Vive le Sarkotron !

par olivier cabanel
mercredi 28 janvier 2009

C’est bien connu, notre président n’aime pas les livres, et encore moins la « Princesse de Clèves »,
il préfère le Fouquet’s et les montres rutilantes,
Alors, pour tenter de le sauver de cette misère intellectuelle, un mouvement vient de naître :
LE SARKOTRON

Le principe est simple : vous avez des vieux livres que vous avez appréciés, ou pas,

Qui vous encombrent, ou pas,

Plutôt que de les destiner à une bête déchetterie, offrez les à votre président.

60 millions de bouquins qui arrivent à l’Elysé, çà aurait de la gueule.

Elysée, et… lisez-moi…. pas élisez le…Çà c’est déjà fait…hélas.

Mais il n’y a pas que la princesse de Clèves, on pourrait en vrac lui proposer d’autres titres.

« La décroissance » de Paul Aries,

« La stratégie du choc » de Naomi Klein,

afin qu’il puisse imaginer un autre monde possible, ou les générations futures puissent envisager un avenir possible.

Ou faire dans l’insolent en choisissant des titres intriguants :

« Ou on va, papa ? » de jean louis Fournier, chez stock,
droit dans le mur ? il semble bien.

« sexe diamants et plus si affinités » de Lauren Weisberger, chez fleuve noir,

un titre qui devrait plaire à ce passionné du bling bling clinquant.

« le voyage dans le passé » de Stéfan Zweig pour nous faire regretter une époque révolue,

« La crise et après » de Jacques Attali, chez Fayard, pour donner un peu d’espoir, en se remémorant l’époque ou le pays était un lieu de culture, de progrès, et d’humanisme.

« Qu’ai-je donc fait », de Jean d’Ormesson, chez Robert Laffont, pour faire regretter à 52 % d’entre nous le geste fatidique du 7 mai 2007,

« Un brillant avenir » de Catherine Cusset chez Gallimard,
un peu de rêve ne fait pas de mal.

On peut bien sûr donner dans la provocation ;

avec le livre de Marc Levy « toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites », le titre suffit.

Il est probable que Sarkozy n’ira pas plus loin.

J’aurais une préférence pour un livre génial, celui d’Honorin Victoire, (quel beau nom) « petite encyclopédie des vents de France » paru chez jean claude Lattes.

Pour quelqu’un qui aime en brasser (en deux mots) çà devrait lui plaire.

Ou même lui offrir « bientôt notre sublime délivrance » de René Irle édition Feret et fils.

Mission difficile, car il s’agit d’un très vieux livre qui, je crois, n’a pas été réédité.

On peut aussi donner dans le réalisme en lui offrant :

« Le livre secret des gnomes » de Rien Poortvliet et Will Huygen, chez Albin Michel.

Il ne doit rien ignorer du monde des nains.

J’aurais une préférence très marquée pour un livre de Cavanna, paru chez Belfond : « les yeux plus grand que le ventre », qui résume assez bien la politique de notre président.

Un livre, ou du moins son titre peut à lui seul illustrer ce que quelques-uns d’entre nous pensent :

« Est-ce que je te dérange » très joli roman d’Anne Hébert.

Il est vrai que parfois, c’est l’impression que nous avons quand nous l’écoutons, lors de ces multiples interventions, ou des question des journalistes lors de ces rares conférences de presse.

Les « destins tordus » de Woody Allen chez Robert Laffont pourraient le questionner ?

Il faudrait éviter « la nausée » de jean Paul Sartre, le message serait un peu trop direct.

La « valse aux adieux » serait peut être trop prémonitoire (Kundera / Folio)

J’aurais pour ma part une préférence pour le merveilleux ouvrage de John Lennon « en flagrant délire », chez robert Laffont, qui illustre assez bien la pensée du Prez.

Et lui proposer de finir par le très beau livre de Jacques Prévert « Paroles », en espérant que çà lui donnerait l’envie de passer enfin à l’acte ?

On ne pourra jamais lui envoyer « nibor sed siob », l’histoire de cet homme qui prenait aux pauvres pour donner aux riches, puisque le livre n’est pas encore écrit.

Qui sait, devant l’amoncellement des ouvrages reçus, peut-être sera-t-il tenté d’en ouvrir un ?

L’essentiel étant qu’il reçoive dans les prochains jours une montagne de livres.

Car comme disait un vieil ami africain :

« Aller doucement n’empêche pas d’arriver ».


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