Messe pour le grand capital

par maharadh
lundi 13 avril 2009

En ces temps difficiles ou tout est remis en question ,religion, préservatif, tabac,alcool ....., Le seul péché capital qui n’est pas remis en cause eh bé c’est justement le capital donc après la magnifique réunion du G20, je voudrais vous donner l’occasion de vous défouler un peu cet article sans prétention n’a pas d’autre but que de vous faire lâcher prise un peu , la crise, la crise tous les jours , alors pourquoi pas avec une note d’humour et quelques vérités bien senties. Lâchez-vous .

Mes très chers frères, mes très chères sœurs, le Grand Capital nous a réunis aujourd’hui pour louer son nom. Je suis heureux de nous voir toujours plus nombreux au temple de la consommation et de voir tant de pays se rallier à notre cause. Chaque jour, plus de fidèles viennent admirer la gloire du Grand Capital pour le bonheur de tous et la croissance éternelle. Je suis heureux de voir des enfants parmi nous… Venez plus près, les enfants… Je suis heureux de voir que la foi les touche de plus en plus jeunes, qu’ils comprennent de plus en plus tôt que le Grand Capital et la croissance sont les buts ultimes de nos vies.

Bien, je vais vous demander de confesser vos péchés maintenant.
Je confesse au Grand Capital tout puissant et en tout premier lieu à sainte Laurence Parisot, liliane bettencourt faut bien commencer par la patronne des seins pardon saintes, à saint Jean-Marie Messier, à saint Bernard Arnaud, sans oublier le grand ami Bolloré ainsi qu’ à tous les actionnaires, à saint Louis Schweitzer et à saint Antoine Sellières, ....... à vous, mes frères, que j’ai beaucoup péché, par pensée subversive, par parole démoralisatrice et par action contestataire, si j’ai oublié quelques autres saints veuillez voir ici :
www.challenges.fr/classements/fortune.php
C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute.C’est pourquoi je supplie la bienheureuse croissance toujours en berne depuis quelque temps, saint Laurent Fabius et saint Alain Minc, les apôtres Jean-Marc Sylvestre et Jean-Pierre Gaillard, Bernard Kourchner, Strauss-kahn .......tous les saints et vous, mes frères, de prier pour moi le Grand Capital, notre Dieu.

Que le Grand Capital tout puissant vous fasse miséricorde, qu’il vous pardonne vos péchés et vous conduise à la croissance éternelle heu.... Bon on verra un peu plus tard

Oui, Grand Capital, j’ai péché. En ces temps de guerre, je n’ai pas fait preuve de patriotisme économique. Samedi dernier, j’ai préféré aller me balader dans les champs plutôt que d’aller te louer au grand temple de la consommation. Pardonne-moi, saint Michel-Edouard Leclerc, de ne pas avoir participé à la croissance économique, et ainsi, de mener le pays à la récession.

Que le Capital tout puissant me fasse miséricorde, qu’il me pardonne mes péchés et qu’il me conduise à la croissance éternelle , qu’il me laisse délaisser la messe le dimanche en me laissant ouvrir les boutiques des marchands du temple.

Oui, Grand Capital, j’ai péché. Je préfère rouler à vélo plutôt que d’utiliser l’outil de liberté et de bonheur qu’est l’automobile. Pardonne-moi, saint Goshn, d’avoir mis en danger le fleuron de l’industrie française, les usines d’automobiles et tous mes frères qui y travaillent.

Oui, Grand Capital, j’ai péché. Je suis allé en vacances dans les Cévennes en train. J’ai refusé la superpromotion de Travel On-Line qui m’offrait la possibilité de partir pour 900 €uros dans un palace au Bangladesh.

Pardonne-moi, saint Gilbert Trigano, d’avoir mis en danger le trafic aérien et les clubs de vacances de touristes occidentaux qui permettent aux populations affamées du tiers-monde de sortir du besoin.

Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, nous voici réunis en ce troisième dimanche après l’ouverture du deuxième marché du Palais Brognard. Aujourd’hui, mon cœur est en peine. J’apprends que des hérétiques, parmi notre communauté, diffusent des journaux subversifs et blasphématoires. Certains d’entre vous, parmi cette assemblée même, en viendraient à contester le caractère indépassable de la pensée lumineuse du Grand Capital. Qu’ils se repentent !

