Hockey : sur les airs de la Marseillaise

Cousins français ! S’il fallait chercher un ambassadeur de France ces dernières semaines au Québec, il ne serait pas nécessaire de chercher bien loin. La Marseillaise ne s’est jamais tant fait entendre. Fière allure dans l’uniforme des Canadiens de Montréal, le gardien de but français Christobal Huet en met plein la vue aux amateurs du sport national canadien. Partout à la télévision et à la radio, on parle de Huet. Il multiplie les arrêts avec une grâce peu commune. Tout lui semble facile, chose que ne connaissait plus son prédécesseur québécois, José Théodore. L’on s’amuse même à comparer Huet, calme comme pas un, à de grands gardiens de la Ligue nationale.

La folie que soulève Huet ne se fait pas que voir au Québec. Même la Ligue nationale l’a distingué en le nommant joueur de la semaine à deux occasions au cours des dernières semaines d’activité. On a su qu’un réseau français télédiffusait, une fois par semaine, des matchs de la plus glorieuse tradition de hockey au monde : les Canadiens. Plus que jamais, on loue la formation en ressortant les vieux surnoms : Tricolore, Sainte-Flanelle, les Glorieux...

Les Français en sol québécois se réjouissent tous du succès du petit gars de St-Martin d’Hères. On ne sait trop : la ville est dans quelle région de la France ? Mais il effectue les arrêts, donc le reste n’est plus important. Après tout, après le hockey, il n’y a plus grand chose d’important. Avec son impressionnante moyenne de buts alloués de 2,06 et un pourcentage d’arrêts à faire rougir plus d’un gardien, de 0,933, il est le gardien de l’heure dans la Ligue nationale de hockey. Il figure en première position de tous les gardiens du circuit à ces deux chapitres. De quoi impressionner, lui qui est soixante sixième, au niveau salarial, chez ses collègues gardiens. Comme si ce n’était pas assez, il cumule sept blanchissages en trente-deux parties, le deuxième plus haut total chez les gardiens.

Et imaginons quelques secondes qu’il poursuive sur sa lancée et qu’il aide son équipe à franchir quelques rondes éliminatoires. Ce sera la folie complète à Montréal et partout au Québec. Déjà qu’entendre la Marseillaise tous les jours, c’est une folie en soi...