Le foot, un sport ?

par Jean Paul
mardi 1er mars 2011

Les amateurs de sport ont-ils encore envie de suivre le foot ?

Si je prends la plume pour la première fois sur ce forum, après l’avoir consulté de nombreuses fois, c’est pour pousser un coup de gueule…

 Agé de 64 ans, sportif pratiquant (parfois à l’excès) pendant ma jeunesse, j’en ai conservé la passion, mais depuis quelques années déjà, en tant que spectateur, dans les tribunes, devant mon téléviseur, ou comme lecteur de la presse sportive.

 Je suis avec intérêt pratiquement tous les sports, mais depuis quelques temps déjà, je sens monter en moi un profond rejet pour le foot, du moins celui pratiqué par ce que l’on appelle, bien mal à propos, « l’élite ».

 Cette discipline, et tout ce qui l’entoure, traine une cohorte de casseroles peu enviables :

 - Le comportement sur le terrain de ses acteurs (terme pas innocent…) ne suscite désormais que très rarement l’enthousiasme que ce soit au niveau technique ou celui de l’engagement.

 - Les salaires indécents touchés par les joueurs, sans doute l’explication de bien des comportements.

 - L’attitude des « supporters », devenus de véritables armées, vociférant des slogans ineptes, sifflant les joueurs adverses dès qu’ils touchent le ballon, quand ils n’en viennent pas aux mains (Y a-t-il d’autres sports où les supporters de l’équipe visiteuse sont parqués en cage ?). J’ai renoncé à emmener mes petits-enfants au stade, considérant que les haies de CRS entre les quelles il faut entrer ne constituait pas l’image que je souhaitais leur donner du sport.

 - Je n’ose même pas parler de Knysna, tant nous avons tous envie d’oublier cet épisode lamentable donné par notre équipe nationale.

 En regard de cette débauche de mascarades pseudo-sportives, je citerais, en vrac, et sans hiérarchisation :

 - Les valeurs véhiculées par le rugby (souvenons nous de la défense héroïque de l’Equipe de France contre la nouvelle Zélande lors de la dernière coupe du monde, ou le maillot maculé de sang de Jean Pierre Rives…)

 - La succession des performances de l’Equipe de France de Handball, composée de joueurs disponibles et « normaux »

 - La simplicité des athlètes (présent au dernier Décanation, à Annecy, quel bonheur de voir les membres de l’EdF venir se mélanger au public, dans les tribunes, se faire prendre en photo avec les enfants, ou leur signant, avec le sourire, des autographes ; les athlètes non sélectionnés étaient venus dans les gradins pour encourager leurs copains participants…

 -Le courage de Cammas, Desjoyaux, ou autre Tabarly, seuls contre les éléments dans leurs tentatives de records.

  J’arrête là, mais la liste pourrait être longue (Je n’oublie pas S. Loeb,T. Riner ou A. Bernard) pour évoquer tout ce que le monde sportif peut apporter d’émotions à son public.

 Evidemment, comme chacun d’entre vous, j’étais fou de joie au soir du 12 juillet 1998, envahi, comme l’ensemble du pays par une émotion profonde. Mais est-ce bien légitime ? La couverture (ou plutôt le matraquage) médiatique autour du foot est sans commune mesure avec la portion congrue octroyée aux autres sports, et bien sûr, influence nos réactions. Les chaînes de télé accessibles à tous couvrent Angers- Strasbourg en coupe de France, mais ne retransmettent pas la demi-finale (ni bien sûr les matches de poule) du Championnat du monde de handball, pourtant d’une autre tenue… On peut certes rétorquer que la pratique du foot est planétaire, contrairement à d’autres disciplines. Peut-être, encore que ? Je pense que tous les enfants du monde courent avant de taper dans un ballon. En tout état de cause, ceci constitue-t-il un argument suffisant ?

 A mon sens, le sport devrait transmettre les valeurs d’effort, de respect des autres, du sens de l’équipe, du dépassement de soi. A notre époque où celles-ci sont particulièrement absentes de notre quotidien, ne reste-t-il pas que le sport (et heureusement quelques autres domaines, trop rares) où celles-ci sont mises en valeur. Quid du rôle formateur auprès de la jeunesse ?

 Que faire ? Un boycott, une manif, des pamphlets ? Je n’ai pas l’utopie de croire possible d’inverser une tendance lourdement implantée, et le déplore. Je suis encore capable de vibrer à une victoire de l’OL sur le Réal Madrid (je suis Lyonnais, vous aviez deviné…), mais à froid, je m’en veux un peu. Si j’ai pris le temps d’écrire ces quelques lignes, peut-être est ce parce que j’ai le secret espoir de trouver parmi les lecteurs de Sportvox celui (ou ceux) qui ressentent la même chose que moi ? Et ont la solution que je n’ai pas, moi-même. Aussi, je serai attentif à tous les commentaires suite à cet article, et qui sait ?...


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