Veulent-ils rejoindre dans l’obscurantisme ce faux prophète impie dénommé Jésus-Christ, qui a subverti les foules pendant tant d’années ? Cet hérétique prêchait la pauvreté, la simplicité et refusait la compétition à outrance. Rappelons comment il a chassé les marchands du temple qui servait le Grand Capital notre seigneur. Est-ce ainsi que nous participerons à la croissance et à la consommation éternelle ? Comment le marché peut-il supporter de tels actes qui mettent en cause son caractère sacré ? Parjure, vade retro Satana Jésus-Christ, Dieu des pauvres, vil hippie.

Non, mes frères, ne nous laissons pas aller à ces pensées qui sont une insulte à notre Dieu Capital. Ramenons ces brebis égarées dans le droit chemin du Progrès. Le Grand Capital pardonne à ceux qui reconnaissent leurs fautes. J’invite ceux d’entre vous qui doutent à communier dans le supermarché le plus proche ou, à défaut, chez leur concessionnaire automobile. Que tous ceux d’entre vous qui voient un de leurs frères ou l’une de leurs sœurs sous l’emprise du démon subversif le dénoncent immédiatement. N’oubliez pas que c’est votre devoir d’aider les plus faibles à rester dans la lumière du Capital et dans l’unité de la sainte consommation.

Des esprits contestataires mettent en doute la pensée du Grand Capital. Ainsi, certains ne croient plus à la sainte croissance. D’après eux, une croissance économique infinie serait impossible sur une planète où les ressources sont limitées. Hérésie ! Pardonne-leur, Seigneur, ils ne savent pas ce qu’ils disent. D’autres osent insinuer qu’une consommation frénétique n’apporterait pas le bonheur, que la consommation ne serait pas une fin en soi. Mais, pire encore : quelques-uns parmi vous douteraient de la capacité de la science à résoudre tous nos problèmes. Veulent-ils finir dans les flammes de la pauvreté ? Argh ! Grand Capital, aide-nous à ramener tes enfants perdus sur le chemin de la vérité incontestable du marché. Seigneur, délivre-les du mal.

Autres paroles hérétiques : des esprits forts soutiendraient que le “ nouveau ” ne serait pas une valeur en soi, mais un fait temporel ! Quelle ineptie ! Mes enfants, tout ce qui est nouveau est bon. “ C’est nouveau, c’est bien ! ” dit le Grand Capital. Répétez avec moi : “ C’est nouveau, c’est bien ! ” Innovation, nouveauté, c’est jeune, fresh, yeah ! Par contre, “ c’est vieux, c’est mauvais ! ” à bas le vieux, c’est ringard, dépassé. Qu’est-ce qui est jeune ? Qu’est-ce qui est vieux ? Jouez avec moi.

La liberté d’entreprendre, la liberté des marchés ? Oui, c’est nouveau ! C’est formidable !

Le contrôle démocratique de l’économie par les citoyens ? Ha, beurk. C’est mauvais. C’est ringard ! C’est vieux !

Le téléphone portable, la voiture, la télé, les OGM, la pub, la vitesse, la compétition ? It’s new ! It’s good ! Ha, quelle extase !

La bicyclette, le potager, le théâtre, la lecture, la politique, la lenteur, la convivialité ? Bahhh ! It’s old, it’s bad. Beurk ! Beurk !

Mes fils, mes filles, mes chers consommateurs, ne vous éloignez pas de votre poste de télévision. Vous le regardez en moyenne 3 heures et demie par jour. Ces derniers doutes parmi vous prouvent que ce n’est pas encore assez. La consommation, la croissance, c’est le bonheur. Ne réfléchissez pas, vous risqueriez de mettre la sécurité et la joie de vivre de tous en danger. Alors, je vous en conjure, mes frères, unissons-nous dans la foi sacrée en la science. Bénissons chaque jour le Grand Capital.

Prions ensemble : Je crois en un seul but, tout puissant, l’avènement du capital, créateur de tous les biens matériels et immatériels.

En la croissance éternelle et infinie, au détriment de la vie terrestre et de toutes les ressources qui s’y trouvent.

En un seul homme, saint Jean-Marie Messier, par qui tout a été fait : qui, à nous les consommateurs et pour notre salut, nous a donné les biens de la terre.

En la résolution de tous nos maux par le progrès scientifique, et à l’avènement mondial du modèle occidental.

En la très sainte consommation qui apporte le bonheur des hommes et la richesse de nos vies.

