Les Corses... et Kennedy
par morice
jeudi 24 mai 2007
De nouveaux documents en provenance de l’étranger nous éclairent davantage sur ce qui s’est passé en Corse dans les années 60, et qui peuvent donc donner une idée de ce qu’il s’y passe encore aujourd’hui. On sait que la Corse est gangrénée depuis toujours par la mafia. On n’imaginait pas à quel point. On apprend en effet qu’un ou des Corses ont participé directement, aux Etats-Unis, à l’assassinat de J.-F. Kennedy, pas moins.
L’article de Rolling Stone du 5 avril dernier est en effet plutôt
évocateur et riche d’enseignements sur ce sujet. En fait, pour tout
dire, il reprend aussi en partie la thèse déjà exprimée depuis
longtemps dans l’Express du 4 novembre 1998, mais
avec quelques précisions supplémentaires. Il ne reste plus aujourd’hui
qu’un seul Corse aujourd’hui d’impliqué, pour l’Express, il y a neuf ans,
ils étaient trois !
Personne ne croit plus, quarante-quatre ans après, à la version
officielle, celle du rapport Warren, expliquant qu’il n’y avait qu’un
seul tireur, Lee Harvey Oswald, qui, ça tombait bien, avait eu des
amitiés russophiles. Différents films, dont le terrible film d’Abraham
Zapruder, longtemps interdit de diffusion, montrait effectivement que
le tir qui avait emporté la moitié de la calotte crânienne du président
était bien venu... de face, et à la même hauteur, soit à l’opposé de la
trajectoire officielle de la balle "rebondissante" venue dans le dos. Le rapport Warren avait
en effet conclu à cette mystérieuse balle à ricochets comme source
directe du décès présidentiel. Un rapport établi en grande partie par
le représentant local de la CIA, qui n’était autre, à l’époque, à
Dallas, que George H. W. Bush, le père de l’actuel président des
Etats-Unis. Bush
père était bien à Dallas ce jour là, comme il était à New-York le 11
septembre 2001 en train de déjeuner avec... l’un des frères de Ben
Laden, Shafig, au nom du groupe Carlyle.
Chez Bush père, on est toujours aux grands rendez-vous de l’histoire il
semble bien.
Tout provient au départ des mémoires d’un vieille dame digne (ou
indigne ?), Madeleine Duncan Brown, la maîtresse attitrée de
Lyndon Baines Johnson, décédée le 22 juin 2002. Selon elle, dans une
longue interview,
à la veille de l’assassinat, son amant lui avait dit "qu’il serait
demain débarrassé de ce fils de p..", le successeur de Kennedy (et son
suppléant au départ !) ayant gardé tout sa vie le parler des vieux
fermiers texans pure souche (les hommes politiques jurent comme des
charretiers, il est vrai). La vieille dame, juste avant de
mourir, a tout raconté, en citant également un protagoniste important
de l’histoire, Everett Howard Hunt, une sorte d’aventurier appointé à
la CIA impliqué dans des tas de coups tordus tels que la Baie des
cochons ou même le Watergate, sans oublier les coups d’état en Amérique
du Sud. Lui avait rédigé un livre, qu’il souhaitait ne pas faire
paraître et même entraîner dans sa tombe (il est mort en janvier
dernier), racontant le détail des préparatifs de l’assassinat. Ç’était
compter sans son fils, qui a décidé de le faire imprimer quand même.
Everett décrit toute l’organisation de l’assassinat et son déroulement
minute par minute. C’est ce livre que décrit aujourd’hui l’article
de Rolling Stone.
Ainsi, sur le film de Zapruder, tout le monde avait remarqué des trucs
assez étranges : un petite fumée bleue derrière un bosquet, un
gars étrange avec un parapluie de couleur alors qu’il faisait ce jour
là 35 °C à l’ombre, etc. Everett révèle que derrière le buisson se
tenait bien.... Lucien Sarti, un bandit corse, trafiquant de drogue,
qui fut tué par la police à Mexico en 1972. Que vient donc faire un Corse sur la pelouse du Dealey Plaza de Dallas ? Selon Hunt,
c’est une longue histoire de mafieux : le contrat d’assassinat du
président US aurait été signé au départ en France, à Marseille, un chef
mafieux corse tentant de recruter tout d’abord pour la besogne
Chiristian David, dont le cursus n’est plus à faire. ce chef mafieux
corse, c’était... Antoine Guerini, qui appellait Kennedy "le gros
légume" en langage codé de téléphone. Guérini avait déjà été recruté
depuis longtemps par la CIA (au sortir de la guerre !), et avait
monté ensuite la French Connection, le gigantesque trafic d’héroïne
entre la France et les US avec son équivalent new-yorkais, Lucky
Luciano. Guerini recrute donc un tueur au profit de Luciano, pour des
raisons encore inconnues. Comme tout chef mafieux, ni l’un ni l’autre
ne vivront très vieux. Le 23 juin 1967, alors qu’il faisait le plein de
sa Mercedes avec son fils, Antoine Guérini sera abattu de onze balles
tirées par un tueur casqué à moto. Luciano ne verra même pas sa
"commande réalisée" : il meurt à Naples en janvier 1962, d’une
crise cardiaque. Les commanditaires véritables sont tout autres. Des
pétroliers texans, affirme Hunt.
