Action !

par C’est Nabum
jeudi 25 septembre 2014

Le porteur ne supporte rien ...

Des actifs trop passifs toujours toxiques.

Voilà bien un terme qui englobe tant d'expressions différentes, un terme porteur des plus belles prouesses comme d'affreuses acceptions. Il se décline de multiples façons et s'exprime de nombreuses manières, les unes glorieuses, les autres dynamiques et certaines bassement économiques, terriblement iniques.

S'il faut poser des actes pour exister, je tiens ici à frapper les trois coups pour que débute le premier volet de ce laborieux voyage en activité. Car l'action est au cœur du mouvement, de la pensée et de la crise, naturellement. Bienvenue dans le théâtre des illusions et des faux-semblants, celui qui met en scène ces fantoches, juste capables de risquer un peu de leur argent mais qui exigent, en contrepartie, d'enchaîner les vrais acteurs du travail à leur conception absurde du mérite.

Car, comment est-ce possible ? Ceux qui ne font rien emportent la mise, au détriment de ceux qui suent et se mettent en danger pour enrichir les spéculateurs, sans parvenir à gagner convenablement leur vie. Ils ont l'outrecuidance d'appeler « action » la sang-sue du pauvre prolétaire, sa croix et parfois sa tombe.

Agir, ce n'est pas mettre un peu d'argent dans une entreprise et demander en retour des dividendes toujours plus élevés. Agir, c'est être un acteur économique, un homme ou une femme qui met les mains dans le cambouis. C'est exactement l'inverse qui se passe, le patron dit « Moteur ! », les contremaîtres et les petits chefs gueulent « Action ! », les ouvriers : les vrais agissants, ploient sous les tâches ; au bout de la chaîne, les actionnaires n'ont plus qu'à se présenter et tendre la main pour exiger leur dû, indûment gagné ,

C'est un film d'horreur qui se déroule sous nos yeux : celui d'une société qui ne reconnaît plus la valeur du travail, qui ne rétribue ni l'effort, ni la pénibilité, non plus que le risque physique mais seulement la mise initiale, l'argent qui rapporte. Le salaire du labeur n'est plus rien, seul est à l'honneur le retour sur investissement .

On va prétendre, sans doute, que je suis un dangereux activiste, un être rétrograde qui n'a rien compris à cette formidable mondialisation des capitaux. Ceux qui diront cela auront parfaitement raison ; je suis de ces pauvres imbéciles, naïfs, qui croient encore qu'il y a plus de mérite à faire qu'à avoir, à travailler plutôt qu'à spéculer, à œuvrer plutôt qu'à jouer à la bourse. Il a disparu le cœur de cette société, où seul l'argent enfante l'argent, quand nul espoir de juste rétribution n'est offert aux besogneux, aux pauvres, aux exclus de l'héritage, aux humbles et aux sans coffre-fort.

Qu'on ne vienne pas me parler d'une « belle action ! » et encore moins d'une « bonne action ... », tout cela a perdu sa valeur ! La seule qui vaille est celle qui rapporte à celui qui ne fait rien d'autre que déplacer des sommes, souvent virtuelles, sur son écran d'ordinateur. Il agit là où le travailleur gît. Le porteur de liquidités exige des rapports ahurissants et, pour le satisfaire, on presse, on pousse, on exploite puis on licencie,on met au rebut les pauvres robots humains dont l'existence tout entière n'est vouée qu'au seul enrichissement de ces abominables prédateurs.

Nul acte de contrition chez ces esclavagistes du quotidien. Ils ont si grand mérite de disposer d'une fortune, qu'il est naturel qu'ils en reçoivent la juste récompense divine. Car leur dieu est le fric et leur unique morale, celle de la réussite financière. Qu'importe le coût humain, qu'importe les souffrances et les drames ; le fric a besoin de chair fraîche pour assouvir sa faim.

Quelle action faudra-t-il donc mener pour sortir de ce cercle infernal, de cette logique démoniaque ? Rien de moins que de tuer le veau d'or, de réduire en poussière cette idole sacrée, de briser les temples à sa gloire, d'anéantir les paradis accueillants pour les ogres et les voraces, les vampires et les bourreaux du prolétariat. Ce sera une action violente sans doute, cruelle certainement, mais elle ne sera qu'un juste retour de bâton vis-à-vis de ces maudits actionnaires.

Le temps est venu de briser nos chaînes, de confisquer, y compris par la violence, tous ces biens mal acquis, ces sommes colossales accumulées par quelques particuliers sur le dos des multitudes. Ce système financier est une hérésie, au sens spirituel du mot. En élevant à la divinité un monstre froid et impitoyable, ses adeptes ont nié l'humain. Il est grand temps de rétablir la dignité de la personne et de réfuter celle du fric.

Alors, les amis, assez de paroles. Passons aux actes !

Activement leur.


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