Et si Adriana n’est pas là - ou quand la Croix -Rouge réinvente la figuration

par Le bateleur
lundi 15 mai 2006

J’ai vécu, dans ma région (Lorraine) l’époque à laquelle le secours catholique a souhaité se professionnaliser davantage. Lors d’une grand-messe (réunion de tous les adhérents dans un lieu disposant d’une restauration convenable et d’une belle pelouse), les permanents (des jeunes au sourire blanc et à l’élocution aisée) ont expliqué aux présents (une grande majorité de personnes âgées) que les besoins en termes d’aide avaient changé et que... (paroles convaincantes).

Avec ces mots, on expliquait aux vieux qu’ils pouvaient rester chez eux et se contenter d’envoyer leur chèque. Dans la pub qui suit la Croix-Rouge française va un peu plus loin encore... Mais commençons par la visionner :

Dailymotion blogged video
Croix-rouge française

La file de bénévoles, terrorisés par l’écart de prestation entre ce beau mannequin lisse et blond et leur dégaine maladroite et leur peau fripée
est pathétique !

Quant au "Si Adriana n’est pas là ...", cette phrase substitue une vedette de passage qui crève l’écran et devient "la permanente" référence à tous ceux qui donnent de leur temps au quotidien mais se retrouvent pourtant n’exister guère plus que les étoiles de seconde grandeur en pleine journée d’été ensoleillée.

Renvoyés dans l’ombre, réduits à n’être que les figurants d’un show, ils se retrouvent niés par cette "entreprise nationale" (merci à celui qui m’aidera à préciser la structure juridique de la Croix-Rouge) à laquelle ils consacrent tant d’énergie, d’argent et de temps.

Quand à cette chute qui voit Robert singer la "prestation" d’Adriana, comment mieux mettre en évidence l’absence qui compte et la présence qui compte pour du beurre ?

A tous les "Robert" de la Croix-Rouge : exigez que celle-ci remette l’artifice et le clinquant people à sa place. Qu’Adriana remplisse son chèque.

Ou qu’elle participe réellement aux journées du 20 et 21 mai... à vos côtés, au-delà des trente secondes de la pub.


Lire l'article complet, et les commentaires