La France replongée en 1936 à l’époque des groupes de combat ?

par Patrice Bravo
jeudi 13 juin 2024

Avec la dissolution surprise de l'Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron au soir des élections européennes, la gauche a décidé de former une alliance avant le scrutin des législatives anticipées. Le Parti socialiste, le Parti communiste, les Écologistes et La France insoumise (LFI) ont annoncé la création d'un « nouveau Front populaire » replongeant la France dans le décors politique de 1936, trois ans après la prise de pouvoir d’Adolf Hitler en Allemagne, une époque marquée par les combats de rue et l’arrivée de la Seconde Guerre mondiale. 

La politique française renvoyée en 1936 ? Le Front populaire a été une coalition politique de gauche qui a été formée en vue des élections législatives de 1936 autour du Parti radical, de la Section française de l'Internationale ouvrière et du Parti communiste. Trois ans avant le début de la Seconde Guerre mondiale en 1939 cette coalition avait été formée. C’est aussi l’époque des groupes de combat et des milices privées. Ils furent si sanglants que le pouvoir politique avait décidé de légiférer sur eux en votant la Loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées. Les manifestations armées dans la rue ont marqué cette époque du Front populaire. Les groupes du Front populaire et ceux de l’extrême droite s’affrontaient dans les rues. C’était l’époque des organisation paramilitaires. 

Cette époque, semble, être de retour. « Un nouveau sondage donne le RN de Bardella en tête, talonné par le nouveau Front populaire », fait savoir 20 Minutes

Observateur Continental soulignait que « 57% des Français veulent la démission de Macron en cas de défaite aux législatives ». Dans ce dernier sondage le RN est en tête du premier tour des élections législatives à 31%, suivi du Front populaire de la gauche à 28% et la Macronie à 18%. À l’annonce des nouveaux sondages favorables à l’extrême droite et surtout avec cette percée du RN aux élections européennes, les membres du nouveau Front populaire assimile la situation actuelle à celle du Front populaire de 1936. 

Le Figaro évoque les slogans des manifestants de ce nouveau Front populaire : « Le Front populaire contre Hitler », « À bas le R-Haine » « La France Pétain plomb ». 

Deux partis politiques français ont explosé. Éric Ciotti, président des Républicains (LR) a secoué le paysage politique en s’enfermant seul dans le bureau du LR à Paris. Son acte a, aussi, scellé la mort du parti Reconquête et certainement celle du parti des Républicains, le parti des héritiers du général de Gaulle, marquant, ainsi l’Histoire de la politique française. Éric Ciotti, en décidant de rallier le Rassemblement national (RN), a réveillé les passions politiques en France alors que les débats politiques étaient jusqu’à maintenant lourdement dominés par les prises de paroles et les décisions politiques du président français, Emmanuel Macron et de son entourage. 

Il y a un an, la France sombrait dans des émeutes historiques sur tout le pays. Éric Ciotti, président des Républicains (LR), avait, comme indiqué par Observateur Continental, appelé à déclencher l’état d’urgence en France. Avec le résultat des élections européennes, Éric Ciotti juge la prise du pouvoir de l’extrême gauche en France si réel qu’il a décidé de lancer une fronde pour actionner l’unité des patriotes. « La menace du Front populaire s’accentue avec désormais l’élargissement au NPA. La seule réponse est l’union des républicains et des patriotes face au péril d’extrême gauche ! », a-t-il publié sur X. « Je suis inquiet de l’alliance des extrêmes gauches qui portent un projet funeste pour la France : l’antisémitisme, la haine de nos forces de l’ordre, l’introduction de drapeaux étrangers dans l’Assemblée nationale », a dénoncé le frondeur du LR, stigmatisant une société française explosée et explosive. « Les droites doivent s’unir pour résoudre les problèmes d’immigration, d’insécurité, de pouvoir d’achat et de comptes publics », a-t-il pointé du doigt pour justifier son ralliement au RN. 

Il y a un climat régicide en France et de chaos. L’Express citant un intime du président français constatait : « Quand les Français le regardent, ils se disent Quand même, Macron, il porte la poisse ». Le sociologue et philosophe, Jean-Pierre Le Goff a stipulé : « Avec Emmanuel Macron, l’État est aujourd’hui incarné par quelqu’un qui ne rassure pas ». « Je crains qu’il ne nous mène au chaos, avec un calcul politicien en arrière-fond pour faire apparaître maintenant l’absence de crédibilité du RN plutôt que d’attendre la présidentielle. Il joue avec le feu », conclut-il. 

Observateur Continental rapportait que « le macronisme s’effondre : l’Europe a basculé vers une droite sous le leadership de la France ». Le Figaro signale qu'en fait et il y aurait dans 362 circonscriptions le RN en tête et dans 211 circonscriptions ce qu'on appelle maintenant le nouveau Front populaire en tête. Le reste sont des miettes pour le camp présidentiel. 93% des circonscriptions selon ce rapport de force là seraient soumises à ce duel entre le bloc national et le nouveau Front populaire. 

D'ici au 30 juin, le bloc macroniste, mais aussi le LR seraient menacés de disparition. « Le vote sanction contre Emmanuel Macron est le carburant de nombreux électeurs », martèle Public Sénat. « 39% des votants ont participé au scrutin des élections européennes avant tout pour manifester leur opposition au président de la République et au gouvernement ». 

Les JO doivent se dérouler du 26 juillet au 11 août 2024, les élections législatives du 30 juin et 7 juillet. Est-ce que des émeutes comme en juin dernier et des combats de rue avec des groupes de combat et des milices privées vont participer à un chaos en France, tout en actant la fin du macronisme ? C’est la question qui est posée par de nombreux observateurs. 

Pierre Duval 

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Source : https://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=6022


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