Je crois en l’avènement du Temple, seul et unique lieu de consommation, et de tous les messages publicitaires donnés par lui aux hommes, pour nous permettre d’y répandre notre joie à travers la consommation éternelle.
Nous te supplions donc, Grand Capital, de recevoir cette offrande. Daigne rendre cette action pleinement fructueuse, afin qu’elle devienne pour nous le signe de la Croissance des indices boursiers. Ainsi, ton fils, saint Jean-Marie Messier prit l’euro, le bénit, le rompit et le donna à ses disciples, en disant : Prenez et mangez-en tous, car ceci est le corps de la terre que nous allons piller pour vous.

Le prêtre élève l’hostie pour permettre aux fidèles de l’adorer.

De même, après le conseil d’administration, prenant aussi ce précieux calice entre ses mains riches et vénérables, il le bénit et le donna à ses disciples en disant : Prenez et buvez-en tous, car ceci est le calice de la sueur des hommes, la sueur de ceux qui travaillent pour nous.


Grand Capital, à travers ces offrandes, nous t’offrons nos vies. Nous sacrifions 350 000 humains tous les ans sur l’autel de l’automobile afin de satisfaire à la croissance et au progrès. Bientôt, ce sera l’humanité tout entière qui se sacrifiera pour toi. Quand les hommes auront détruit la planète, ils te rejoindront unis dans le royaume du premier marché. Merci, ô Grand Capital. Saint George Bush l’avait prédit dans son royaume : “ L’environnement ne doit pas remettre en cause l’économie. ”

Notre Grand Capital, qui es aux cieux, que ton idéologie soit incontestée, que ton règne total s’accomplisse, que la volonté du marché soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui la croissance éternelle et pardonne notre sobriété comme nous pardonnons à ceux qui n’ont pas dépensé. Et ne nous laisse pas succomber à la tentation de nous contenter de ce dont nous avons besoin.
Mais délivre-nous du mal.

Délivre-nous, de grâce, Grand Capital, de tous les maux passés, présents et à venir ; et par l’intercession de saint Jean-Pierre Gaillard, du bienheureux et glorieux CAC 40, Dow Jones et indice Nikkei. Daigne nous accorder l’abrutissement par une consommation sans fin et effrénée, avec la bénédiction de saint France-Inter, saint TF1 et de tous les médias réunis ; afin que, par le secours de ta miséricorde, nous soyons toujours affranchis du désir d’être des humains libres et conscients, et en sûreté au milieu de tous les fléaux qui nous menacent : prise de conscience, liberté et volonté de vivre pleinement. Par le même saint Jean-Marie Messier, ton Fils, qui vit et règne, Grand Capital, avec toi, dans l’unité de la croissance, de la consommation et du progrès.

Que l’abrutissement par la consommation soit toujours avec vous.
Et avec votre absence d’esprit.


Euro du Capital, qui rachètes les péchés du monde, aie pitié de nous.

Euro du Capital, qui rachètes les péchés du monde, donne nous des objets.

Grand Capital, toi qui as dit à tes apôtres : “ Je vous laisse le marché, soyez-y soumis ”, ne considère pas mes péchés, mais la foi dans cette vérité ; daigne soumettre et régner selon ton incontestable volonté. Toi qui, étant Dieu, vis et règne pour l’éternité. Amen.


Toi-même, ô Grand Capital, nous te prions.

Grand Capital, que la réception de notre euro, que je me propose de prendre, bien que très indigne, profite à la protection du marché et me procure le bonheur. Toi qui vis et règne, étant Dieu, avec notre père le Grand Capital, dans l’unité de la consommation, dans tous les siècles des siècles. Amen.

Grand Capital, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement un indice boursier et mes stock-options prendront de la plus-value.

Que l’euro de notre Grand Capital garde mes actions pour la consommation éternelle.


Voici l’euro du Grand Capital qui ôte les malheurs du monde. Grand Capital, fais que la souillure de la contestation ne demeure plus en moi. Que l’euro régénère les plus purs d’entre nous, et notamment le plus pur des purs : Guy Sorman

Le Grand Capital soit avec vous.

Et avec votre absence d’esprit.
Nous rendons grâce au Grand Capital.

Et avec votre absence d’esprit.

Que le Grand Capital tout puissant, la sainte croissance, la sainte consommation et le saint progrès vous bénissent.

Maharadh .

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