Luc Besson : accusé de viol, le cinéaste a été entendu par la police

par Martin de Wallon
samedi 6 octobre 2018

Dans le cadre d'une enquête préliminaire après la plainte pour violsu de Sand Van Roy, le cinéaste français s'est rendu cette semaine à une audition libre. Pendant plusieurs heures, le réalisateur a démenti les accusations de l'actrice.

Un an après la publication d'une enquête du New York Times révélant qu'Harvey Weinstein aurait acheté le silence de huit femmes l'accusant d'agression sexuelle ou de harcèlement, les plaintes pour agressions sexuelles continuent de se multiplier. Ainsi, Tariq Ramadan, accusé de viol par Henda Ayari, est poursuivi en justice. Une autre plainte accusant de harcèlement et d'agression sexuelle Christophe Arend a été classée sans suite par le parquet de Sarreguemines, qui a évoqué des « incohérences et des contradictions » dans les déclarations de l'ancienne collaboratrice du député LREM. Le 16 mai 2018, une plainte pour « abus de faiblesse » visant le ministre Gérald Darmanin a elle aussi été classée sans suite. Une seconde plainte a ensuite été déposée par la même plaignante, qui a abouti le 16 août à une ordonnance de non-lieu : pour pouvoir « caractériser le viol », a estimé le juge dans cette affaire, « encore faut-il que le mis en cause ait eu conscience d’imposer un acte sexuel par violence, menace, contrainte ou surprise ».

Dans ce contexte, en mai 2018, Sand Van Roy a déposé plainte pour viol contre Luc Besson. Dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte suite à cette plainte, Luc Besson a été entendu mardi 2 octobre pendant plusieurs heures en audition libre, et non sous le régime de la garde à vue : « Luc Besson a été entendu comme il l'avait demandé, il a répondu à toutes les questions et tous les aspects du dossier ont été explorés », a déclaré à l'AFP son avocat Thierry Marembert. « La procédure a depuis été retournée au parquet, qui va désormais l'analyser », a précisé une source judiciaire. Le parquet de Paris doit en effet se prononcer sur les suites à donner à l'affaire. Il peut décider d'un classement sans suite ou ordonner des investigations complémentaires. Ou une information judiciaire peut être ouverte. Menée par le juge d'instruction, l'information judiciaire signifierait que le parquet reconnaît les indices suffisamment solides pour soupçonner un crime tel qu'un viol.

Pendant l'audition de cette semaine, le cinéaste a farouchement contesté les accusations de la plaignante, a-t-on appris de sources concordantes. Il a nié avoir eu une relation sexuelle contrainte avec son ex-petite amie, qui a joué notamment dans Valérian et la Cité des mille planètes et Taxi 5. Il a souligné qu'elle s'était rendue dans sa chambre d'hôtel de son plein gré. Pour appuyer ses dires, il a évoqué le fait qu'elle avait quitté le festival de Cannes pour se rendre à son invitation à le rejoindre à Paris. Selon les déclarations de Luc Besson, il a accueilli sa visiteuse avec une tasse de camomille et la soirée s'est passée sans aucun événement particulier qui ait pu laisser penser que l'actrice irait le dénoncer à la police à l'issue de sa visite. La police judiciaire a récupéré les bandes vidéo de l'hôtel Le Bristol où logeait le patron d'EuropaCorp. Aucune séquence ne laisserait supposer un incident ce soir-là, a-t-on pu lire dans Le Point quelques jours après la plainte de la jeune femme.

Elle avait porté plainte au lendemain d'un rendez-vous avec lui dans un palace parisien. L'actrice avait raconté aux enquêteurs entretenir une relation intime avec le cinéaste de 59 ans depuis environ deux ans et s'y être sentie obligée compte tenu de leurs rapports professionnels, selon une source proche de l'enquête et le témoignage de la plaignante dans les médias. Le réalisateur avait immédiatement dénoncé des « accusations fantaisistes ».

les policiers ont aussi évoqué avec le réalisateur du Cinquième Élément une autre plainte pour viol que Sand Van Roy a déposée il y a plusieurs mois en Belgique dans la ville de Knokke-le-Zoute contre un individu non connu. Luc Besson s'est souvenu qu'elle lui en avait parlé. Mais "il a mis en doute ces faits de viol étant donné qu'en ce qui le concerne, ils sont faux", écrit Le Point..

Une enquête de Mediapart publiée en juillet 2018 a recueilli plusieurs témoignages concordants de femmes accusant le réalisateur du Grand Bleu de gestes déplacés, voire d'agressions sexuelles. Une ex-directrice de casting a dénoncé auprès du parquet des agressions sexuelles, les faits dénoncés seraient prescrits, selon une source proche du dossier. Mais elle a été entendue comme témoin jeudi 13 septembre par les enquêteurs.


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