Et si on arrêtait plutôt La Marseillaise ?
par Mathias Delfe
jeudi 16 octobre 2008
Vif émoi dans le landerneau sportif et politique après que La Marseillaise a été sifflée le 14 octobre avant le début du match « amical » France-Tunisie au Stade de France, quelque part dans le ghetto urbain qu’il est maintenant convenu d’appeler le 9.3 comme une station de radio hip-hop.
Le président Sarkozy est très colère, vous pensez, lui qui promettait lors des précédents affronts à l’honneur national de 2001 et 2007 qu’une fois qu’il serait aux commandes, ce genre de débordements aussi inconvenants qu’outrancièrement anti-Français ne se produirait plus.
Cet incident, pour récurrent qu’il soit, délivre son lot d’informations tant inédites que surprenantes : primo, le public ordinaire des stades semble composé d’un grand nombre d’éléments à la psychologie primaire, ce qui se comprend aisément si l’on considère que, quoiqu’une rencontre de foot se joue toujours de la même façon, les spectateurs ne s’en lassent jamais, comme mon chien de sa pâté, toujours la même et toujours une fête.
Secundo, les Maghrebins, quelque effort qu’on ait fait pour les intégrer à une société française généreuse et bienveillante où la discrimination sociale, religieuse et raciale est inconnue, restent de cœur et d’esprit des étrangers venus de leurs pays de va-nu-pieds pour se la couler douce ici en mordant sans complexes la main qui les nourrit.
Tertio, l’exécution des hymnes nationaux donnant régulièrement lieu dans les stades partout dans le monde à des concours de goujateries, d’exhibitionnisme nationaliste ou antinationaliste, de violence et même de pets, le citoyen responsable est en droit de se demander s’il ne conviendrait pas d’en supprimer purement et simplement le rituel.
En effet, le football n’est pas en principe une bataille entre cités ou entre nations, mais un simple jeu inventé comme tant d’autres par des aristocrates anglais qui s’emmerdaient le dimanche.
A-t-on idée de jouer La Marseillaise avant une représentation théâtrale ou cinématographique, un concert, une partie de pétanque, le remplissage d’une grille de Loto, le début d’une partie de Super Turbo sur la console de jeu électronique, une bonne bouffe au restaurant ?
Non. On est là pour se distraire, pas pour faire la guerre.
Donc, pour la paix entre les peuples, d’une rive à l’autre de la Méditerranée ou de la Saône, supprimons ou les matchs de foot ou les tagadatsointsoin qui les accompagnent.