Qui va gagner la Coupe du Monde 2018 ?

par Lionel Ladenburger
mercredi 9 mai 2018

Qui remportera l’édition 2018 du Mondial de football ? Eléments de réponse via ce Top 10 des favoris.

A une poignée de semaines de l’incontournable rendez-vous planétaire, le monde du ballon rond bruisse déjà de mille pronostics. L’occasion de faire un petit tour d’horizon des forces en présence à travers les dix équipes qui obtiennent (pour l’heure) les faveurs des bookmakers.

Cinquièmes du Mondial brésilien, Los Cafeteros y avaient disputé le premier quart de finale de leur histoire en 2014. Quatrième puissance du fútbol sud-américain derrière l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay, la Colombie a confirmé sa capacité à soulever des montagnes en s’offrant récemment le scalp des Bleus au Stade de France. Avec David Ospina (Arsenal) dans les cages et un secteur offensif de toute beauté, composé de : James Rodriguez (Bayern), Cuadrado (Juventus), Luis Muriel (FC Séville) et le tigre Falcao (Monaco) en pointe, sans oublier Carlos Bacca (Villarreal) en remplaçant de luxe, nul doute que les protégés de José Pékerman auront de sérieux arguments de leurs côtés. Et bien que les voir gagner paraisse assez insensé, les quarts semblent à nouveau à leur portée.

Double vainqueur et quadruple demi-finaliste lors des éditions précédentes, « La Céleste » fait partie des équipes historiques. Petit pays mais grande nation de football, à l’instar de la Hollande en Europe, l’Uruguay parvient souvent à tirer son épingle du jeu au nez et à la barbe des mastodontes (Argentine, Brésil, Colombie, Mexique, etc.) d’Amérique Latine. Emmenés par l’expérimenté Diego Godin et l’espoir Federico Valverde, les Uruguayens ont ainsi réussi une remarquable campagne de qualifications en décrochant le second strapontin sud-américain devant l’Argentine, la Colombie, le Pérou, le Chili et le Paraguay. En outre, avec leur duo de feu « Edinson Cavani – Luis Suarez » (svp) à l’avant, les hommes d’Oscar Tabarez peuvent potentiellement taper n’importe qui.

 

L’Angleterre parmi les favoris, c’est un vieux serpent de mer ! Pourtant, force est de constater que les protégés de Sa Majesté ont souvent peiné à honorer leur statut ces dernières années. Titrés en 1966 (ça date !), The Three Lions ont depuis fait choux blanc à chaque tentative. Abonnés aux quarts mais absent du carré mondial depuis 1990, les inventeurs du jeu ont ainsi laissé filer un paquet de générations dorées (en particulier la précédente avec les Beckham, Ferdinand, Gerrard, Lampard, Owen, Scholes, Terry, etc.) sans remporter le moindre trophée. En dépit du chirurgical Harry Kane (le meilleur buteur européen en 2017), la sélection britannique, encore humiliée par l’Islande lors de l’Euro 2016, fait donc toujours plus figure d’outsider que de futur vainqueur.

A contrario de leurs homologues anglais, les belges ont la frite (OK je sors) ! Ils s’envoleront en effet pour la Russie avec la meilleure formation de leur histoire : un gardien de classe mondiale (Courtois), une défense parmi les plus solides (Alderweireld, Kompany, Vermaelen et Vertonghen) ainsi qu’une pléiade de top-players (Fellaini, Nainggolan, Tielemans, Witsel, Carasco, De Bruyne, Hazard, Mertens, Batshuayi, Bentéké et Lukaku) au milieu et en attaque. En somme, sur le papier, le Plat Pays peut y croire. Ceci étant, outre le manque d’expérience, on sait aussi qu’une quantité de noms ne fait pas forcément une grande sélection. L’élimination sans gloire face au Pays de Galles lors du dernier Euro plaide hélas en ce sens. Aux Diables Rouges de prouver le contraire !

