Presse : « On finance les morts et les mourants »
par George L. ZETER
mardi 27 mai 2025
Nous parlons ainsi des titres de la presse écrite que plus personne ne lit. Ces journaux, imprimés sont tous sous perfusions, soit mourants, soit morts vivants et tiennent par l’argent infusé des aides à la presse versées généreusement par l’état, nos impôts... C’est ainsi que s’exprime un journaliste dans le reportage réalisé par Off Investigation (en lien joint), qui d’ailleurs a été refusé par toutes les chaînes, n’aimant apparemment pas les vérités émises dans ce documentaire.
L’homme le plus riche de France est un subventionné. Le milliardaire Bernard Arnault avec ses deux journaux, Les Échos et Le Parisien reçoit 14 millions d’euros d’aides publics. Et n’est pas le seul à percevoir cette manne parmi le club des 9 milliardaires : Bolloré, Drahi, Pigasse, Dassault, Niel, Kretinsky, Saadé et Bouygues. Assemblé tous ensemble, cela fait une sacrée montagne de pognon, qui a le pouvoir de peser directement sur les décisions de l’Élysée, qui, copain comme cochon avec ce club renvoie l’ascenseur dans les deux sens. Ce serait comme un gouvernement bis, où, par exemple des ministres virés suite à des déclarations ayant déplus à ces messires, ou aussi, des lois qui ont penché à l’avantage de ces grandes fortunes au détriment de la collectivité. En contrepartie, de l’injection d’argent comme les 150 millions qu’il manquait pour les JO et versé par Arnault pour complaire au président, ou cette surenchère à coups de centaines de millions pour la reconstruction de Notre Dame. Donnant-donnant, dans ce club ultra fermé qui ne parle qu’en milliards entre deux décollages de jet, ou d’amarrage de yatch. Le diable se vêt en LVMH s’pas…
Une propagande subventionnée. Un point important : Ces financements publics se font sans aucune conditionnalité. Les aides directes ont été de 205 millions pour 2023 dont 65 % d’aide à la diminution des coûts du transport des journaux, appelé aide au transport et à la diffusion pour un coût de 133 millions. Tout cet argent distribué est au détriment des médias en ligne, avec ce grave handicape d’être réellement plus indépendant dans leurs contenus, ce qui déplaît énormément au château. Comme qui dirait, si tu veux tuer ton chien, prive-le de sa pâtée. Donc, l’état finance une presse écrite agonisante à coups de centaines de millions, détenus par des milliardaires dépendants de commandes publics et qui ont largement les moyens d’essuyer les plâtres, mais qui pourtant tendent la sébile, tout en pesant sur les rédactions pour orienter le débat sociétal et influer sur le choix des électeurs au moment des élections, voir le cas emblématique de macron en 2017. Avouons-le, qu’ils sont très forts ces ultras riches pour nous estourbir de la monnaie et du pouvoir. Pour couronner le foutage de gueule, ils s’affichent en couverture de leurs magazines ou aussi, des pages entières consacrées au mariage de la petite dernière, de leur femme et sa déco du salon du château, ou même de leur clébard. Doivent se bidonner en pensant aux pauvres nazes feuilletant les pages payantes de Paris Match pour y contempler leur fiole et en rêvant de devenir « eux », la milliardaire way of life… Hey, NO chance vilain maraud !
Le pouvoir des neuf. Il y a une véritable mainmise des groupes industriels et financiers sur tous les médias français désormais criant.[i] Les conséquences s’observent chaque jour dans chaque journal d’information ; l’assèchement mortifère du pluralisme et le recul sans précédent de l’indépendance journalistique. Les propriétaires des médias ont besoin de la bienveillance du gouvernement en place. En concentrant 90 % des médias, ils ont acquis une influence sans borne, qui s’est traduite dans nombre de lois en leur faveur votées sous les quinquennats Macron. Pour bien mesurer l’influence des deux quinquennats macroniens, Reporters sans frontières a dénoncé le recul de la liberté de la presse en France à la 34e position, loin derrière les pays scandinaves en tête du classement. Toute une batterie de lois contre l'information a été votée depuis la présidence de 2017. - La loi relative à la protection du secret des affaires (2018) - La loi contre la manipulation de l’information qui établit des listes de médias « vérifiés » (2018) - L’article 24 de la loi de sécurité globale (2020) - La loi Avia soi-disant de lutte « contre les contenus haineux sur Internet » (2020), et surtout des perquisitions de rédactions afin d’intimider et des GAV de journalistes afin de leur faire avouer le secret de leurs sources. Enfin, l’avenir de l’audiovisuel public, qualifié par Macron de « honte de la République »,[ii] est compromis par le contrôle qu’exerce l’exécutif sur les nominations et sur son financement. Comme on le voit, il y a une très forte volonté politique de museler le pluralisme de l’information, le contrôler et le remettre entre les mains de gens ayant un agenda : faire de la France un pays gouverné par l’extrême droite, un pays antimusulman, un pays de divisions au profit de quelques-uns où il faudra se taire sous peine de… (Se souvenir de l’épisode Covid)
Ce bon argent jeté par la fenêtre. Au lieu de financer, ceux qui créent, ceux qui naissent et ceux qui peuvent créer de la valeur, au lieu de ça, on finance depuis l’avènement d’Internet, un secteur presse papier[iii] distribué et lu par la couche la plus âgée et conservatrice de la population, qui est celle aussi qui regarde le plus à la télévision les chaînes en continu, et qui est celle qui vote en masse… Un secteur qui pour survivre doit passer par les fourches caudines des puissants pour continuer d’avoir l’heur, au lieu d’investir dans des moyens d’une presse numérique qui serait indépendante et s’autofinancerait comme dans d’autres démocraties respectueuses de la liberté d’expression. Nous en sommes là : dans la presse écrite nationale, seules les publicités auraient quelques chances d’être proches de la vérité.
Georges ZETER/mai 2025
Merci à l’excellent documentaire d’OFF INVESTIGATION : Macron et les milliardaires, comment il « braque » la France pour eux.