Il est coupable de quoi donc, Lance Armstrong ?

par Allain Jules
vendredi 24 octobre 2008

Non, je ne suis pas pour le dopage. Oui, c’est important pour la jeunesse de ne pas s’identifier aux tricheurs. Mais, considérant qu’on est libre, à mon avis, de s’autodétruire, Lance Armstrong doit faire ce qui lui semble être bon. Pour lui. Au nom de quel principe pourra-t-on avoir des ordres à lui donner ou, simplement, lui demander d’avouer ce qui n’a jamais été prouvé ou découvert.
Entre les élucubrations du journal L’Equipe, Bible du sport, mais, pas forcément paroles d’évangiles quand on se souvient de l’épisode Jacquet et l’équipe de France championne du monde 1998, il y a de quoi douter. Ensuite, les déclarations tapageuses des uns et des autres, la jalousie, enfin, demain, s’il gagne encore une fois le Tour après mille contrôles anti-dopage, ils nous diront que c’est un miraculé… une énième fois. De voir son compatriote Greg LeMond émettre des doutes sur sa participation au tour 2009, relève simplement d’un contrevent ridicule.
 
Le septuple vainqueur du tour de France, grande boucle la plus prestigieuse au monde, semble déranger certains, voire la plupart. Et si, pour l’intérêt de la course, ce sont les organisateurs qui en sont les instigateurs, mais semblent faire exprès d’être surpris depuis l’annonce en septembre dernier de son probable retour ? C’est une autre question.
 
Le champion américain a décidé, pour la première fois, de s’aligner sur le Giro. Simple petite mise en jambe ou priorité désormais de sa saison de reprise ? 
 
Je ne comprends pas ces coups de gueule hypocrites qui se sont fait jour en France, simplement parce qu’il revenait après… trois ans d’interruption. Armstrong est exceptionnel et peut bien tenter ce genre de coup. N’oublions pas que, revenant et/ou sortant de son cancer, son retour a été fulgurant.
 
Désormais, il est au pied du mur. Il veut relever un challenge dit impossible, si l’on en croit certains spécialistes en tout de la République. Ils savent tout des autres, sont transparents uniquement et essentiellement avec les affaires des autres, critiquent les autres et, quand il s’agit de leurs propres affaires, sont muets comme des carpes.
 
Pourquoi seraient-ils, au juste, inquiets devant ce retour ? N’ont-ils pas peur, après leurs nombreux discours aux convictions foireuses pour discréditer l’as américain, de se retrouver en position délicate, d’autant plus qu’il, Lance Armstrong, les fera peut-être mentir ?
 
A quoi sert donc, aujourd’hui, de le diaboliser, de le lyncher, de jeter l’opprobre sur sa personne, de pousser la suspicion jusqu’à son paroxysme ? S’il veut revenir, raison de plus d’être plus vigilant et de voir s’il est effectivement un homme ou un extraterrestre.
 
Lance Armstrong leur donne, justement, l’opportunité de se venger s’il en est. L’opportunité de dire, voyez, nous vous avions prévenu, ce garçon ne gagnait que grâce à des produits dopants. L’opportunité de juger, enfin, le maçon au pied du mur. L’opportunité de remettre en cause, donc, ses trophées du passé. L’opportunité, de le laminer cette fois à juste titre.
 
En ayant retrouvé, dans sa nouvelle équipe, Astana, Johan Bruyneel, le manager belge qui le suivit pendant de nombreuses années chez US Postal Service devenu Discovery Channel, pendant sept ans, de 1998 à 2005, le Texan, selon la rumeur, a faim, très faim même de victoire. Il souhaite gagner son 8Tour de France, mais à une condition : qu’il soit le bienvenu.
 
Ce n’est pas gagné avec l’hostilité et le tapage médiatique malsain dont il est victime en ce moment en Hexagone. Armstrong a droit au respect qu’il mérite. Les chances qu’il vienne semblent s’effriter... Espérons qu’il sera présent, pour l’intérêt retrouvé de la grande boucle. Le scepticisme d’Eddy Merckx, qui a affirmé ce mercredi qu’il est certain que l’athlète américain ne participera pas au prochain tour, est plutôt triste.

Allain Jules

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