Equipe de France : Qu’est-ce qui a changé entre 2010 et 2014 ?

par fatizo
mardi 17 juin 2014

Des sourires, des buts, des mecs sympas et heureux de vivre ensemble. Mais qu’est-ce qui a changé à ce point en 4 ans ?

Souvenez-vous ! C’était en 2010, les Evra, Anelka et leurs amis étaient la risée du monde entier suite à la fameuse grève de Knysna. Combien de fois depuis cette date avons-nous entendu dire que ces joueurs ne méritaient plus de porter le maillot frappé du coq ? Combien de fois ils ont été assimilés à la racaille des banlieues qui brûle les voitures et pourrit la vie des quartiers ?

Il est vrai que l’arrogance d’un Evra et le coté "je vous emmerde tous" d’un Anelka, pouvaient irriter. Si l’on ajoute à cela le langage très particulier d’un Ribery, on se dit que si en plus ils ne sont même pas capable de faire correctement ce pourquoi ils sont si bien rémunérés, qu’ils laissent leur place à d’autres.

Mais une fois tout cela dit faut-il pour autant s’acharner sur cette équipe, ou pire, espérer son premier faux pas pour reprendre son sport favori, taper sur la France, qu’elle soit sportive ou autre.

Plutôt que de chercher à noircir le tableau en permanence,il serait bon de chercher à comprendre pourquoi il semble s’être produit une réelle (r)évolution depuis 4 ans.

Tout d’abord, il est étonnant de voir que l’on continue de taper sur les joueurs qui étaient présents en Afrique du Sud, et pire, de faire croire que ceux qui n’y étaient pas sont de la même trempe, tout cela en omettant un élément essentiel, le sélectionneur de l’époque.

En effet, si Raymond Doménech a beaucoup été critiqué lors de ce mondial pour ses choix et pour son comportement (il refuse de serrer la main de Parreira, le sélectionneur brésilien de l’Afrique du Sud), il est surprenant de voir qu’il est totalement oublié aujourd’hui lorsqu’il faut revenir sur ces événements, comme si sa part de responsabilité dans ce désastre était secondaire.

Rappelons-nous du parcours du personnage à la tête des bleus. Ces défenseurs tiennent à revenir en permanence sur le fait qu’il a conduit l’équipe nationale en finale à Berlin en 2006. Si cela est vrai, il faut aussi se souvenir que sans le retour de Zidane, Thuram et Makélélé, cette équipe ne se serait peut-être même pas qualifiée pour cette Coupe du Monde. Il faut savoir que c’est lui qui tenait absolument à rajeunir l’équipe, et que si ce trio est revenu, il n’en est en rien à l’origine. Quant au parcours des bleus en Allemagne, ce sont les joueurs cadres qui ont pris les choses en main, relèguant le sélectionneur au second plan.

D’ailleurs 2 ans plus tard, lors de l’Euro 2008, Doménech ayant repris les commandes, le parcours sera calamiteux. Il ne sauvera sa tête que grâce à un entretien avec le Président de la Fédération de l’époque qu’il réussira à rouler dans la farine.

Doménech restera comme un piètre sélectionneur, qui étrangement n’a jamais retrouvé le moindre poste d’entraîneur depuis 4 ans, et comme un être manipulateur.

Et puis, si l’on réfléchit un peu, comment se fait-il que ces joueurs qui étaient tous performants dans de grands clubs européens, devenaient tout à coup des têtes à claques sous le maillot bleu ?

Laurent Blanc, son successeur a, petit à petit, su redonner une image plus proche du terrain en cherchant exclusivement à faire jouer les meilleurs. Mais suite à l’Afrique du Sud, il aurait fallu envoyer un signal fort au risque de se priver de quelques éléments perturbateurs.

Didier Deschamps a eu la chance de prendre le groupe un peu plus tard. Les cicatrices, surement pas toutes encore refermées, étaient en voie de guérison. Le capitaine des Champions du Monde 1998 a réussi son pari en intégrant de nouveaux joueurs de talent, et a su se priver des quelques rares éléments qui auraient pu faire rouvrir les plaies du patient.

Enfin, et ce n’était pas le plus simple, il a su redonner à cette équipe une image sympathique et souriante. Fini ces joueurs qui descendaient du bus avec un casque sur les oreilles et qui ne regardaient personne.

L’Equipe de France, c’est comme une entreprise. Si l’encadrement montre du respect, de la compétence et quelques règles évidentes de bonnes conduites à suivre, il n’y a aucune raison que cela se passe mal. Mais si à l’inverse l’encadrement se montre laxiste, si un reponsable prend un malin plaisir à diviser pour mieux régner, il est évident que les clashs vont se succéder au détriment de la bonne marche de la société.

Lorsqu’on voit évoluer aujourd’hui un Karim Benzema à ce niveau (d’ailleurs étrangement oublié en 2010 par le sélectionneur précédent), lui si critiqué pendant des moins par des gens qui parfois n’y connaissaient rien en football, lorsqu’on le voit souriant et heureux de vivre , on peut penser que le rôle du sélectionneur n’est pas étranger à cet épanouissement.

Et pour ceux qui passent leur temps à pinailler sur le fait que les bleus ne chantent pas tous la Marseillaise, voici ce qu’a déclaré Mamadou Sakho hier soir, suite à la panne du système audio qui a privé le match des hymnes nationaux : "C’est dommage, je l’avais en travers la gorge. On nous a expliqué qu’il y avait une panne de courant. Je trouve que c’est quand même un manque de respect. Si ça avait été le Brésil ils auraient trouvé une solution. C’est une fierté pour nous de pouvoir chanter l’hymne de notre pays avant chaque rencontre. Ça a été rattrapé par le public qui l’a chanté à un moment dans la rencontre."

Décidément, on se demande ce que vont pouvoir reprocher à cette équipe les éternels rabat-joie.

Mais pour cela, faisons-leur confiance. Il suffit de se souvenir de leur colère suite à la qualification des bleus face à l’Ukraine pour savoir qu’ils attendent le moment opportun.


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