Deschamps, le premier bilan

par dandycool
vendredi 4 septembre 2009

Après un été des plus agité à l’OM, voilà que se profile l’automne, période crainte et délicate pour tout club à la recherche de certitudes. Et il ne fait nul doute que le club phocéen en fait partie, comme tous les ans ou presque... Erik Gerets parti brasser les pétrodollars en Arabie Saoudite, le successeur du Belge, Didier Deschamps a voulu, dès sa nomination en juin dernier, imprimer sa marque sur l’équipe mais également sur le club. Facile, pour celui qui a été le premier en 1993 a soulever la coupe des clubs champions, le capitaine marseillais et ses partenaires avaient ce soir là inscrit le club dans l’Histoire.

Le recrutement


La première tâche de « DD » à la tête du club fut le recrutement. Le mercato commençait à peine et l’OM était déjà secoué par une crise de gouvernance. Quelques jours avant le décès de son actionnaire majoritaire Robert Louis-Dreyfus, Pape Diouf été demis précipitamment de la présidence du club et remplacé dans la foulée par Jean-Claude Dassier. A sa nomination, le directeur général adjoint de l’information à TF1, n’avait alors cesse de déclarer qu’il « admirait l’OM et Marseille », et qu’il fallait tout mettre en œuvre « pour que Didier ait la meilleure équipe possible ». Didier Deschamps le prenait au mot et dévoilait son plan de bataille, essayant au passage d’incorporer dans le nouvel organigramme son agent, Jean-Pierre Bernès. Tentative vaine, puisque José Anigo, Directeur sportif et chargé du recrutement, restait au club après une longue période de tergiversations.

Les choses sérieuses pouvaient alors enfin commencer, et l’argentin Lucho Gonzalez arriver. La recrue la plus chère de l’histoire de l’OM (18M€ + bonus) était la tête de gondole d’un vaste rayon qui allait compter pas moins de huit autres renforts pour un total d’environ 40M€. Des joueurs prestigieux et expérimentés : Morientes et Heinze, solides et combatifs Diawara et Mbia, ou de compléments afin d’étoffer l’effectif comme Abriel, E.Cissé, Rool et Andrade. Mais comme le rappelle souvent Didier Deschamps la balance commerciale sur les transferts n’est pas si négative car l’OM a bien vendu. Qu’ils soient en fin de contrat, candidats au départ ou simplement plus dans les plans de l’entraineur, l’OM a récupéré 30M€ pour des joueurs tels que Cana, D.Cissé, Givet, Ziani, Zenden, Civelli ou encore Zubar. Didier Deschamps a réussi à bâtir un effectif à sa convenance en ne dépensant "que" 10M€, et renouvelé un groupe peut-être trop marqué « Gerets ».

 

La tactique, le terrain


Adepte d’un inamovible système en 4-4-2 avec deux ailiers lors de sa période monégasque. Deschamps a bouleversé son schéma tactique pour passer à un 4-3-3 ,avec une seule pointe devant et une « sentinelle » devant la défense. C’est avec ce plan de jeu en tête que le coach phocéen a recruté cet été , doublant tous les postes. Une tactique en vogue, puisqu’elle a récemment mené le Barça sur le toit de l’Europe. Ce système se doit de répondre aux attentes(plus modestes) du club phocéen, à savoir remporter un neuvième titre de champion de France et une attente interminable de dix sept ans.

Après une bonne préparation et un mois de compétition en Ligue 1, l’OM pointe à la 5ème place à deux longueurs du leader Bordelais. Un démarrage loin d’être catastrophique qui ne ressemble en rien à celui de la saison 2007/2008.

 

Des promesses…

En effet, il faut encore considérer l’OM comme une équipe en rodage. Outre le plan comptable des motifs de satisfactions et de confiances existent réellement. Le onze type de Deschamps n’a pas encore pu être aligné, la faute à la fracture de la clavicule de Lucho Gonzalez lors d’un match amical face à Saint-Etienne. Le meneur albiceste est censé être le métronome et le dépositaire du jeu de l’OM cette saison, il se devra de répondre sur le terrain à ceux qui jugent son prix trop élevé. De plus les automatismes mettent toujours du temps à être trouvés, normal quand on commence ses premiers matchs avec quatre à cinq recrues dès le coup d’envoi et que le 4-3-3 de Deschamps est une nouvelle tactique qu’il faut assimiler.

Les principales recrues sont dans leur ensemble à créditer de bonnes performances individuelles. La nouvelle charnière centrale Diawara-Heinze parait d’une solidité sans faille, abritant les buts d’un Steve Mandanda qui n’a encaissé qu’un but en quatre rencontres. Assurément, une nouveauté. M’Bia semble très à l’aise dans son rôle de tour de contrôle devant la défense et les conseils de Deschamps, pour ce poste qu’il a si bien occupé, lui permettront sans doute d’élever son niveau de jeu.

 

Et des inquiétudes


Ils existent cependant quelques signes plus inquiétants à commencer par l’animation offensive. Bien sûr le retour de Lucho fera du bien mais il ne faut absolument pas que l’OM s’enlise dans une « Lucho dépendance ». Et le moins que l’on puisse dire c’est que pour l’instant les olympiens ne sont pas flamboyant ! Finit l’attaque jusqu’à l’excès de la saison dernière car la rigueur et le combat physique prôné par Deschamps ont largement replacé le curseur vers la défense. Il faudra certainement que l’OM 2009/2010 trouve son équilibre. Mais la tactique n’est pas la seule explication du faible rendement de l’attaque marseillaise. Le manque de réalisme devant est criant. L’OM ne possède pas de finisseur dans ses rangs, à l’exception d’un Morientes sur le déclin et encore un peu juste physiquement. Brandaõ se démène sur le front de l’attaque mais manque toujours de sang froid dans le dernier geste, primordial pour un attaquant axial. A droite, Deschamps tarde à trouver la solution, aucun joueur ne semble pour l’instant le convaincre. Koné acheté 10M€ il y a un an à Nice ne justifie pas sa valeur et est trop souvent blessé. Ce constat vaut aussi pour Ben Arfa dont le public se lasse d’attendre l’éclosion. Reste Valbuena qui après son faux départ essaiera de gagner ses galons de titulaire malgré son inefficacité, seulement 3 buts et 3 passes décisives l’an dernier…Le néo-capitaine Niang sur son coté gauche est bien la seule satisfaction offensive, même s’il a semblé émoussé contre Bordeaux. 


L’OM version Deschamps se dessine progressivement, mais il faudra encore attendre quelques temps pour être totalement fixé sur son réel niveau, la patience, une vertu déjà trop éprouvée par les marseillais ces dernières années.

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