Un train peut en cacher un autre

par Emile Red
lundi 26 mai 2008

En début de semaine I went to the market, mon p’tit panier sous le bras, or j’n’est pas met la fille d’un avocat mais une demi-livre de carottes emballée d’une feuille de presse papier.

Alors que je pelais mes racines bronzantes, en bonhomme de ménage, je lisais un article sur le susdit et suspect emballage, le chapeau manquait, intro parsemée de verte verdure, terre ocre et pluchures diverses.

La suite restait lisible manquant d’air pour être risible.

Un descriptif détaillant un inconnu me grattait l’hypophyse, bétacarotène faisant, augmentait, sans aucun doute, ma production de mélanostimuline, ou autre hormone de mise en garde.

Qui pouvait être cet être abject, quête de ce maître au mètre d’infecte inféconde défécation.

Je me jurais d’élucider le programme, canette finie et canne à la main, aux cris des canards cancanant, je me rendis au bon coin des vieilles cancanières, bref je m’en fus au troquet quérir le canard du coin.

La même page, néanmoins vert et terre en moins, côtoyant mon verre d’éther, s’ouvrait, couvrant de ses immondices le zinc en bois de fer. Le ver de terre de nouveau m’agressait, je sautais au gras et le verre m’enivrait, et toujours ce requiem du zig à dézinguer :

Un beau parleur :

Il est souvent très doué à l’oral, d’autant qu’il ne ressent pas d’anxiété ou d’appréhension à parler en public. Il a réponse à tout et est capable de moucher les meilleurs orateurs.

Charme, charisme, aura :

Il est souvent charismatique. Il pourrait se transformer en gourou d’une secte. On lui prête naturellement des qualités de meneurs d’hommes.

Narcissisme :

Il est toujours très arrogant. Il a une vision grandiose de sa propre importance. On parle souvent de sa « mégalomanie » ou de son « égocentrisme ».

Absence d’empathie :

Il n’a aucune pitié pour ses victimes. Il n’a pas de sentiments pour les autres : ni amour ni amitié ni compassion. Parfois, il fait preuve de sadisme.

Manipulateur :

Il ment avec un aplomb déconcertant ; il peut vous culpabiliser en évoquant des drames familiaux ou professionnels. Il adopte fréquemment une tonalité docte et se pose en dépositaires du savoir absolu. Il tient des propos ambigus qui visent à vous faire comprendre sa pensée sans avoir à la formuler explicitement.

Gestion virtuose de leur image :

Il se comporte différemment selon les personnes à qui il a affaire. De sorte que certains le trouveront admirable, alors que d’autres auront perçu l’envers de la médaille : les mensonges, les manipulations, l’arrogance. Il peut aussi se comporter très différemment en public et en privé, si bien qu’on a l’impression d’avoir affaire à un Dr Jekyll et Mr Hyde.

Absence de remords :

Il ne ressent jamais aucun remords. Il n’assume pas ses responsabilités. Il essaie de culpabiliser les autres et de se faire passer pour une pauvre victime. Il minimise les dommages qu’il a commis.

L’appétit de pouvoir :

Il éprouve le besoin de contrôler les gens qui gravitent autour de lui et qu’il perçoit comme des objets dont la seule fonction serait de subvenir à ses besoins (psychologiques, matériels, sexuels). Il est dominateur. Il peut devenir un parfait tyran domestique.

Émotions pauvres :

Il connaît la langue, mais pas la musique : son spectre émotionnel est pauvre. Les émotions qu’il exprime sont parfois fausses. Il a tendance à en faire trop, son style est grandiloquent, ampoulé, truffé de métaphores.

Un style théâtral :

Il a tendance à en faire trop également sur le plan de la gestuelle. Il a un petit côté théâtral et parle avec les mains ou le corps. Il multiplie les mimiques, lève les yeux au plafond, hausse les épaules, etc. Il outrepasse les étapes traditionnelles de l’amitié qui s’ébauche en s’efforçant de vous faire croire que vous êtes déjà les meilleurs amis du monde.

Je dissipais quelque peu mon esprit embrumé et la fumée du cendrier.

Pourrait-ce être lui, le remuant, le convertisseur, l’algorithme mugissant, détonnant, l’intrabilaire nobiliaire, l’ambassade de l’embrassade ?

Je trouvais la présentation osée, la mise en termes audacieuse, la journalistique périlleuse. Pourtant mon index pointait et mon petit doigt auricularisé lisait, assemblant les phrases, chuchotant et ponctuant.

L’homme était tout autre, loin de mes obsessions, un saumâtre, un salaud, je le voyais de l’Est, il était du Nord, je le sentais prédicateur, il était prédateur.

Le chapeau me montait au melon, histoire de psychopathes et profil psychologiques, la psyché répandait mon visage défait, le psychodrame s’achevait, l’échappée était belle et je m’en servis un autre.

Bah ! Tout de même j’avais quelque raison, tueur en série mon zéro l’était un peu.

 

 

PS : Toute ressemblance avec un personnage médiatique vivant n’est ni fortuite ni involontaire, juste inquiétante.

 

NB : Descriptif des caractéristiques du psychopathe retrouvées chez Michel Fourniret par le spécialiste mondial de la psychopathie Robert Haret, adapté d’un article paru le dimanche 18 mai dans Sud-Ouest dimanche.

Site de Robert Hare


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