Le bourdon au buron ….

par C’est Nabum
lundi 11 mars 2013

Une bonimenterie d'ailleurs

Au fond du trou !

La nuit tombe dans cette campagne étrange. Je suis perdu. Je marche depuis plus de deux heures sans voir âme qui vive. À ma fatigue s'ajoute une sourde angoisse. Où vais-je passer la nuit ? Trouverai-je à manger ? Cette fois, je crains de devoir passer la nuit dehors, le ventre vide ….

Au détour d'un bosquet, une veille masure. Un buron, une cabane de pierres disjointes, quelques vitres brisées, un toit dégarni. J'avance vers ce refuge qui faute de mieux sera ma couche du soir. Si personne ne s'y trouve. Je n'ai plus la force d'aller plus loin. Au loin, le soleil s'est couché, il donne encore au ciel une teinte rouge feu magnifique et inquiétante

J'approche prudemment. Le lieu est peut-être investi par quelques trimardeurs de mon espèce, en errance sur les chemins de cette lande déserte. Une fenêtre qui claque, une porte qui grince, un frisson me parcourt. Le vent a bon dos, je ne suis pas tranquille.

J'entre pourtant dans cette pièce unique et obscure. Une table bancale trône au milieu de ce petit espace. Dans le fond, je devine quelques tissus jetés à même le sol en terre battue, une paillasse de fortune qui semble encore accueillir un pensionnaire. Rien ne trahit une éventuelle présence, le locataire a du s'évanouir à mon approche.

Je poursuis mon inspection, une boule au ventre. Je dois passer pour un maraudeur alors que je ne cherche qu'un abri pour la nuit. J'appelle d'une voix étranglée « Il y a quelqu'un ? » Je me rends compte de la stupidité de mon attitude, j'aurais du frapper, faire du bruit pour signaler mon approche au lieu de quoi je suis entré ici à pas de loup.

Sur un rebord de fenêtre, une bougie planté dans son bougeoir couvert de cire fondue. Un autre signe d'une vie qui ne doit pas être bien loin. Quand je randonne, j'ai toujours un briquet dans mon sac. J'allume une flamme vacillante. Elle projette des ombres inquiétantes dans ce carré que je découvre un peu mieux. Une chauve-souris qui habite ici n'apprécie guère cette lumière, elle s'envole et me frôle en se sauvant.

Que faire ? Puis-je rester au risque d'être surpris par le retour de celui qui vit ici ? Je ne pense pas qu'il apprécierait cette intrusion déplacée. Je me résigne à chercher plus loin ma bonne fortune quand soudain un cri terrible perce la nuit. Mon sang se glace, mon cœur vient frapper mes tempes.

La lumière de ma bougie me donne un peu de courage, j'avance vers ce bruit de détresse. Je sors de la cabane, j'en fais le tour. Derrière, je devine un petite construction de bric et de broc. Une tinette à l'ancienne, une commodité bien surprenante en un lieu si désert. J'appelle : « Vous avez besoin d'aide ? »

Une fois encore le cri retentit et déchire la nuit qui est maintenant tombée. J'avance sans être certain de mon fait. Que fait ce curieux personnage en un tel lieu ? Pourquoi n'a t-il pas répondu à mes appels ? Que signifient ces hurlements affreux ? Je crains de découvrir un spectacle abominable, un homme blessé, un drame insondable.

« Monsieur ! Vous avez besoin d'aide ? » Je n'ose aller plus loin. « Bougre d'âne, tu ne vois pas que je me suis fichu le pied dans la fosse ? Je suis coincé, j'ai du me fouler la cheville et j'ai le pied au milieu de ce que tu imagines. Pose donc ma bougie et sors-moi de là, mon gars ».

Je ne suis qu'un idiot qui s'est fait un film d'horreur alors que le plus sordide incident venait de se passer. Je libère ce pauvre bougre de la fange dans laquelle il avait mis le pied. Je le conduit, boitillant jusqu'à un puits qu'il m'a indiqué. Je tire un seau d'eau pour le laver et le débarrasser de cette odeur infâme.

Plus de peur que de mal. Le bonhomme se met à rire de son infortune et de ma mine de mort vivant. « Tu en seras quitte pour une bonne frayeur mon poteau ! » s'exclame-t-il. Il me donne une tape dans le dos à vous démanteler tous les os. Puis il me convie chez lui et déniche une bouteille poussiéreuse.

La suite se passe de commentaire. Je n'aurai ni faim ni froid et je dormirai d'un sommeil embrumé par cette mauvaise piquette. J'ai trouvé le gîte, celui qu'une mer agitée vous impose et le couvert fait de cochonnaille et d'un pain dur comme la pierre. Le départ au petit matin fut des plus difficiles, ma tête menaçait d'exploser. J'avais eu grand peur et finalement, j'avais eu un bon pressentiment, ce lieu est terriblement dangereux

Modèlement leur.

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