Jésus, la Matrice et l’or des peuples...

par lephénix
mardi 30 avril 2024

Après avoir abondamment alerté sur l’effondrement d’une « Tour de Babel » monétaire fondée sur la corruption, la fraude et le pillage "en bande organisée", Pierre Jovanovic reprend quelque peu de la hauteur avec les miracles d’un Jésus thaumaturge,voyant et même humoriste bien méconnu…

 

Depuis l’effondrement de 2008, l’ancien journaliste économique Pierre Jovanovic sonne l’alarme sur son « Blog de l’Apocalypse financière » et au fil de treize livres – une série à succès commencée avec Enquête sur l’existence des Anges gardiens (trente années de réimpressions...).

Retour aux sources célestes avec Jésus. Qui était-il vraiment ? Un militant politique, condamné à mourir sur la croix par le gouverneur romain Ponce Pilate pour « trouble à l’ordre public » ou un personnage surnaturel ?

Manifestement, son nom s’est inscrit dans l’histoire du monde – il l’a même « profondément labourée » rappelait Emerson (1803-1882). Il y aurait eu un Jésus historique et un Christ métaphysique venu « délivrer les hommes ». Mais de quoi ? De leur finitude ou de leur propension à se raconter des histoires ?

Assurément, la Bible en raconte beaucoup, de belles histoires – et des bien tragiques, aussi. Mais cette façon de raconter résiste à l’épreuve du temps et fonctionne tout autant comme un révélateur des ressorts anthropologiques à l’oeuvre dans toute culture humaine. Le christianisme revisité peut-il encore donner une âme à un « globalisme » en phase terminale de propagation virale ou en constituer l'antidote ?

 

Christianisme et optimisme...

 

Le livre de Pierre Jovanovic commence avec l’enterrement du journaliste de télévision Paul Wermus au cimetière parisien de Montparnasse le 22 septembre 2017. L’ami disparu avait été l’interviewer privilégié du « Tout-Paris », c’est-à-dire des quelque 30 000 personnes « qui comptent » en médiacratie... Son cercueil avait été suivi par « à peine 50 ou 80 personnes » ayant estimé que « cet homme était digne d’un dernier adieu  » - vanité des vanités et poursuite du vent, à commencer par celle des réputations et des reconnaissances, que l’on croirait bien établies dans la « société du spectacle »...

C’est ainsi que l’ami Paul, mené à sa résidence funéraire, amène à l’apôtre Pierre, passé à la postérité pour cette phrase sybilline de Jésus : « Tu es Pierre et sur cette pierre je vais construire mon église »... Ce qui pourrait se retranscrire en : « Tu es Pierre et c’est sur ta tombe que je poserai la preuve de mon passage, mon église » - sachant qu’une église est faite de pierres, certes,dont la patience est mise à rude épreuve...

Depuis, la tombe de Pierre a été considérablement embellie, notamment par les « millions de pièces d’or obtenues par le trafic des indulgences »... Deux millénaires de dévotions (et de turpitudes de prélats...) plus tard, voilà Jésus consacré comme « LE maître du temps universel » et gratifié du don de voir l’avenir, de la « présence à distance » et d’un certain talent dans... l’humour noir !

Un « don » de vision à distance que partagent les firmes de Wall Street qui « dépensent des sommes gargantuesques en équipements high-tech (...) juste pour se recréer la Pythie de l’Oracle de Delphes d’il y a 2500 ans »... Oui mais cet appareillage dispendieux, ce n’est « pas pour connaître le futur, juste pour voler l’argent des gens encore plus rapidement, pour les voler à la vitesse de la lumière ! »

L’humour noir de Jésus s’exprimerait-il dans la sentence « Heureux celui qui a cru sans voir » ? La foi n’est-elle pas la substance des choses que l’on ne voit pas ? Un prêtre, ayant douté de sa présence dans le vin, avait fait jaillir du calice un geyser de sang, dans une église au nord-ouest de Barcelone, connue depuis sous le nom de Sanctuaire du Saint-Doute...

 

Jésus, la Matrice et la gravitation universelle...

 

Pour autant, peut-on expliquer l’effondrement imminent et ultime d’un sytème de fraude par l’eschatologie chrétienne ? Peut-on transposer les paraboles, sentences ou miracles de Jésus au système monétaire d’une économie de prédation et de bazar « postindustrielle » ?

