Babar, le Tour en fanfare !

par Lionel Ladenburger
mardi 25 juillet 2017

Avec un podium, le maillot à pois et trois victoires d’étapes à leur actif, Bardet et Barguil auront été les deux principaux animateurs tricolores de la Grande Boucle version 2017. Retour sur le Tour de France du tandem « Babar ».

L’un est un Auvergnat de 26 ans (né le 09/11/1990 à Brioude) : Romain Bardet, l’autre un Breton de 25 ans (né le 28/10/1991 à Hennebont) : Warren Barguil. Réunis sur les routes de l’Hexagone, ces deux-là auront formé trois semaines durant un duo de grimpeurs particulièrement enthousiasmant comme la France n’en avait plus connu depuis le binôme Virenque-Jalabert des années 1990. Analyse et perspectives.

La confirmation : Bardet, toujours bien placé

A l’occasion de sa 5e participation à la plus prestigieuse des courses du monde, Romain Bardet a une nouvelle fois confirmé tout son potentiel en signant son quatrième Top 10 de rang doublé d’un second podium d’affilée (3e cette année, 2e l’an dernier). Alors certes, le grimpeur auvergnat a reculé d’une place sur l’estrade des Champs-Élysées… Mais au niveau du pointage final, cet excellent descendeur s’est nettement amélioré avec un écart resserré (quasiment de moitié) d’à peine 2 minutes et 20 secondes sur le maillot jaune contre 4 minutes et 5 secondes l’année passée.

En outre, comme en 2016, le coureur brivadois a agrémenté sa place sur le podium final par une nouvelle victoire d’étape, obtenue le 13 juillet entre Pau et Peyragudes après avoir lâché Chris Froome a quelques hectomètres du drapeau à damiers. Un succès, au terme duquel certains, dont Laurent Jalabert (désormais chroniqueur sur France TV), ont bien cru que ce Tour 2017 aurait pu basculer ! Mais il n’en sera rien et après un contre-la-montre marseillais plutôt raté, celui qui visait le sommet pourra s’estimer heureux de conserver in fine sa place de bronzé, pour une petite seconde, à l’arrivée. 

La révélation : Barguil, grimpeur volatile

Révélé sur le bitume de la péninsule ibérique via deux étapes gagnées (en 2013) et un Top 10 (8e du général en 2014) sur la Vuelta, la carrière de Warren Barguil avait subi un sérieux coup d’arrêt la saison passée. Ironie du sort, c’est justement sur le bitume de la péninsule ibérique où il avait pris l’habitude de briller que le Breton fut victime, il y a seulement un peu plus d’un an (janvier 2016), d’un grave accident au cours d’un simple entrainement. Blessé au genou et au poignet, le Breton s’était néanmoins retapé à temps pour le Tour où, faute d’être à 100% physiquement, il n’avait pas vraiment pu performer.

La donne avait changé cette année. Arrivé frais, le grimpeur-puncheur morbihannais a cette fois pris sa revanche sur un destin jusqu’ici contrarié. Battu d’un rien à Chambéry, c’est plus revanchard que jamais qu’il s’est ensuite imposé par deux fois pour finir dans le Top 10 (10e du général) tout en s’emparant du maillot à pois. D’abord le 14 juillet en devançant au sprint son idole Contador, s’il vous plaît, puis dans l’Izoard où il placera une accélération pleine de panache pour s’extirper, revenir sur les échappés et s’imposer en solitaire, le doigt levé, exactement comme Richard Virenque l’avait fait par le passé !

Classement général du Tour de France 2017

Pourront-ils un jour s’imposer ?

Evidemment, avec de telles promesses, la question revient une fois de plus sur le tapis. Est-ce que ces deux-là en auront un jour assez sous la pédale pour viser la victoire finale ? Alors que la dernière victoire française sur le Tour remonte toujours à Bernard Hinault en 1985, Bardet et Barguil, à l’instar de Thibaut Pinot (3e et maillot blanc du meilleur jeune du Tour) en 2014, ont désormais démontré qu’ils seront, à n’en pas douter, de sérieux prétendants au maillot jaune dans les prochaines années. Ceci étant, et bien que la retraite de Chris Froome (32 ans) semble approcher, d’autres concurrents ultra-coriaces et non des moindres (on pense notamment à Fabio Aru, Esteban Chaves, Tom Dumoulin, Mikel Landa, Louis Meintjes, Nairo Quintana, Rigoberto Uran ou encore Simon Yates) ne manqueront pas de postuler.

Pourquoi pas le Giro ou la Vuelta ?

Dans tous les cas, une chose est sûre, pour espérer voir à nouveau l’un ou l’autre des espoirs français triompher, ces derniers devront sérieusement bosser ce qui demeure pour l’heure toujours leur talon d’Achille, à savoir : le contre-la-montre. En effet, et bien que le kilométrage des chronos ait été considérablement réduit lors des dernières éditions, on imagine mal un coureur s’imposer sur la Grande Boucle sans avoir une grosse capacité (non seulement à grimper mais aussi) à rouler… Alors en attendant d’avoir la caisse nécessaire, pourquoi ne pas voir les Français tenter leurs chances ailleurs ? A défaut du Tour, le Giro (depuis Laurent Fignon en 1989) et la Vuelta (depuis Laurent Jalabert en 1995) attendent eux-aussi depuis fort longtemps un successeur tricolore à leurs tableaux d’honneur…

Lionel Ladenburger

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