Anus Horribilis

par Eric la Blanche
jeudi 16 décembre 2010

Tous les hommes seraient des homos en puissance.

Lecture réservée aux hommes (aux vrais) :

L'autre jour, tandis que je baguenaudais sur le net à la recherche du temps perdu, je suis tombé sur un article scientifique qui a changé le cours de ma vie. Et risque de changer le cours de la vôtre. 

Dans cet article, un monsieur très sérieux présentait les différentes facettes du plaisir masculin, comment ça marche, si c'est bon pour la santé, tout ça. Le début de l'article était fort intéressant et, avec un petit sourire bonasse, je m'identifiais parfaitement aux différents spécimens évoqués... quand soudain, voilà-t-y pas que le type s'en prit à ma prostate.

Explication : l'homme a des orgasmes avec la prostate. Ok, bon. Sauf que ces orgasmes-là sont beaucoup plus forts et plus longs que les autres. D'accor... heu...non : comment ça, "les autres" ? Il y en a d'autres ?

Mais oui, les autres, ce sont les orgasmes que l'on obtient avec le... la ... enfin... les orgasmes normaux, quoi. Masculins.

Mais alors, l'orgasme prostatique, si c'est pas un orgasme normal, c'est quoi ?

C'est simple : c'est un orgasme que l'on obtient en massant doucement la prostate. Cool ! J'adore les nouveautés, alors allons-y, c'est parti mon kiki (si j'ose dire) : je vais te me la masser, moi, cette prostate... enfin, dès que je la trouve. Où te caches-tu, petite coquine ?

Et alors là, comment vous dire ? Grosse déception : dans l'article, ils disaient que, pour atteindre la prostate, il faut passer par le... ahem... enfin... heu... disons... par derrière, quoi. 

Toute une mythologie s'effondrait d'un coup sous la fine plume d'un journaliste qui violait tranquillement le fondement de mon identité sexuelle ! Ça veut dire, les gars, qu'on peut tous obtenir des orgasmes hyper puissants à condition de se mettre des... heu... (enfin, un seul suffit mais bon), disons... dans le... oui oui.

Je ne vous fais pas un dessin, c'est horrible : ça voudrait dire que, nous, les hommes, les vrais, on est tous un peu des... ces sortes de gens contents qui... enfin, où on appuie avec les pieds quand on fait du vélo, quoi. Stupeur.

Mère Nature, qui fait pourtant si bien les choses, aurait-elle fait en sorte que nous puissions avoir du plaisir contre-nature ? La sa-lo-pe.

Ça voudrait dire aussi que les homosexuels ne seraient pas si homosexuels que ça, finalement, puisque nous, les hétéros, le sommes aussi un peu (il ne faut jamais tourner le dos à l'homosexualité).

En tout cas, voilà une découverte dont on ne mesure pas encore les catastrophiques conséquences. Et qui va radicalement changer la fesse du monde et la face de la virilité. C'est tout un pan du machisme patelin et des bonnes vieilles traditions qui meurt tragiquement avec cette révolution. Il faudra qu'on s'adapte ou qu'on soit balayés par le vent (hum... désolé) de l'histoire.

Je vous suggère donc de taire à tout jamais cette abjecte nouvelle, de l'enterrer au plus intime de nous-même (re-désolé) puis d’oublier jusqu’à son existence. Gardons intact le fondement (là, j'ai fait exprès) de notre identité masculine.

Parce que si, en plus des gonzesses, les homos s'y mettent, je ne donne pas cher des privilèges qui nous restent.

Alors chut.


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