L’arbitre, cet être humain...

par Brady
mardi 23 mai 2006

Alors que la Coupe du monde approche, les supporters espère que l’arbitrage sera au niveau... Problème : quelles que soient les évolutions techniques, l’arbitre reste un être humain, capable de se tromper à tout moment...

Comme n’importe quel acteur d’un match de football, il peut arriver que l’arbitre sorte du match, et se rate... Dernier exemple en date : la contre-performance de M. Hauge, l’arbitre norvégien de la dernière finale de la Ligue des champions entre Arsenal et Barcelone, qui a pris plusieurs décisions extrêmement contestables en première mi-temps. La plus grosse à la 18e minute, où il préfère la lettre à l’esprit, en expulsant le gardien d’Arsenal, plutôt que de laisser un avantage et l’opportunité à Barcelone d’ouvrir le score. Dommage pour le beau jeu, même si M. Hauge va ensuite aider les Anglais en sifflant un coup-franc imaginaire, leur permettant d’ouvrir le score...

M. Hauge ne sera pas de la prochaine Coupe du monde, il n’empêche, voir une si belle affiche perturbée par quelques fautes d’arbitrage fait craindre le pire pour une Coupe du monde où certains arbitres, choisis pour représenter le mieux possible les cinq continents, n’ont pas tous l’expérience du haut niveau. On se souvient lors du dernier Mondial d’un but refusé à l’Italie en 8e de finale (défaite 2-1 contre la Corée du Sud après prolongation...) pour un hors-jeu imaginaire, sifflé par le Péruvien Moreno. Ou d’un arbitre de touche ougandais qui signala une sortie de but imaginaire lors d’un Espagne-Corée du Sud que les Ibères perdront aux tirs au but (score final : 0-0). S’il est important de faire participer les différents arbitres des cinq continents, il est clair qu’il y a une différence de niveau entre les arbitres européens, habitués aux matchs de haut niveau de la Ligue des champions, et les arbitres des autres continents, qui, s’ils participent parfois à des compétitions relevées (CAN, copa America, Coupe d’Asie...) n’ont clairement pas l’habitude de matchs de haut niveau à fréquence régulière, et on peut craindre certaines fautes... même si parfois l’arbitre est accusé à tort.

Qu’a-t-on pu dire par exemple lors de la Coupe du monde 1998 sur l’arbitre américain Garragher, qui accorda le pénalty de la victoire à la Norvège face au Brésil, éliminant le Maroc... Un scandale pour Charles Bietry, commentant le match en direct et voyant des ralentis peu évocateurs, Carton rouge ! pour Jean-Pierre Pernaut au 13 h et pourtant... un caméraman suédois prouvera ce que M. Garragher, placé à deux mètres de l’action, avait parfaitement vu : il y avait bien un tirage de maillot justifiant le pénalty... De toutes les caméras présentes autour du Stade Vélodrome, seul ce cameraman prouva que l’arbitre avait parfaitement raison.

Malgré tout, ceux qui suivent (de loin) le rugby continueront de défendre la vidéo pour assister les arbitres. Problème : quand l’arbitre est persuadé d’avoir raison (et cela arrive fréquemment), la vidéo est rarement consultée. France-Ecosse 2005 de rugby : les Ecossais se voient refuser un essai pour un pied en touche imaginaire. Persuadé d’avoir raison, l’arbitre de touche refuse d’appeler la vidéo, et l’Ecosse perd. Biarritz-Munster 2006 : l’ailier Sereli Bobo met le pied en touche sur le premier essai Biarrot. A deux mètres du joueur, l’arbitre de touche est persuadé du contraire, l’essai est accordé. Heureusement pour l’éthique, Munster gagne malgré cela la finale...

L’arbitre reste donc un facteur humain. De temps en temps, les hautes instances de la FIFA, ou de l’UEFA cherchent des solutions pour réduire ce risque. Hostiles à la vidéo, qui parfois peut se tromper (n’est-ce pas M. Garragher ?), mais par exemple favorable au "ballon intelligent", ce ballon équipé d’une puce électronique permettant de savoir si le ballon franchit la ligne de but ou non, et d’éviter les buts litigieux ou le refus de buts valables. Voire à un rôle accru des arbitres de touche, ou à la présence de deux arbitres de champ... Problème : le football est un sport rapide. Et si à chaque décision d’arbitrage, il faut une plaidoirie entre plusieurs arbitres et experts du terrain pour prendre une décision, on peut craindre que le jeu ne soit ralenti par des coupures interminables... Comme ce fut le cas à l’époque où le rugby sollicitait un peu trop l’expert vidéo, au point d’avoir des mi-temps à huit minutes d’arrêt de jeu...


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