En petites coupures …
par C’est Nabum
lundi 24 octobre 2022
Tailler dans le vif.
L'hiver serait donc, si l'on en croit les fuites qui émanent des milieux autorisés, placé sous le signe des petites coupures. N'y voyez nulle promesse de la baisse du prix de l'énergie, bien au contraire, seuls les actionnaires récupèrent la manne financière d'une spéculation qui fait les beaux jours des grosses fortunes.
Les coupures en question, il paraît que notre bon Président y pense tous les matins en se rasant dans une salle de bain tout confort, digne de Versailles. La vertu de l'exemple n'a jamais été le fort de ceux qui aiment tailler dans le vif, demander des sacrifices à ceux qui du reste, sont souvent contraints d'en faire par nécessité.
Avouons que la stratégie est bonne. Pourquoi donc demander des efforts à ceux qui par nature, naissance et habitude ne sont jamais coutumiers de la fréquentation de parcimonie et modération. Tandis que les autres, sont devenus des experts en la matière, tirant le diable par les deux bouts depuis toujours, ils n'auront aucun mal à réduire encore un peu leur consommation.
La coupure ne doit pas trancher dans le vif, elle n'a pas à couper les ailes de cette caste qui se situe au-dessus de la mêlée, les généreux contributeurs des campagnes présidentielles. Il convient de ne pas les priver de leurs yachts, jets privés et résidences luxueuses au nom d'une théorie du ruissellement qui ne remplit jamais les barrages hydrauliques.
Tout au contraire, s'attaquer aux plus modestes certes mais de loin aux plus nombreux grâce aux effets de la Politique d’appauvrissement général des masses laborieuses que mène le petit banquier poudré, c'est couper plus encore les ponts avec un peuple, condamné à la vie misérable. Le risque est d'ailleurs minime puisque, saoulé de mauvais coups, découragé et abruti par une propagande névrotique, sa colère ne s'exprime pas dans des urnes qu'il ne fréquente plus.
La première coupure, celle qui permettra toutes les autres, c'est celle avec le pays réel qui isole les représentants du pouvoir de ces gueux qu'ils méprisent tous avec une morgue sans équivalent depuis l'ancien régime. Une coupure radicale, définitive qui finira bien un jour par réactiver les émeutes du désespoir.
De petites coupures en coupure au sommet de l'état, il n'y a qu'un ou plusieurs degrés d'échauffement des esprits. Ce n'est sans doute pas en baissant le seul thermostat des chaudières, en coupant de temps à autre le compteur Linky, ce valet au service du contrôle absolu que le Freluquet et sa cour vont calmer le jeu.
Si le peuple finit par perdre la tête, ce sera pour lui au sens figuré tandis que d'autres risqueront de la voir rouler dans le flot de mécontentement. Les pics de consommation que l'on entend aplanir en coupant le jus, risquent bien de servir pour afficher des têtes qui finissent par ne plus du tout nous revenir.
Il y a donc un grand péril à jouer sur ce registre langagier. Le risque est grand que la coupure se retourne contre ceux qui agitent cet épouvantail. Pourquoi pas les tickets de rationnement pendant qu'ils y sont. Il est vrai que l'épisode des gilets jaunes ne leur a permis de ne tirer qu'une seule conclusion : « Il est possible de martyriser les manifestants, de leur tirer dessus, sans la moindre réaction de la majorité abrutie ».
Par contre, il convient de limiter les coupures sinon, les conditionnés du petit écran, privés du flot de la propagande des chaînes d'information, risquent à un moment donné d'ouvrir enfin les yeux en dehors de ce petit écran désastreux. Tôt ou tard, le peuple au désespoir finira par hurler : « Coupez ! »
À contre-coup.