Brésil 2014 : quand la fête tourne au cauchemar...

par ALEA JACTA EST
lundi 7 juillet 2014

Bonjour les amis,

Je fais partie de ceux qui ont été émerveillés par ce quart de finale explosif entre le Brésil et la Colombie:un match durant lequel les brésiliens avaient retrouvé un enthousiasme collectif et communicatif mais qui a vu également une 2 ème mi-temps d' anthologie. En effet la Colombie a relevé le défi en livrant une bataille épique au cours de laquelle elle s'est créée de nombreuses occasions... un scénario d'une rare intensité... un match qui s' emballe sur un rythme fou... une débauche d'énergie hors du commun. Tous les spectateurs sentaient bien que nous vivions un moment épique de cette coupe dont le scénario n'était pas écrit...un moment de légende.

Malheureusement nous étions tellement enthousiasmés par ce choc de titans que nous n'avions pas vu qu'à 5 minutes de la fin se jouait un autre drame. Juan Zuñiga sautait dans le dos de Neymar genou en avant et provoquait une sortie de celui-ci sur une civière : ses cris de douleurs nous transperçaient l'âme et le coeur. On apprendra le lendemain que sa 3 ème vertèbre était fracturée, et que le mondial c'était fini pour lui et qu'il serait éloigné des stades durant 5 à 6 semaines.

Zuñiga s' empressera de déclarer à la presse qu'il avait fait un geste défensif sans aucune intention de faire du mal à Neymar. La commission de discipline de la FIFA jugera les images, et personnellement, je sors mon joker...là j'ai des doutes : je comprends qu'à un certain moment donné de la partie, l'intensité du combat est si âpre qu'on puisse perdre un peu sa lucidité et confondre engagement physique et brutalité mais sans toutefois dépasser certaines limites. Quand je les revois ces images j'ai du mal à pardonner à Zuñiga et j'ai du mal à croire qu'il ait commis cette agression involontairement, de même que Schumacher contre Battiston ( on se doute bien que Scumacher ne décide pas d'envoyer Battiston à l'hosto pour 6 mois mais il prend la décision de le sécher en dehors de sa surface d'une manière très brutale et extrêmement dangereuse).

Les cris de Neymar m' ont glacé le sang. Je l'imaginais en train de s'exclamer dans sa langue natale " Putain, mais qu'est-ce que tu m'as fait, mec !! Tu m'as cassé en deux alors que c'était mon mondial... la planète foot m'attendait et je leur avais déjà démontré que j'étais bien là et qu'il fallait compter sur moi !!"

Maintenant la situation de Zuñiga est très pénible : d'une part il est menacé directement de mort par de nombreux exaltés brésiliens, et d'autre part, il est victime aussi d'une avalanche d'injures racistes ( alors que la FIFA avait fait de la lutte contre le racisme l'un des emblèmes forts de la compétition avec des déclarations lues par les capitaines avant chaque rencontre juste après les hymnes).

Oui, la fête tourne au cauchemar, et pour le Brésil l'absence du joueur vedette remet en cause ses possibilités de qualification...l'absence de Neymar change artificiellement la donne. En effet le Brésil 2014 sans lui, c'est équivalent à l'Argentine sans Messi, l'Italie sans Pirlo, la France de 82 sans Platini, celle de 98 sans Zidane, l'Allemagne de 2014 sans thomas Muller, la Hollande sans Robben...stop, j'arrête là les exemples...

Nous sommes donc tous frustrés de un, voire de 2 duels : qu'aurait fait le Brésil de Neymar contre l'allemagne de Muller ?, et peut-être contre la Hollande de Robben ou l'Argentine de Messi ?

La qualification contre la Colombie s'est convertie en une victoire à la Pyrrhus, une victoire où les pertes sont si imporatntes qu' elles amèneront probablement la future défaite.

Il appartient à Scolari ( complètement à la dérive depuis le début de la compétition) de sortir son plan B, et de réinventer une nouvelle équipe sans Neymar et sans Thiago Silva...on parle du retour de Willian ou Bernard pour maintenir un schéma 4-2-3-1. Peu importe Zuñiga nous a irrémédiablement gâché la fête.

Miantenant il y a 2 coupes du monde dans l'esprit des passionnés. Il y a la coupe actuelle, celle qui se joue, et il y a l'autre...que se serait-il passé sans cette absence de Neymar ? 

Je profite de l'occasion pour rappeller une autre agression il y a 30 ans sur Maradonna lors d'un match de championnat espagnol, de Andoni Goikotxea, surnommé le boucher de Bilbao. En effet, celui-ci lassé de voir Maradonna gagner systématiquement tous ses duels contre lui prendra la décision de le sécher brutalement et provoquera une blessure d'une telle gravité que les médecins de l'époque penseront que Maradonna ne reviendrait plus jamais à son meilleur niveau. Goikotxea, celui qui restera dans l'histoire du foot comme un sinistre crétin, un vrai salaud récidiviste qui avait déjà agressé Bernt Schuster, et qui s'est illustré en faisant exploser les chevilles du plus grand joueur de tous les temps.

J'en terminerai avec une petite réflexion sur le manque de solidarité entre joueurs professionnels. Pour un joueur pro, ses jambes sont son gagne-pain, et il est étonnant de voir parfois qu'entre collègues on ne respecte pas ce qui devrait être sacré : le gagne-pain de l'autre.. pas la peine de m'expliquer les règles d' un bon tâcle... il faut à tout prix que je ne mette pas en péril l'intégrité physique de mon adversaire par pure camaraderie et solidarité... ces sentiments de simple bon sens, ne prévalent pas toujours.. Etonnant, non ?

Pas si étonnant en réalité car tout est une question d'éducation, et les entraîneurs sont les premiers à donner le mauvais exemple, et à dire à leur défenseur :

" - Celui-là, tu ne me le laisses pas passer... !!!

- OK chef, message reçu 5 sur 5..."

Cette dernière remarque, est aussi une allusion indirecte à un certain tâcle d'un certain joueur français pendant ces 8 èmes de finale contre un certain joueur nigérien...le certain joueur français a déclaré plus tard qu' il n' avait pas voulu faire de mal au joueur nigérien... j'en sais rien mon capitaine, en tout cas, il n'aurait jamais dû échapper à un rouge...


Lire l'article complet, et les commentaires