Joakim Noah, le rêve américain

par Laurent M
mercredi 5 avril 2006

 

Dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 mars, Joakim Noah est devenu le premier Français vainqueur du tournoi NCAA, le championnat universitaire américain de basket. Fils du tennisman français Yannick Noah et de mère suédoise, né à New York, il grandit en Amérique, puis arrive à Paris à l’âge de trois ans. A la fois américain et suédois, il est en attente d’un passeport français qui lui tient à cœur.

Joakim baigne dans le sport dès son plus jeune âge, et découvre le basket en club dans la région parisienne. Son père décide de lui donner la meilleure formation possible, au pays du basket. A 13 ans Joakim retourne aux Etats-Unis avec sa mère et sa soeur. Il intègre l’équipe de Poly Prep à Brooklyn, où il marque déjà 24 points par match, avec 12 rebonds et 5 contres. Puis il devient lycéen dans le New Jersey à Lawrenceville, où son potentiel de basketteur se révèle. Il fait de son lycée le meilleur de l’Etat, et déjà, à l’époque, USA Today lui consacre toute une page. La même année il participe au All Star Game des high schools, match entre les meilleurs lycéens américains. C’est l’université floridienne de Gainesville qui l’accueille pour des études d’anthropologie, Joakim évolue désormais pour les Alligators, surnommés les « gators ». La première année est celle de l’apprentissage, son équipe termine championne de sa division Sud-Ouest mais sera ensuite éliminée. Joakim est barré par David Lee, futur choix de draft de New York. Une saison d’apprentissage pour des statistiques discrètes, 3,9 points et 2,7 rebonds en 10,3 minutes de jeu par match. Pendant l’été 2005, il prend part à un tournoi au fameux Rucker Park de New York. Après avoir progressé mentalement et techniquement, il se muscle et prend 5 kg. Avec ses 2m09, le potentiel de Joakim ne cesse de se développer.

Devenu sophomore (élève de deuxième année) sa progression va être fulgurante, et fait de lui le joueur universitaire à la progression la plus spectaculaire de l’année. Elu meilleur joueur de sa division, il affole les statistiques cette saison (14,1 points, 7,1 rebonds, 2 passes en 24,7 minutes, avec 62% de réussite au tir) et mène son équipe aux finales universitaires, pour la première fois de leur histoire. En janvier, il marque 37 points et capte 11 rebonds lors d’un match qui assoie un peu plus sa notoriété. En demi-finales de conference, les Gators éliminent l’université de Georgetown, Joakim finit meilleur marqueur (15 points) et rebondeur (13 rebonds) de la rencontre. En finale de la Southeastern conference, c’est au tour de Villanova de faire face à l’ouragan Noah (21 points, 15 rebonds, 4 interceptions, 5 contres) qui finit de nouveau meilleur marqueur et rebondeur de la rencontre. Les quatre champions de conference s’affrontent lors d’un final four. Les gators rencontrent en demi-finales nationales l’équipe surprise de George Mason, qui elle non plus ne peut résister. Joakim est plus discret mais efficace, 12 points, 8 rebonds et 4 contres en 26 minutes. Le parcours de Joakim impressionne, il fait la une de Sports Illustrated puis des cahiers sports de USA Today ou encore du New York Times. En finale, les Gators s’adjugent le titre sans trembler face à la prestigieuse université californienne de UCLA, douze fois victorieuse du championnat NCAA. Joakim réalise un match complet avec 16 points, 8 rebonds, 6 contres, 3 passes. Il est logiquement élu MVP du Final Four, récompense suprême.

Joueur très mobile et fluide pour sa taille, Joakim impressionne par son shoot et son jeu très complet. Son père l’aide à développer son mental ; le charisme et l’esprit de compétition de Joakim font toujours l’unanimité autour de lui, tout comme sa bonne humeur et son ouverture d’esprit. Suite à ce titre NCAA, le premier pour un Français, Joakim a décidé de poursuivre l’aventure universitaire. On attend désormais de lui qu’il confirme, et continue d’écrire sa légende, sous les panneaux, mais dans les cieux du basket.


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