Le Temple spirituel de l’espèce animale parlante et présumée « pensante » qui a un tel besoin éperdu de croire est toujours à reconstruire - jusqu’au seuil de l’ultime débâcle civilisationnelle, illustrée par les « performances » d’une Marina Abramovic, présumée pratiquer la « vision dans le futur » ou l’évaporation de choses jusqu’alors présumées être du « capital »... Tout est-il vraiment « déjà écrit » ?

Saint Paul était-il « le parfait homosexuel refoulé qui a voulu interdire aux hétérosexuels d’avoir une vie sexuelle », annonçant les scandales sexuels du Vatican, toujours si prompt à mettre sous le boisseau les manifestations dites « miraculeuses » ?

Pour l’heure, celles-ci se poursuivent – pour qui veut les voir ou les (sur)interpréter... Ainsi, au Mexique qui déplore plus de 500 000 morts par homicide dus aux guerres de territoire entre cartels de narco-trafiquants, « l’ultra-violence inhumaine a déclenché une série hallucinante de miracles en tous genres dans les églises  » - comme les statues de la Vierge qui pleurent...Des « lacrymations spontanées » de statues ont été filmées dans toute l’Amérique latine.

En verra-t-on de semblables encore dans le Vieux Monde qui s’abîme dans la destruction systémique des modes de vie fondés sur l’ordre naturel des choses ? Assurément, il en faudra, et des moins lacrymaux, voire de plus percutants, pour parvenir à l’extinction des maux affligeant l’espèce présumée si « compassionnelle »...

Nos aïeux ont pu « vivre » les sempiternelles guerres de prédation ou les effets pervers de la première planche à billets de l’aventurier franco-écossais John Law (1671-1729) sous Louis XV (1710-1774) - une escroquerie qui a ruiné le royaume de France et inspiré le Faust de Goethe (1749-1832). Elle en annonçait bien d’autres, jusqu’à la « monnaie dématérialisée » ou « l’euro numérique » à venir dans un monde jusqu’alors en reprogrammation permanente jusqu’à sa « réinitialisation » ultime …

L’ancien journaliste du Matin de Paris a beaucoup alerté sur « l’effet meurtrier » d’une planche à billets lorsque le travail n’est plus compensé par du tangible (comme l’or, le bétail, le blé, etc.) mais par « le vide, le rien, le néant d’un bout de papier » ou de pixels, de lignes de code informatiques engrammés dans les circuits imprimés d’une machinerie décrétée ordinatrice - et bientôt à court - d'énergie comme de données ou de "damnés du clic"... C’est le plus sûr moyen de faire le lit de la frustration, du ressentiment ou de la haine menant à la destruction d’une « humanité » qui aura consenti à son effacement sous le joug d’un « ordonnancement logistique managérial » (Eric Sadin) assurant la quasi totalité de ses opérations tant cognitives que matérielles – comprenne qui voudra...

Jusqu’alors, dans un « monde civilisé », un système financier est censé relier les hommes en leur permettant d’échanger des biens sur une base commune - pas les déchirer ou les précipiter en guerre ou en enfer... Il est ou devrait être l’huile sainte qui fait tourner les rouages du commerce international – c’était l’assurance du standard or indirect de Bretton Woods fondé sur une once stable à 35 dollars. Chacun peut se renseigner utilement sur ce qui commencé après la sortie de la couverture or des Etats-Unis un certain 15 août 1971 - notamment en relisant les livres précédents de Pierre Jovanovic (dont 666 et 777) avant sa réécriture du Jésus de l’histoire…

Voilà arrivé le moment où chacun finit par réaliser qu’il joue sa peau – et qu’elle ne vaut déjà plus très cher pour avoir été surjouée et survendue par des gamers ayant d’ores et déjà dilapidé leurs folles illusions de « gains » et « profits » dans le chaudron de toutes les perditions... Si « le mythe est mensonge » (René Girard), y aurait-il une haute fonction évangélique de fables chrétiennes bien racontées qui rendrait à une humanité d’ores et déjà sacrifiée son pouvoir ordonnateur et transformateur abandonné à une machinerie en surchauffe dans un monde sous haute tension - bientôt désactivé ? Les textes créditent Jésus de la plus puissante maxime psychodynamique qui soit : « Il te sera fait selon ta foi »...

Permettra-t-elle à chaque milliardième de présumée « humanité » et de conscience universelle d’assurer la capacité d’âme nécessaire à l’exercice de « droits humains » dans une « civilisation » véritable et vivable ?

Le poète T.S. Eliot (1888-1965) suggérait que nous sommes la musique du monde – « tant que dure la musique ».

Pierre Jovanovic, 888 – « l’humour noir et les pouvoirs surnaturels du Christ », Le Jardin des Livres, 344 pages, 24 euros


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