Ils sont enfin identifiés ! Les auteurs de survol par drones des sites nucléaires, dont Fessenheim, dévoilés !
par Patrick Samba
samedi 20 décembre 2014
Foin d’inexistantes informations compétentes, un évènement est néanmoins venu tout récemment nous donner enfin la clé de l’énigme. C’est une tribune publiée mercredi 17 décembre dans le quotidien de l’écologie, Reporterre, qui nous l’a révélée.
De quoi s’agit-il ? De cinq responsables politiques de premier plan ayant rédigé cette tribune, une sorte de lettre ouverte qui n’en est pas vraiment une, enjoignant notre ministre de l’écologie à respecter des engagements passés. Ils lui rappellent qu’ils ont signé un appel comportant deux dates-butoir, l’une le 22 novembre déjà dépassée, l’autre le 31 décembre non encore atteinte. Or que dit cet appel lancé à Orléans le 11 octobre ? Que la centrale de Fessenheim doit être impérativement fermée avant le 31 décembre. Une sacrée injonction !
Et afin que la ministre puisse enfin prendre cette cruciale décision pour l’avenir de la France, pour l’équilibre psychologique de son peuple et la santé des générations futures, ces responsables politiques dans cette « lettre » lui demandent de bien vouloir « recevoir une délégation composée des associations qui militent depuis des années pour la fermeture de cette centrale vieille et dangereuse », afin qu’elles lui fassent généreusement partager « l’expertise développée par ces organisations citoyennes et militantes » qu’elles sont par essence (Des qualités affirmées qui auraient de quoi faire hurler d’indignation les sommités expertes de la fission nucléaire, comme nous en avons quelques représentants sur ce site). Et donc pas moins !
Fortement ébranlée bien sûr, Mme Ségolène Royal n’a pas encore à cette heure octroyé sa réponse. Mais nous ne doutons pas qu’elle ne tardera pas à venir.
« Mais… et la preuve de l’identité des auteurs de survol de centrales par des drones ? » vous impatientez-vous de découvrir. « Et surtout leur identité elle–même ! ». J’y viens, j’y viens. Je vous demande encore un peu de patience.
Donc nous en sommes là du développement passionnant de ce suspens à rebondissement, quand on apprend également grâce à cette « lettre ouverte » de forme inhabituelle, que le parti représenté au gouvernement, et même le Président, avaient pris des engagements époustouflants avant même d’accéder au pouvoir. De quoi peut-il donc bien s’agir, vous interrogez-vous in petto, mais néanmoins toujours aussi impatient ? Et bien figurez-vous que le PS et son candidat avaient écrit « noir sur blanc » à l’article n°41 de ses promesses et dans le texte d’accord de 2011 entre le PS et EELV, que la fermeture de Fessenheim serait fermée dans les suites
De quoi faire bouillir d’impatience, comme vous à l’instant, ceux qui avaient permis par leur accord et les votes afférents, que notre Présimonarque soit élu.
Et c’est pourquoi ils ont signé et cet appel, et cette tribune intitulée, tenez-vous bien : « Les drones c’est pas nous ! Mais la fermeture de Fessenheim, Mme Royal, ça peut être vous ».
N’est-ce pas la preuve flagrante de leur culpabilité ?
« Mais au contraire, me rétorquerez-vous empressés, et courroucés d’avoir été bernés par une lecture aussi longue et inintéressante, ils démentent au contraire toute responsabilité dans cette affaire de drones ! ». Et c’est bien là où vous seriez dans la plus grande des erreurs, où vous seriez tout simplement aveugles. Et injustes de ne pas accorder plus de confiance à celui qui vous a mené jusqu’à ce dénouement passionnant pas à pas. Car elle est justement là la preuve que ce sont eux les coupables !
Réfléchissez deux minutes :
-Qu’à fait Greenpeace dans cette bien mystérieuse affaire de drones ?
-Greenpeace a démenti.
-Quand ?
-Très rapidement, alors que les survols n’avaient pas encore cessés.
-Et bien justement, il est là l’élément essentiel de la preuve, le nœud borroméen de l’énigme : Greenpeace a démenti avant que les survols aient cessés. Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont peut-être pas responsables de tout ça. Et même certainement. Car si on les avait, enfin « on »… si les autorités compétentes avaient alpagué les fauteurs de troubles et qu’ils appartinrent à Greenpeace, ils auraient été en plus confondus d’avoir menti de la manière la plus méprisable qui soit. Et c’en était fini de leur réputation !
Et bien de la même manière ces responsables de parti - du moins pour la plupart - ne pouvaient pas risquer de voir ternir leur réputation ! Si les pilotes de drones avaient été appréhendés et avaient avoué être en service commandé sous les ordres de ces responsables politiques, alors que ceux-ci auraient démenti antérieurement n’avoir aucun lien avec cette affaire, ils auraient été pris en flagrant délit de mensonge ! Et ça c’est terrible pour un politique ! Qu’ils puissent être à la manœuvre d’une action commando pacifique type Greenpeace parce qu’ils n’en pouvaient plus d’être menés en bateau, rouler dans la farine par notre commandant de pédalo, tout le monde l’aurait compris, mieux ils s’en seraient sorti avec les honneurs et même qui sait la gloire ; mais pris la main dans le pot de confiture du mensonge, ça, ça ne pardonne pas.
Et c’est pourquoi ils n'ont annoncé officiellement leur démenti, et dans le média le plus antinucléaire qui soit aujourd’hui, Reporterre, qu’une fois assurés qu’il n’y aurait plus de drones à survoler les centrales. Et comment pouvaient-ils en être sûrs ? Parce que ce sont eux qui ont donné l’ordre de l’arrêt, pardi ! Et il fallait le donner avant le 24 décembre, car dès le lendemain ce seront des dizaines de drones qui vont enfreindre les limites de sécurité des centrales avec tous ces drones que les gamins, et les moins jeunes mais tout aussi gamins, vont recevoir en cadeau !
Vous n’en êtes pas convaincus ?
C’est pourtant bien élémentaire, mes chers Watson !
Patrick Samba