Christian David, "Le beau serge", membre du SAC et impliqué dans
l’affaire Ben Barka, jugea le contrat trop risqué et le refusa. C’est
ce qu’il a raconté un peu partout. C’est en fait Lucien Sarti qui
accepta à sa place, parait-il. Sarti, muni d’un passeport italien, prit
l’avion pour Mexico deux semaines avant le jour fatidique, pour
atterrir à Brownsville, à la frontière US ou des mafieux américains lui
avaient donné rendez-vous. Selon David, toujours, trois tireurs étaient
présents au total, à Dallas. Les tirs furent croisés, deux de derrière, dont un
seul en hauteur, l’un des deux tirs blessant le sénateur Connaly, le
dernier coup, fatal, venant de l’avant et emportant la moitié du front
du président. Jackie Kennedy, vue en train de courir à quatre pattes
sur le coffre de la décapotable et décrite partout comme "s’affolant",
ne cherchant qu’a rattraper un morceau du crâne... enlevé par le tir
horizontal dévastateur, arrivé de face. Un autre éclat de crâne fut
retrouvé plus loin, dans l’herbe, par un habitant de Dallas, Billy
Harper.
Une quatrième balle fut tirée de l’arrière sans atteindre personne,
certains évoquent la possibilité même de 6 tirs (2 par tireur).
William Reymond citant le cas d’un témoin ayant reçu des éclats de
béton au dessus de la tête, une balle ayant ricoché sur un des piliers
de pont où il s’était réfugié en raison de la chaleur. Les deux autres
tireurs venaient du Canada où ils s’enfuirent une fois le crime commis,
Sarti étant éliminé plus tard sur l’ordre... de la CIA, à Mexico.
Une autre équipe que celle sur le gazon, donc, à participé au meurtre,
celle du Texas Book School Depository, la bibliothèque où se trouvait
Lee Harvey, le meutrier "officiel" ce jour là. Cette équipe, selon
Hunt, comprenait Richard Cain, de son vrai nom Ricardo Scalzitti, et
Charles "Chuckie" Nicoletti qui furent les deux autres tireurs,
appointés 50 000 dollars chacun, argent payé par Syd Richardson, H.L
Hunt, Clint Murchison and Mike Davis, quatre magnats du pétrole texans
et amis de LBJ, et tous alliés de la mafia de Chicago (the "Outfit"
dirigée par Sam "Momo" Giancana, qui a aussi aidé la famille Kennedy a
gagner les élections !). Tous sont sous la direction d’Edward
Clark, proche collaborateur de Lyndon B.Johnson. Les deux tireurs sont
avec Lee Harvey, qui ne tirera pas (il est trop mauvais tireur) mais
est là pour... rester sur place plus longtemps que les deux autres...
et se faire prendre dans le piège tendu à la sortie. Pour obtenir une meilleure
coordination des tireurs, affirme Hunt, on recruta Robert Morrow, un
ingénieur électronicien qui équipa tous les participants de
talkie-walkie équipés par ses soins, avec des antennes fil courant le
long des jambes, par exemple, sous le pantalon. Ça paraît hautement
farfelu : or, lors des auditions de la commission Warren, un passant,
Lee Bowers, indiqua bien avoir vu une de ces personnes parler à un
talkie walkie "sans antenne", l’antenne normale bien entendue. Selon
certains, durant l’assassinat, Lyndon B jJohnson lui-même, dans la
voiture qui suivait celle de Kennedy, était relié au réseau de
"participants" par une petite oreillette. Pour assurer un peu plus le
coup, Earle Cabell, le responsable des policiers motocyclistes de
Dallas fut mis dans la combine, assurant une escorte lâche, avec
énormément de distance entre la voiture et les motos... afin de ne pas
gêner les angles de tir !
