Nicolas, l’heureux court !
par C’est Nabum
mercredi 13 mars 2013
Attention à la lipothymie vagale ....
Il fait don de sa personne à l'espoir …
Dix mois seulement, dix mois déjà, dix mois et le voilà qui surgit de sa boîte tel le Zébulon qu'il a toujours été. Nous n'en attendions pas moins de lui, nous savions qu'il ne pourrait rester à l'écart des projecteurs et des microphones. Nous devinions son impatience incurable, sa soif de pouvoir, son désir d'être le premier d'entre nous.
Nous ne pouvons que nous en satisfaire. Après dix mois de souffrance et de macération, d'ascétisme médiatique et d'urticaire géant, le voilà guéri et en pleine gloire, faisant don de sa personne à la nation. Oubliée la défaite, effacée les regrets, rayé le bilan qu'on ne dit pas très bon. Nicolas s'est refait une virginité politique et se déclare prêt à reprendre le collier si le bon peuple de France fait appel à lui.
Louons le pour ce sacrifice suprême. Il renoncera, il faut souligner l'effort, à ses sorties au Parc des Princes, ses repas avec les stars du Paris Saint Germain, ses petits voyages à l'étranger, ses doux moments à accompagner sa fille à l'école. Tout ce qui fait la vie d'un citoyen ordinaire, Nicolas veut bien s'en priver à nouveau sur l'autel du service public.
Quel abnégation, quel merveilleux exemple. Il n'a d'ailleurs pas attendu cette annonce pour démontrer sa capacité à renoncer au superflu pour le bien d'un pays qu'il chérit par dessus tout. Vous l'ignorez peut-être, mais ce bon Nicolas sillonne la planète pour y proposer des conférences indispensables à la marche du Monde. Il fait payer fort cher ses prestations et à l'image de Bekham, son nouvel ami, il fait don de ces revenus exceptionnels à des association caritatives, dans le plus grand secret. C'est à de tels détails que l'on peut mesurer son mépris de l'argent. …
Car voyez-nous, notre homme est au dessus du besoin avec tous les avantages liés à sa fonction précédente. Il est fait de l'étoffe des grands hommes, ceux qui sont parfaitement désintéressés, préférant servir la nation plutôt que de se servir goulument. Il n'a pas repris non plus son métier d'avocat d'affaire, il ne faut pas mélanger les genres : être membre du conseil constitutionnel et défenseur des margoulins fiscaux !
Non, Nicolas a pris de la hauteur. La preuve, si vous en êtes restés aux mauvaises impressions d'un passé lointain, il ne s'est pas mêlé de la farce de la bataille des chefs dans son ancien parti. Ce sont d'ailleurs des hommes nouveaux, deux candidats totalement étrangers à son parcours de chef d'état qui se sont ainsi étripés au déni des règles démocratiques. Lui encore en activité, jamais de telles pratiques n'auraient été dévoilées au grand jour ! C'est vous dire comme il déplore ce qui s'est passé …
Nicolas est devenu simple et modeste. Jamais il n'aurait favorisé la création d'une association des « Amis de Nicolas ». Ce n'est pas son genre. Il préfère rester dans l'ombre, attendant son heure sans jamais en faire état. Il se réserve pour cette éventualité. Si jamais l'état du pays ne le nécessitait, il examinerait alors cette éventualité qu'il n'ose envisager.
Nicolas est le recours, le recours malgré lui, malgré son bonheur immense avec Carla qu'il lui faudrait encore sacrifier. Il a entendu l'appel du pays. Il sait que désormais le bon peuple n'a d'autre rêve que son retour. Il a intégré cette évidence, il se prépare désormais à renoncer à tout ce qui constitue son bonheur du moment pour replonger dans une fonction qu'il avait juré de ne jamais reprendre.
Comment remercier ce grand homme, comment lui faire savoir que cette offre est sans doute une souffrance disproportionnée, que nous ne méritons pas pareil cadeau, que nous n'en valons vraiment pas la peine ? Avant qu'il ne commette ce geste désespéré, qu'il brise sa nouvelle existence pour un peuple si peu reconnaissant, osons lui dire la vérité les yeux dans les yeux !
Non Nicolas, nous n'avons plus besoin de vous. Restez dans votre douce retraite si lucrative. Vous nous démontrez chaque jour combien vous manquez de grandeur, de respect, de patience, de dignité et de sagesse. Vous nous apparaissez comme un enfant gâté, capricieux, vaniteux, prétentieux., pressé, beaucoup trop exalté.
Cher, trop cher Nicolas, vous êtes mercantile et corruptible. Vous ne respectez ni votre successeur ni l'état dont vous fûtes le chef il y a tout juste dix mois. Alors oubliez vraiment cette insupportable prétention et continuez à vous agiter pour vous enrichir et vivre avec vos amis les gens riches et célèbres. Ce n'est pas ainsi que nous envisageons celui qui doit nous représenter. Restez où le suffrage universel vous a envoyé : en retrait !
Définitivement votre.