Le champ de Mars en avril

par C’est Nabum
mardi 26 avril 2022

Le chant du départ en juin.

 

Un Roitelet Huppé ne fait pas le printemps.

 

Comment peut-on à ce point manquer de dignité en s'affichant, triomphant, le nez tourné vers la grande dame, en oubliant le champ de ruine que constitue ce scrutin au terme d'une rase-campagne ? L'hymne à la joie, rien que ça, pour encenser l'Empereur passant en revue ses troupes qui pour l'occasion, dévoilent véritablement leur nature.

Car voyez-vous, ne vous y trompez pas, il y a plus de journalistes que de gens du peuple dans cette foule en délire portant drapeaux et l'immodestie au cœur. C'est la France d'en Haut, la Tour Eiffel n'est pas là par hasard, qui célèbre ce grand homme qui a su emporter la bataille en bras de chemise.

Curieuse idée du reste de retrouver ce rat des villes en plein champ, lui qui a vidé de toute substance la campagne véritable. À jouer des symboles, il serait sans doute plus adroit d'y mettre des gants. Le pouvoir Jacobin reconduit la fête de l'Être Suprême dans un scénario qui pousse l'humiliation républicaine jusqu'à s'achever à la Lanterne.

Ce n'est pas la victoire de la Démocratie sur l’obscurantisme, c'est le retour en grâce de la Monarchie avec la famille Royale sous les vivats des fidèles sujets. On croit rêver et pourtant, à nos frais, se joue là une farce indigne qui non seulement ne préfigure pas une inversion de la politique de saccage de nos droits et de nos valeurs, mais bien sa continuation au pas de charge avec l'appui de l'école d'artillerie.

Les communicants ont poussé le détail en drapant de mauve le Suzerain et sa très chère Reine, semblant ainsi renouveler l'union de l'église et de l'État. Il ne manque plus que la bénédiction papale pour faire de ce triomphe, un miracle de la divine providence. Que cette élection soit une farce, nous n'en doutions pas un seul instant, mais qu'elle s'affiche comme telle devant les caméras, pousse, il faut l'avouer le bouchon un peu loin.

Qu'importe, il y a moyen de faire ravaler sa morgue à ce pantin dérisoire, plus Foutriquet que Freluquet encore, dédaigneux représentant des élites financières, Prince des puissants dans une nation de serfs et de gueux. Le Chant du départ peut faire écho au champ de Mars en lui rappelant qu'en Avril, on ne se découvre pas d'un fil.

Sa victoire est ténue, sa troupe de Godillots ne sera bientôt plus en Marche, tant ces députés lavettes ont déshonoré la fonction, votant les yeux fermés le plein pouvoir à leur maître. Le temps est venu de rétablir la voix du peuple, de redonner leur dignité aux exclus de la galette. Les lampions de la fête seront prochainement remplacés par les têtes qui vont tomber, celles de la fiction d'un pouvoir différent.

Le Monarque va s'en retourner dans son palais, car telle est la conception de nos institutions qu'il faille offrir à ceux qui nous gouvernent des demeures dignes des rois tout en les gratifiant de privilèges à vie sans aucun fondement. Le même qui veut vous imposer la retraite à 65 ans et plus, recevra pour ses cinquante ans une pension fastueuse.

Qu'il commence donc par y renoncer pour lui et toute la clique des parasites pensionnés, et nous commencerons à envisager la chose. Qu'il fasse de même pour députés et sénateurs, si prompts à pousser des cris d'orfraie sur le pognon que ça coûte sans jamais se préoccuper des avantages scandaleux qui sont les leurs.

Le Roitelet Huppé : le Grand Méprisant de l'Arrêt Public n'entendra rien de tout ça. Il continuera sa politique de casse de la nation car il a bien compris qu'en fracturant ainsi le corps social, tout en faisant en sorte de maintenir la peste à distance d'une élection, le choléra capitaliste et ultra libéral a encore quelques beaux jours devant lui jusqu'à la grande catastrophe climatique.

À contre-cœur.


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