L’autre ouvrage jusqu’ici qui faisait figure d’ouvrage de référence
était le livre de W.Reymond et Billie Sol Estes, autre magnat texan,
jeune milliardaire ruiné. Lui
citait Marc Wallace comme deuxième tireur, tout en soutenant la même
thèse de base d’un Oswald employé de la CIA qu’on chercha tout de suite
à abattre. Le livre de Reymond insiste lui sur le rôle d’un personnage
trouble qui n’était autre que le médecin spécialisé qui a maquillé le
corps du défunt président. Selon lui un tueur psychopathe se cachait
derrière le personnage, ce qui est plus difficilement crédible. Reymond
avait écrit "JFK, autopsie d’un crime d’état" qui avait servi à Oliver
Stone pour faire son film. Un site Internet complet est dédié au
problème, preuve que cela intrigue toujours autant.
Mais quel que soit la version, tout le monde s’accorde aujourd’hui pour
faire de L.B. Johnson le véritable commanditaire... et principal
bénéficiaire du crime.
Le dernier élément, en date du 18 mai dernier, qui corrobore la thèse d’un
nombre de tueurs et non plus d’un seul, provient du laboratoire de
William Tobin,
qui a dirigé pendant plus de 20 ans le laboratoire d’analyse des métaux
du FBI. Selon lui, "Les conclusions de notre analyse signifient que les
fragments de projectile retrouvés pourraient provenir d’au moins trois
balles distinctes". Or, "si ces fragments sont issus de trois balles
distinctes ou plus, cela veut dire qu’un second tireur est probable et
qu’il a touché le président Kennedy", ajoutent ces experts. Dont acte.
Maintenant on en est sûr scientifiquement : il y avait au minimum deux
tireurs, et plus raisonnablement... trois. L’hypothèse Lee Harvey
Oswald, tireur solitaire s’effondre (il n’aurait pas pu tirer 3 balles dans le laps de temps !), et obligatoirement avec lui
celle d’un Ruby pris par un coup de folie deux jours après. Complot il
y a bien eu, donc. Les rieurs dénonçant les partisans de la théorie du
complot, depuis ce 18 mai, peuvent raser les murs. Pire encore : si un
président a été abattu par les sbires de son collègue et successeurs, sous couvert de
la CIA ou du FBI, ne peut on pas penser obligatoirement que d’autres
présidents aient pu faire pire ? L’histoire devient moins acadabrantesque, aujourd’hui avec ces révélations 44 ans après. Sachant qu’un complot a bien existé en 1963, on s’achemine vers un réexamen des faits et de la version officielle difficilement tenable aujourd’hui. Et on peut, dans la foulée arrêter de mépriser ceux qui voient dans d’autres assassinats, d’autres complots. La balle rebondissante de Dallas ne me paraît pas pire que l’explication officielle de l’effondrement en chateau de cartes de deux tours véritablement volatilisées et réduites en poudre miscroscopique, pas plus grande que des fibres... d’amiante.
Dans l’avion qui ramène le corps de Kennedy à Washington, en tout cas,
une surprenante photo montre un LJB, à côté de Jackie Kennedy, répondre
à un clin d’œil d’un congressman, Albert Thomas, tout sourire. Johnson, dans l’avion ;
prête serment : il est enfin président des Etats-unis. Pour
mémoire,
Cain mourut dans les 3 années qui précédaient 1977, jugée par Time
comme l’année record des morts de mafioso aux états-unis.. En même
temps presque que Nicoletti, abattu le 29 mars 1977 de 3 balles dans la
tête.
