Je ne suis rien, je fais mon chemin !

par C’est Nabum
samedi 16 février 2013

Confession d'un Bonimenteur

Récit d'un homme libre

Je ne suis rien, je vais mon propre chemin en dehors des voies
tracées, des idées reçues, des comportements imposés, des passages
 obligatoires ! Je n'appartiens à aucune chapelle, je suis en dehors du
 système et des comportements dictés. J'avance librement sans avoir à 
rendre comte à quiconque de mes opinions, de mes actions et de mes
 pensées. Mais tout cela n'a aucune importance puisque je ne suis rien
 !
 


Libre de toute attache, je n'ai ni carte ni affiliation, ni parti ni 
syndicat, ni groupuscule ni chapelle. Je peux parler de ma place sans devoir rendre compte ni même
devoir m'expliquer pour respecter la ligne, la règle ou la doctrine. Cette
 posture m'interdit le plus souvent le droit à l'expression. Des gens
 comme moi ne sont pas tolérables, rien ne détermine notre opinion et
 c'est la raison pour laquelle, il est imprudent de nous laisser la 
parole.
 


Pauvre petit instituteur, je travaille en collège sans aucun diplôme
universitaire, seul sésame dans ce pays pour exister aux yeux de ceux
qui se pensent importants. Pire que tout encore, je m'occupe d'élèves
ayant des difficultés, relégués dans des structures d'exception. Mes
chers collègues, du haut de tous leurs savoirs, me confondent avec eux.
Je ne peux valoir plus puisque je m'occupe de ces pauvres bougres.
Éternelle confusion qui rabaisse celui qui voue son existence à ceux
 qui sont dans la peine !
 


Au sport ce ne fut guère mieux. Malgré tous mes efforts, je ne
pouvais être compétent puisque je n'avais pas évolué en tant que
 joueur au plus haut niveau. La confusion est la règle, l'image colle à
 la peau et rares sont ceux qui jugent sur les compétences réelles. L'étiquette 
est la plus forte, La pertinence se mesure à l'aune du passé. Quoi
que vous fassiez aujourd'hui, c'est ce que vous fûtes hier qui
 détermine votre valeur pour toujours.
 


Pour la marine de Loire ce n'est pas mieux. Je ne fréquente pas les 
chapitres, les processions religieuses d'un temps révolu. Je ne fais
 pas non plus semblant de porter le costume d'antan et si je m'amuse à 
jouer de l'histoire, je le fais sans me prendre au sérieux, ce qui
 est, il faut l'avouer parfaitement insupportable quand on se pique de
 folklore et de tradition !
 
 J'ai beau me dire Bonimenteur, les gens trop sérieux ne peuvent accepter qu'on tourne en dérision leur fond de commerce.

J'écris sans me prendre pour un écrivain. Je ne cherche pas d'éditeur ! 
Je ne veux pas vendre ma trop modeste prose. J'ai immense respect pour la 
littérature. Je ne me permets pas d'imaginer que mes mots méritent la postérité du papier.
 J'offre gracieusement mon billet quotidien sans autre ambition qu'un 
partage désintéressé. Je ne suis d'ailleurs pas disposé à passer des
journées entières à attendre le chaland pour un sourire et une petite 
dédicace. J'ai de la liberté une bien trop grande idée.
 


Marcheur, je taille mon chemin en dehors des voies toutes tracées. Je
 me laisse guider par les gens de rencontre. Mon parcours sera le leur. 
Ils m'indiqueront la voie à suivre en dehors des guides et des routes
 obligées. Je ne pourrai dire que j'ai suivi le chemin d'un tel ou la 
piste sacrée de tous les autres. J'arpente le pays sans avoir besoin
 d'entrer dans les pas d'illustres prédécesseurs battant la coquille ou le flanc de leur âne.

D'aucune chapelle, d'aucun clan, je n'ai aucune légitimité à donner 
mon avis. Personne ne viendra m'accorder une médaille, une récompense
 fictive pour accréditer une quelconque compétence. Je ne suis rien,
 aspire à le rester. Jamais je ne me grimerai d'une rosette à ma
boutonnière, cette marque prétentieuse de ceux qui se sont prosternés 
pour se distinguer des autres.
 


C'est fort de toutes ces libertés que j'avance encore la tête haute et la plume 
hautes, sans avoir commis toutes les bassesses qui jalonnent tant
 d'autres parcours. Je ne dois rien à personne. Je ne suis rien et j'en
suis fier. C'est ce qui me donne cette énergie insensée qui me pousse 
chaque jour à braver les bien-pensants, les puissants, les importants.
Toux ceux qui doivent leur position à des courbettes que jamais je ne 
ferai.

Vacuitement vôtre.

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