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par C’est Nabum
vendredi 10 janvier 2014
Élections municipales ; tromperie sur la tête de liste
Je ferai comme bon me semble ensuite.
Nous allons aborder un épisode électoral qui va mettre en lumière la félonie de nos bons candidats. La loi sur le cumul des mandats n'est pas encore entrée dans les mœurs et les princes de l'arnaque et de la duplicité vont encore nous jouer le coup du double jeu. Si auparavant le cumul était permis, il en va tout autrement aujourd'hui. Pourtant les pratiques ne semblent pas avoir intégré ce changement important que nos barons repoussent d'un revers de la main.
Ils vont se présenter aux élections municipales, briguant un poste de maire puisque leur notoriété, leur passé, leur fonction précédente les appellent tout naturellement à cette tête de liste qui leur revient de droit presque divin. Pour l'instant, rien de très choquant et la prime au sortant est un argument qui ne saurait mériter dédain et déconsidération.
Le problème pourtant est que bien souvent, ces grands notables sont dans le même temps sénateurs ou bien députés. L'ambiguïté va régner jusqu'au bout de la campagne pour savoir ce qu'ils choisiront, parce que choix il devra y avoir. Dans une véritable démocratie, la réponse devrait précéder la candidature et non le résultat final. Mais sommes-nous encore dans ce cas de figure ou bien notre système ne relève-t-il pas d'une forme d'oligarchie élective ?
Dans un système cohérent et respectueux des électeurs, il devrait même être interdit de se présenter à une élection si l'on dispose encore d'un mandat en cours d'exercice. Mais ce serait bien trop demander à nos petits amis, soucieux d'assurer leurs arrières, de se garantir une sortie de secours, pour la simple et déplorable raison qu'ils font métier de la politique. C'est d'ailleurs ce point qui explique la dégradation constante et inexorable du lien entre les élus et le pays réel.
Comment demander à ceux qui font les lois d'établir des règles qui évitent ce genre de duplicité ? Je n'attends rien d'un corps plus attentif à ses prérogatives qu'à la définition de principes clairs et éthiques pour l'établissement d'une règle du jeu. Nous devrions alors réagir en citoyens responsables, non seulement en refusant nos voix à ceux qui n'ont pas déterminé de manière précise, rigoureuse et honnête leur position, mais plus encore en exigeant leur démission du poste qu'ils ne veulent plus assumer en cas de succès.
Vous devinez à la lecture de cette condition, la réaction de nos petits rentiers du mandat électif. Ils seraient scandalisés qu'on puisse exiger d'eux de mettre leurs paroles en relation avec des actes qui réclameraient courage, détermination et clarté. Autant demander l'impossible sous cette cinquième République de la combine et de la magouille !
Je vous fais grâce des élections européennes qui ouvrent les portes à des rentes qui permettront aux grands déçus des municipales de se refaire la cerise en dernière minute. C'est le règne du copinage, du baron, du tour de passe-passe. Le jeu des chaises musicales appliqué à toute une nation. Je suis candidat à tout et ensuite je ferai mon choix. Ce n'est tout de même pas à ces moutons d'électeurs de décider en conscience et en toute connaissance de cause !
Je pourrais citer bien des villes où les électeurs ignorent quel sera le choix final du grand homme (ou de la grande femme) qui se présente. Imaginez un peu qu'il se passe la même chose dans le commerce. Vous choisissez un bien et lorsque vous avez signé le chèque ou validé votre code secret, on vous livre un autre produit, sous prétexte que le premier a été livré ailleurs …
Vous n'apprécieriez pas, vous réclameriez le remboursement de l'achat. Vous feriez, le cas échéant, un recours. Pourtant, cette année, de braves électeurs vont glisser une liste dans les urnes avec un nom en tête de celle-ci sans avoir la garantie, qu'en cas de succès, ce beau parleur, ce monsieur ou cette dame bien sous tous rapports, daignera choisir la fonction à laquelle il était candidat. C'est intolérable, c'est une insulte à la démocratie et pourtant, je vous le certifie, ça va se passer dans cette belle démocratie qui est la nôtre et, curieusement, vous n'aurez alors droit à aucun recours ….
Exaspérément leur.