Lee Oswald devait être abattu le jour même, par deux policiers Roscoe
White et J.D. Tippit, recrutés par le FBI. Ils laissèrent s’échapper
Lee Oswald, qui fut attrapé plus tard par inadvertance dans un cinéma
où il s’était réfugié. La femme de White témoignera plus tard avoir vu
Lee Oswald s’entraîner avec... son mari au tir à la carabine et se révèler être un
très mauvais tireur. Pour beaucoup, les liens tissés par Lee Harvey et
l’URSS étaient parfaits pour le plan. Un assassin "communiste", que
rêver de mieux ! En réalité, Lee Oswald est aussi appointé à la
CIA, mais on le piège complètement, ce jour là. Le policier Tippit sera
retrouvé mort à Oak Cliff le même jour, un quartier éloigné, de Dallas,
et Lee Oswald sera également accusé de l’avoir assassiné sans qu’on ne
fasse d’enquête plus poussée. Ce jour là, à Dallas ça tombe comme des
mouches, et des mois et des années après encore : la logeuse de Jack
Ruby, Earline Robert (qui aurait pu témoigner que Oswald et Ruby se
connaissaient parfaitement !), ou Nancy Mooney, sa meilleure
"danseuse", également prostituée, un chauffeur de taxi ayant chargé
Oswald après le meurtre, un autre témoin, Lee Bowers qui soutenait
avoir vu les coups partir d’un buisson du Dealey Plaza, et des talkie-walkies bizarres, etc. Sans
oublier le journaliste Bill Hunter, du Long Beach Press, présent à
l’assassinat d’Oswald par Ruby, qui retrouve le jour même son avocat...
visiblement au courant de l’affaire avant même l’événement ! Il mourut
cinq mois plus tard en venant témoigner devant un juge. Un policier loval lui
logea une balle entre les deux yeux. Un stupide accident, conclut
l’enquête... de la police.
Lyndon Johnson, en fait, était alors en grande difficulté politique. Il
avait trafiqué à plusieurs reprises des élections (une habitude
texane ?) à Chicago, en Virginie et au Texas, et était sur le
point d’être rejoint par la justice, la clé du problème étant
l’inculpation de Bobby Baker, un ancien "page" du séant devenu
confident et second attitré de Jonhson. Reymond cite surtout le
détournement de fonds octroyés par l’état à des agriculteurs texans en
échange d’amélioration de terres incultes. Si on y ajoute le poids des
armuriers texans qui voyaient d’un très mauvais œil un Kennedy incliner
vers l’arrêt de la guerre du Viet-Nam, on a maintenant les raisons du
meurtre dans le détail. L’assassinat de Lee Harvey par un autre
conjuré, Jack Ruby, deux jours après l’assassinat, tenant de tripots
divers, et mafioso lui aussi, ne fut donc qu’un épisode de plus, Lee
Harvey pouvant avoir des choses à révéler. Jugé et condamné, et atteint
d’un cancer, Jack Ruby (de son vrai nom Jacob Leon Rubenstein) écrivit
dans le détail le déroulement de l’assassinat et le nom de tous les
participants. la lettre atterrit dans le bureau d’Edgar Hoover,
directeur du FBI qui la mit directo à a la poubelle de l’histoire. Ruby
mourra en 1967, en ayant passé pour un simple déséquilibré. Hoover
décédera plus tard, le 2 mai 1972, dans son lit, d’une crise cardiaque
à 77 ans. Selon ses archives, avant de tuer Kennedy, Lyndon Johnson
avait requis l’assassinat de 8 autres personnes : mais son
compagnon, Clyde Tolson, décide peu après de détruire intégralement
toutes les archives d’Hoover. Hoover, homosexuel refoulé et travesti
notoire était lui même dans la main de la Mafia qui menaçait
régulièrement de révéler des photos compromettantes le concernant !
A noter aussi qu’aux états-unis un individu, James E. Files assure
avoir été le troisième tireur, muni d’un pistolet très sophistiqué, un
Remington Fireball X-100... sorti justement en 1963. Son cas et ses
précisions sont troublants, mais relèvent davantage encore d’une
théorie délirante, avec pas mal d’extravagances, dont le
"super pistolet".
Après l’assassinat, on effaça toutes les traces : la Lincoln
ensanglantée fut entièrement refaite, car elle gardait les traces des
trajectoires réelles des tirs croisés laissées par les balles. On en
oublia quelques unes, ou presque, des curieux retrouvant des douilles
des années après (en 1987 !) aux alentours du crime. Le 9 novembre
1963, Lyndon Johnson mis sous scellés les conclusions de l’enquête
officielle, déclarant qu’elles ne pourraient être rendues publiques
qu’en... 2039.
Ce n’est donc qu’à cette date qu’on pourra reparler peut être de la
Corse... Peut être pas, non plus, tant les corses sont inventifs question réputation de l’île, côté mafieux, déguisés en membres de mouvement nationaliste. Un mouvement qui dirige
toujours l’île en 2007, à voir le nombre d’explosions récentes pour rappeler au pouvoir en place certains engagements, ou les critiquer. Un procès récent a montré ces liens évidents.