Absalon ou l’esprit sportif bafoué

par Fergus
lundi 13 août 2012

Champion olympique sortant, Julien Absalon était engagé hier dans l’épreuve de VTT des JO avec de grandes chances de podium, voire de nouveau titre. Raté. Mais au-delà de l’échec sportif du Français, ce que l’on retiendra de sa prestation, c’est son piteux comportement...

Le Vosgien Julien Absalon avait, jusque là, effectué une carrière exemplaire sur son vélo de VTT cross-country, en multipliant les succès – 2 médailles d’or olympiques, 5 titres mondiaux, 10 titres nationaux ! – et en offrant aux amateurs de cette discipline exigeante l’image d’un champion exemplaire. Tout naturellement, il faisait partie des grands favoris en s’élançant hier à 14 h 30 dans l’épreuve londonienne.

 

Parti en 3e position, Absalon a parcouru les premiers kilomètres dans le groupe de tête avant d’être victime d’une crevaison. Après avoir été dépanné, le tenant du titre a constaté au passage sur la ligne qu’il pointait, du fait de son incident mécanique, en 27e position, avec 54” de retard sur la tête de la course. Un handicap évidemment important au bout d’un quart d’heure, mais pas totalement rédhibitoire dans la mesure où il restait alors près de 75’ pour se rapprocher de la tête. Absalon pouvait-il encore espérer une médaille avec un tel retard ? Peu probable, même pour un athlète d’exception comme lui, mais le Vosgien gardait intactes ses chances de terminer aux places d’honneur, à défaut de pouvoir viser un podium devenu presqu’accessible, sauf élimination des leaders sur chute ou accident matériel.

 

Dépité, Absalon a choisi le renoncement. Tout d’abord en course durant un nouveau quart d’heure qui l’a vu se traîner à l’arrière en accumulant un retard indigne de son statut de champion olympique sortant ; puis en quittant piteusement la compétition. Un abandon qui ne grandit pas le double médaillé d’or alors que, tout au long de ces Jeux, d’autres champions déchus ont mis un point d’honneur à terminer leur épreuve, parfois très loin des espoirs qu’ils avaient suscité.

 

Á cet égard, il convient de rendre ici un hommage appuyé à la Française Amélie Cazé, engagée, elle aussi dimanche, dans le pentathlon moderne. Triple championne du monde et l’une des favorites de l’épreuve londonienne, la Picarde a complètement raté l’épreuve combinée de tir et de course à pied – une sorte de biathlon très spectaculaire – alors qu’elle occupait la 3e place du classement général avant cette dernière épreuve et pouvait espérer un podium. Dès le 2e tir, Amélie Cazé s’est rendu compte du désastre, mais, comme le veut l’esprit du sport, elle a tenu à aller au bout du calvaire pour terminer finalement à la... 18e place, vivement applaudie par le public.

 

Amélie Cazé sort grandie de cet échec, là où Julien Absalon s’est montré indigne du respect qu’il inspirait jusque là, précisément parce que lui n’a respecté personne, et surtout pas le public. Dommage !

 

Un mot pour terminer sur les commentaires de Jean-René Godard. Pathétique comme d’habitude, ce pantin n’a eu de cesse d’encenser Absalon alors qu’il eût convenu de dénoncer son comportement. Ancien éducateur de jeunes sportifs, je ne supporte pas les gens comme lui. Sous prétexte qu’ils commentent la prestation d’un athlète français, ces pseudo-journalistes perdent tout esprit critique, aveuglés par un chauvinisme exacerbé qui leur fait qualifier de « bien joué » des actes d’antijeu commis par des Français alors qu’ils hurlent au scandale lorsque ces mêmes actes sont commis par les adversaires des tricolores. Cela aussi, c’est pitoyable !

 

Photo : Le Républicain Lorrain


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