Sarkozy exige 14 débats dans l’entre-deux-tours !
par Peachy Carnehan
lundi 23 avril 2012
A la peine dans les sondages, Nicolas Sarkozy a proposé ce matin d'organiser « quatorze débats » avec François Hollande d'ici le 6 mai prochain.
Après « deux » la semaine dernière, puis « trois » dimanche soir, Nicolas Sarkozy a proposé ce matin d'organiser « quatorze débats » avec François Hollande d'ici le 6 mai prochain.
Défait dès le premier tour, donné largement battu dans tous les sondages pour le second, le président sortant a décidé de jouer son va-tout afin de rattraper son retard. Selon Patrick Buisson, stratège de campagne Elyséen, ces duels permettront de mettre sur la table les sujets qui, selon lui, « intéressent vraiment les français » afin de démontrer l'incompétence supposée du candidat socialiste.
Pour Nicolas Sarkozy, interrogé par RMC, deux débats par jour pendant deux semaines doivent être organisés car « nous sommes dans un moment crucial, les Français doivent avoir les éléments du choix et je ne me déroberai pas, hein ! »
Quatorze « thèmes majeurs » pour l'avenir du pays
Le président sortant a également estimé que « tout » devait être « débattu sans hypocrisie » et a suggéré que « quatorze thèmes majeurs pour l'avenir du pays » soient abordés ; un par émission : « La question des beefsteaks halal le midi à la cantine, celle des terroristes qui téléchargent illégalement sur internet, la législation sur les chiens dangereux non-muselés, le fichage et la prise en main des enfants turbulents à l'école maternelle, les nuisances sonores provoquées par les jeunes, les Roms, la grande réforme moderne et audacieuse du permis de conduire, l'identité nationale, l'excision, la sécurité dans les maisons de retraite, le travail forcé pour les chômeurs, les malheureuses victimes, les moutons égorgés dans les baignoires, la peur. »
Dans le camp de Nicolas Sarkozy on pense que cette avalanche de « débats cruciaux » devrait permettre de gagner un ou deux points par jour dans les sondages. « Le calcul est simple », a déclaré Jean-François Copé sur LCI, « avec un score de 56-44% au second tour, Nicolas a douze points à rattraper. En deux semaines, si nous pouvons revenir à hauteur de François Hollande, tout redeviendrait possible. »
Comme il l'avait déjà fait, François Hollande a aussitôt rejeté cette proposition farfelue, estimant qu'il convenait de s'en tenir à un seul duel, « qui durera le temps qu'il faudra ». « Ce n'est pas parce qu'il est mené trois à zéro que les règles doivent changer à la mi-temps », a ajouté le candidat socialiste dans un grand éclat de rire.