Vigilance progressiste
par Pierre de La Coste
mardi 3 décembre 2013
Les masques sont enfin tombés. Grâce à moi et à la vigilance progressiste, on connaît enfin le vrai visage du tireur fou de Libé. (à la manière de Caroline Fourest).
Les masques sont enfin tombés, grâce à moi et à la vigilance progressiste !
L'auteur des coups de feu dans le hall d'accueil de Libé n'est pas Abdelhakim Dekhar, comme une certaine presse aux ordres du grand capital a pu l'insinuer quelques jours, mais bien le dénommé Albert-Joachim Descarres. La confusion est due à l'aveuglement raciste d'une certaine police infiltrée par les réseaux lepenistes. Eclairée par les consignes des journalistes humanistes, la Police de la République s'est heureusement ressaisie.
Comment d'ailleurs imaginer un seul instant qu'Abdelhakim Dekhar, militant anti-fasciste, impliqué dans la résistance à la spéculation immobilière, issu de l'immigration qui apporte au pays des droits de l'Homme cette chance de métissage et d'ouverture à l'autre, puisse être impliqué dans ces coups de feu qui ont assassiné la liberté de la presse ?
En revanche, l'inquiétant profil de Descarres, digne représentant d'une certaine France repliée sur elle même, aurait du interpeller : "artisan" boulanger "à l'ancienne", sous-officier de réserve, père de famille "traditionnel", qui mène à la messe dominicale sa femme soumise et ses quatre enfants "bien comme il faut", il avait tout d'un ennemi de la liberté d'expression.
Dans les milieux bien informés, on sait qu'il a bu plusieurs bières et pastis, ces boissons typiquement pétainistes, au comptoir de certains glauques et populistes "cafés du commerce", en compagnie de personnes proches d'Unité radicale, ce groupuscule néo-nazi qui a failli tuer un Président de la République le 14 juillet.
D'autre part, l'un de ses amis d'enfance n'est autre que le candidat F-haine aux élections municipales de Saint-Trifou-les-lis (un nom qui fleure bon la France profonde adulée par Jean-Pierre Pernaut). La boucle de l'intolérance est donc bouclée.
Lucidité contre obscurantisme
Mais ce n'est pas tout. La vigilance progressiste ne serait rien sans la lucidité qui fait reculer l'obscurantisme.
Nos amis du journal Charlie hebdo ont été eux mêmes abusés en lisant dans les paroles de la chanson "La marche" des rappeurs engagés Diziz, Kool Shen, Nefkeu et Akhénaton un quelconque appel au meutre à leur égard. Qu'on ne s'y trompe pas ! Il s'agit en fait d'une dénonciation de l'auto da fé ("acte de foi" dans le jargon de la Sainte Inquisition). Les rappeurs républicains, dans le langage imagé qui fait leur charme, ont donc pointé avec lucidité une certaine France intégriste, réactionnaire et homophobe, qui boit des bières et des pastis dans les mêmes cafés du commerce aux relents lepénistes que la première, "communiant" ainsi dans une ambiance moisie qui rappelle les heures les plus sombres de notre Histoire.
Comme je l'ai dit dans un article déjà célèbre, avec les réseaux sociaux qui ne peuvent malheureusement pas être scrutés avec autant de vigilance que la télévision, ce bistrot néo-pétainiste devient "global".
Les réponses à cette montée de toutes les intolérances sont pourtant simples : parler davantage de mes livres et de mes articles, m'inviter plus souvent à la télévision, m'ouvrir les portes des écoles pour que je puisse sensibiliser les jeunes, notamment les filles, à la lutte dontre les stereotypes sexuels.
Comment s'étonner des dérapages sans nombre de ces petits blancs racistes et homophobes quand les propos courageux de celle qui incarne le mieux cette vigilance progressiste, c'est à dire moi-même, ne sont pas mieux connus ?
Ma seule absence dans les médias libère la parole de tous les ennemis du Progrès et des valeurs républicaines.
(à la manière de) Caroline Fourest