Gino Bartali, Juste..... un champion

par fatizo
mercredi 25 septembre 2013

Le champion cycliste italien Gino Bartali, mort le 5 mai 2000 à l’âge de 85 ans, a été fait « Juste parmi les nations » à titre posthume, le lundi 23 septembre, par le mémorial israélien consacré au souvenir et à l’étude de la Shoah.

Yad Vachem précise dans un communiqué que "Bartali a sciemment risqué sa vie pour sauver des juifs". Grace à lui et son réseau plusieurs centaines de vies auraient été sauvées.

Gino Bartali est l’un des plus grands noms de l’histoire du cyclisme, au même titre que son compatriote Fausto Coppi. Bartali est de ces champions que l’on appelait "les forçats de la route", à une époque ou ce terme voulait encore dire quelque chose . Une époque où les oreillettes, les casques, les lunettes, l’EPO et autre transfusion sanguine, n’avaient pas encore totalement transformé les coureurs en robots ou la sueur et les marques de souffrance sont devenues invisibles.

La carrière de ce coureur très croyant, surnommé d’ailleurs « Gino le Pieux », démarre avant guerre par deux succès dans le Giro (Tour d’Italie) en 1936 et 1937. 

C’est malgré lui que le régime fascisme de Mussolini en fait une icone.

L’année suivante, à 24 ans seulement, il remporte le Tour de France pour sa première participation. On le croit parti pour une longue série de succès mais l’Histoire va en décider autrement.

Il poursuit sa carrière en Italie pendant la guerre. Mais en 1943, alors qu’il est incorporé comme policier de la route après avoir été affecté quelque temps à la surveillance des voies ferrées, mal à l’aise avec les exactions du régime fasciste, il décide de trouver refuge au Vatican.

Il est arrêté, mais grâce à sa popularité et des amis bien placés il ne fera que 45 jours de prisons. 

A partir de cette époque, et sous le prétexte de sorties d’entraînement, il se rend à Assise, Gênes et dans les Abruzzes, faisant des trajets de plus de 350 kilomètres aller-retour.

Il fait ainsi le tour des couvents, dissimulant dans la selle et le cadre de son vélo des photos et autres documents pour établir les faux papiers qui permettront à des juifs de passer clandestinement la frontière pour s’enfuir en Suisse ou aux États-Unis. 

Aucun de ses proches, même son épouse, n’étaient au courant de ses actes.

Après la guerre le champion italien remonte sur son vélo et remporte encore de grandes courses dont un Giro (1946) et un Tour de France en 1948, 10 ans après le premier.

Quant à ses plus belles sorties à vélo, celles qui ont aidé à la survie des centaines de juifs, Gino n’en a jamais parlé.

Précisons que la distinction de Juste parmi les nations a été décernée depuis 1963 à plus de 24 000 personnes. 


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