Le Roi dépouillé

par C’est Nabum
lundi 27 janvier 2014

La diagonale du fou 

Sa dame se fait la malle …

Voilà, ça devait arriver et la nouvelle terrible me surprend au saut du lit. Les radios s'empressent de nous annoncer cette information qui va changer la face de notre démocratie : le Roi est nu. Sa dame du moment a pris la poudre d'escampette et mis quelques milliers de kilomètres entre eux pour fuir le joli cœur. Nous, public voyeur, sujets rabaissés à la posture du courtisan au lever du Prince, nous devons nous émouvoir du drame personnel d'un homme qui se retrouve désespérément seul dans ce palais immense …

La farce continue, les digressions, les manœuvres d'évitement ne nous feront pas oublier la totale impuissance du pouvoir. La côte de popularité en berne, François comptait sur sa Julie pour faire remonter sa courbe personnelle. C'est peine perdue ; la tumescence des corps d'état n'a aucune incidence sur la santé économique d'une nation au bord de la crise de nerf. Le peuple a beau se faire du mauvais sang, celui-ci n'afflue nullement dans l'entrejambe de son maître.

Pour dérisoire et parfaitement absurde qu'est cette scène de ménage exposée au grand jour d'une société du spectacle de trottoir, elle ne fait que démontrer une fois encore, la rupture totale et définitive entre la société réelle et cette représentation d'ancien régime. Tout est à revoir dans notre république monarchique, tout est à repenser et, en premier lieu, le protocole et l'étiquette d'un palais de l'Élysée qui n'a plus de raison d'être la résidence d'un Prince élu.

Le faste, le décorum, la Lanterne et le fort de Brégançon sont des relents d'une époque révolue une certaine nuit du 4 août. Nous n'avons que faire de la vie privée du chef d'état ; nous n'avons pas à supporter financièrement son train de vie de Nabab. Il est grand temps de supprimer tous les avantages scandaleux liés à une fonction pour laquelle toutes ces paillettes, courbettes, autres breloques et titres ne sont strictement d'aucune utilité.

Première dame, légion d'honneur, co-Prince d'Andorre, Chanoine de Latran et j'en passe, tout ce cirque est antinomique du mandat républicain qui lui a été confié. Nous ne saurions endurer plus longtemps cette conception du pouvoir qui, pour se draper de dignité et de solennité, aurait besoin de se couper de la vie ordinaire.

Revoyons toutes les règles, faisons de cette fonction un emploi ordinaire, une activité qu'un homme abandonne en quittant ses bureaux pour retrouver dans la discrétion et la simplicité, un domicile personnel. Qu'il passe ses nuits avec Julie, Valérie ou bien Jean-Pierre, nous n'en avons absolument et définitivement rien à faire. Les soubresauts des hormones du monsieur ne sont pas affaire d'état et il serait bon que désormais il se passe du personnel mis à sa disposition pour garder sa personne lors de ses pirouettes clandestines.

Les mauvaises nouvelles s'empilent ; outre la séparation d'un couple présidentiel qui n'avait aucune légitimité légale, l'économie ne se sort pas du marasme, les licenciements poursuivent leur train d'enfer pour ceux qui subissent ce cataclysme et nous voici envahis par les interrogations de l'opposition en quête désespérée d'un chef ; choqués aussi sommes-nous par le déni de justice d'un sénat obsolète et déliquescent et par la violence des batailles pour les prochaines élections …

Ces oligarques n'ont plus aucune prise sur la réalité ; leur marge de manœuvre est pratiquement nulle, notre souveraineté ayant été bradée à Bruxelles en dépit d'un référendum où le peuple s'était clairement exprimé. Ce divorce à la Courteline est la goutte d'eau qui fait lâcher la bonde à nos colères devenues fureurs !

Il est grand temps de dissoudre cette République qui confond les allées du pouvoir avec un échiquier. Les vrais gens ne jouent pas, ils souffrent car ils voient leur niveau de vie régresser, leur capacité à bien se soigner reculer, leur espérance de vie en bonne santé ne plus progresser, leur environnement social se détériorer, les services de l'état se déliter, le lien social se dénouer dans des communautarismes qui ne sont pas notre nation.

Il n'est plus temps d'espérer un changement par les urnes ; l'offre finale restera toujours la même, l'argent et les appareils des deux grandes mafias leur assurant une suprématie à vie. Il faut désormais passer à une autre République, une République sans dorures, sans cérémonies princières, sans première dame ou premier monsieur. La dignité imposerait à tous nos pantins de se retirer mais sachez qu'il faudra les déloger et les envoyer tous à la Lanterne …

Exaspérément leur


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