Hollande au cœur de la volière

par Fergus
mercredi 11 décembre 2013

Quelle vie mène François Hollande depuis qu’il a été élu à la tête de l’État ? Réponse ci-dessous dans un texte où sont plus ou moins bien nichés 70 oiseaux. Á vous de les trouver si le jeu vous amuse...

Nul n’est besoin de s’en remettre aux croassements des corbeaux, aux jacasseries des pies, aux médisances des jaseurs pour savoir à quoi s’en tenir : la ligne politique de Hollande se résume à attendre qu’une hypothétique reprise tombe à pic pour lui permettre de sortir du guêpier de la crise.

Le président est-il un aigle de la prospective politique ? Ou au contraire une buse de l’économie, un visionnaire barge, un chef d’état fou ? En attendant de connaître la réponse, les Français ont l’impression d’être pris pour des pigeons que l’on plume, pour les dindons d’une mauvaise farce. Hollande n’a pourtant rien d’une tête de linotte. Tout le monde sait qu’il n’est pas manchot, et qu’il n’a nul besoin de s’en remettre aux délires d’un marabout pour définir sa stratégie au vu des entrailles fumantes d’un poulet sacrifié.

Strauss-Kahn eût-il mieux convaincu à l’Élysée si, entre deux tournées des grands-ducs, il n’avait été embarqué par son zizi, avec la complicité de Dédé la Saumure, dans des histoires graveleuses de poules et de grues avant l’apothéose de New York et sa conduite de butor avec une soubrette africaine qui l’a conduit devant les robins américains ? Nul ne le saura jamais.

Toujours est-il que Hollande, dans la continuité de Sarkozy, déploie le tapis rouge aux vautours de cette finance dont il prétendait qu’elle était son ennemie. Les Français n’étant ni des bécasseaux ni des étourneaux, pas plus que les Françaises ne sont des bécasses ou des dindes, il ne faut pas chercher ailleurs les raisons du plongeon de notre chef de l’État dans les sondages de popularité. En jouant les faucons au Mali, il a bien tenté de redorer son image, mais en vain : malgré le succès des combattants français, son image a continué à se dégrader, une hirondelle ne faisant pas le printemps.

Réduit par l’impopularité à l’état d’un roitelet démuni, Hollande ne peut compter sur Ayrault, celui-ci n’ayant pas, loin s’en faut, la carrure d’un cardinal de Mazarin pour contrer les chevaliers d’industrie et les faisans de la finance qui, forts de l’impuissance de l’exécutif, se pavanent ici comme des coqs suffisants, et là comme des paons arrogants.

Hollande, dépassé par les évènements, déjeune désormais en tête à tête avec son secrétaire en écoutant d’une oreille distraite de vieilles chansons de Bruant. Après avoir rapidement bu en apéritif un perroquet et chipoté devant un pâté d’alouette ou une terrine de perdrix, le président ingère sans appétit sa macreuse à la bordelaise, son canard à l’orange ou ses papillotes de colin à la provençale. Le repas terminé, il touille son café d’un air absent avec une spatule corrézienne en bois, cadeau d’un Chirac auquel il ne manque jamais d’aller faire un petit coucou, histoire de se rappeler le confort du temps béni où il était dans l’opposition.

La nuit, Hollande fait souvent des cauchemars, malgré le confort de sa couette en plume d’eider. Tantôt il se voit reclus dans une humide habitation troglodyte, réduit à lire des classiques de Corneille, des vieux manuels sur le gavage des oies ou des études savantes sur la migration des huitriers. Tantôt il erre dans un univers monacal, entouré d’austères capucins et de revêches nonettes. Mais il arrive également que Hollande rêve : il se contemple alors avec ravissement en épervier fondant sur un gisement de croissance ou en phénix triomphant tandis que résonne un joyeux chant de rossignol.

Hélas pour lui, dès le lendemain, la presse, pas tendre pour sa gouvernance, lui assène de nouveaux coups de martinet. Qu’à cela ne tienne, Hollande ne râle pas et se contente de relever les points positifs, ayant fait sien le célèbre adage « faute de grive, on mange des merles ».

En attendant des jours meilleurs, le président continue de faire le job : demain, visite d’une cité à Sarcelles ; après-demain, visite d’une clinique de la LPO spécialisée dans les soins aux goélands, aux guillemots, aux mouettes et autres cormorans blessés ou mazoutés ; la semaine suivante, visite d’état en Italie pour rencontrer Enrico Letta et assister en sa compagnie à une représentation du Lac des cygnes à la Scala de Milan.

Président de la république n’est décidément pas un boulot aussi chouette qu’il en rêvait quand il était bercé par le chant des mésanges ou celui des pinsons dans le parc du Conseil général de Corrèze. Vivement la quille !

La liste des 70 oiseaux nichés dans le texte figurera, par ordre d’apparition, dans un commentaire ci-dessous.

 


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