrent les Occidentaux, la marche de la guerre en Ukraine est toute tracée. Ce sera l’emploi de l’arme nucléaire sur l’Ukraine ou sur tout pays de l’OTAN frontalier selon la décision du Conseil de sécurité de la Russie.
Il est certain qu’avant l’emploi de l’arme nucléaire par Moscou, Washington sera prévenu de l’imminence de la frappe nucléaire. La balle est donc dans le camp américain, et par conséquent sur ce qu’aura décidé le président Donald Trump et son état-major. Cette situation peut se présenter très probablement en 2026, Qu’en sera-t-il alors ?
Deux réponses dont une est obligatoire. La première réponse que Donald Trump va penser en répondant par la négative, ne prenant pas au sérieux la menace nucléaire russe ; il sait que si une frappe nucléaire touche l’Ukraine ou/et un pays frontalier à l’Ukraine (par où passe les armements destinés à l’Ukraine), il se trouve impuissant face à la Russie. En effet, le menacer de frappe nucléaire équivaudrait à accepter que le territoire américain soit en représailles touché par une frappe nucléaire russe. Il est clair que le président américain comme son état-major ne voudront en aucun cas risquer une guerre nucléaire aux États-Unis qui seraient apocalyptiques tant pour eux que pour la Russie à cause d’un pays tiers, l’Ukraine.
La seule réponse logique et naturelle qu’aura à prendre le président Trump est d’ordonner d’urgence à l’Ukraine d’accepter les conditions de la Russie et mettre fin à la guerre.
Et c’est ce qui va se passer en Ukraine ; il n’y a pas d’autres issues. Une fin de guerre par usure et l’Ukraine comme l’Occident seront obligés de concéder à la Russie et de mettre fin à la guerre ou, au pire des cas, l’imminence d’une guerre nucléaire arrêtera la guerre.
Il en sera de même à Gaza, mais en temps opportun ; mais cette fin de guerre en Ukraine et donc une défaite pour l’Europe et les États-Unis qui ouvrira certainement une nouvelle ère pour l’humanité sera extrêmement favorable au peuple palestinien. Ce sera un peu la fin de guerre en 1945 qui a été très favorable à la décolonisation du monde ; et la guerre en Ukraine y ressemble beaucoup pour le peuple palestinien.
Au final, c’est et ce sera toujours la cause juste qui gagnera sur la cause injuste ; en clair, « le bien aura à la fin raison du mal » perpétré par les humains qui recherchent toujours la domination, à soumettre d’autres peuples alors qu’ils oublient que « la nature qui est complète a horreur du vide. »
Medjdoub Hamed
Chercheur