A l’image de leurs voisins d’outre-Quiévrain, les vice-champions d’Europe débarqueront chez les Tsars armés d’un milieu costaud (Kanté, Pogba, Rabiot, Sissoko, Tolisso) et d’un impressionnant contingent offensif (Griezmann, M’Bappé, Coman, Martial, Dembélé, Lemar, Fékir, Thauvin, Payet, Giroud et Lacazette). Mais si, devant, les vice-champions d’Europe disposent effectivement d’un énorme potentiel, c’est derrière que le bât blesse. Hugo Lloris est certes irréprochable dans son rôle de capitaine, il l’est (un peu) moins dans celui de gardien. Et dans l’axe, outre la blessure de Koscielny (un gros coup dur pour Deschamps), la charnière Varane-Umtiti a montré certaines limites. Bref, difficile de les imaginer aller au bout avec une arrière-garde a priori friable…

Vice-championne du monde, l’Argentine n’apparait qu’en cinquième position de ce Top 10. La faute au chemin de croix vécu par « Messi & Co. » en 2016-2017. Qualifié in extremis, les « Italiens d’Amérique » ont néanmoins assurément les moyens de faire (beaucoup) mieux. Primo, parce que tous les tauliers défensifs (Biglia, Mascherano, Ottamendi et Zabaleta) seront cette fois présents. Secundo, parce Léo Messi (jusqu’ici maudit en sélection) aura à cœur de se racheter après trois finales perdues d’affilée (Mondial 2014 + Copa America 2015 et 2016). Et tertio, parce qu’aux avant-postes « i Biancocelesti » pourront s’appuyer sur une puissance de feu quasiment inégalable via un « 5 Majeur » de folie : Messi, Di Maria, Dybala, Higuain, Agüero. Ca fait rêver !

Avec le Portugal, c’est souvent le même refrain qui revient. Parfois flamboyants, parfois balbutiants, les Lusitaniens sont surtout imprévisibles. Avec eux, on ne sait pas à quoi s’attendre, le pire comme le meilleur n’étant jamais très loin. Sauf que pour la première fois de leur histoire, Cristiano Ronaldo et sa bande déboulent en Coupe du Monde avec l’étiquette de champions d’Europe en titre ! Qui plus est, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, la star du Real demeure un compétiteur hors-pair. Diablement efficace sous la houlette de Zidane en C1, CR7 se montre toujours aussi redoutable lors des grands rendez-vous. Quand on sait l’appétence que le garçon a pour les trophées... il paraît impossible de sous-estimer une nouvelle fois les chances du onze portugais. 

Après le drame de Rio, les dieux du foot se sont visiblement repris ! Première haut la main de la zone Am-Sud, la Seleçao affiche à nouveau un jeu plaisant et efficace à des années lumières de l’indigeste spectacle proposé en 2014 sous les ordres de Luiz-Felipe Scolari. Avec quelques briscards (Marcelo, Dani Alves, Thiago Silva, David Luiz, Fernandinho et Paulinho) pour assurer ses arrières et des jeunes (Casemiro, Marquinhos) aux dents longues, le Brésil, champion olympique, mise avant tout sur son explosif quatuor de magiciens : Neymar (PSG), Coutinho (Barça), Firmino (Liverpool) et Gabriel Jesus (Man. City). Si l’on ajoute à cela les cinq étoiles sur le maillot, la ferveur jamais démentie et l’amour du ballon rond : impossible de ne pas remettre les Cariocas dans la course au trône. 

Ogre de la planète-foot avec trois trophées majeurs de 2008 à 2012, la péninsule ibérique était rentrée dans le rang à l’occasion du « Mundial do Brazil ». Redevenue humaine, La Roja a depuis retrouvé sa cohésion au point de survoler les qualifs, réapparaissant ainsi parmi les deux ou trois plus gros clients au titre en juillet prochain. De Gea est l’un des derniers remparts les plus solides du Vieux Continent. La défense (formée par Piqué, Ramos, Carvajal et Jordi Alba) garantie stabilité et explosivité. Quant à l’entrejeu (avec David Silva, Iniesta, Alcantara et Isco), il fait simplement figure d’épouvantail. Enfin, si l’on ajoute à cela un Diego Costa performant et qui semble avoir enfin trouvé ses marques en sélection : aucune hésitation, l’Espagne fait de nouveau forte impression.

Sans surprise, l’Allemagne caracole en tête sur les sites de paris en ligne. Et comment pourrait-il en être autrement ? Tenants du titre et vainqueurs de la Coupe des Confédérations en guise d’apéritif l’année passée, les hommes de Joachim Löw ont signé un tonitruant 10/10 en qualifs (dix matchs, dix victoires). Chez eux pas de star absolue, mais un collectif huilé à souhait, doublé d’une motivation sans faille dont seuls les Teutons ont le secret. Ajoutez à cela le meilleur portier du monde (Neuer), une arrière-garde patronnée par Hummels et Boateng en mode « Mur de Berlin », un carré magique (Draxler, Khedira, Kroos, Ozil) au milieu de terrain et ce vieux renard de Thomas Muller devant, et vous comprenez pourquoi La Manschaft est favorite à sa propre succession.

 

Quid des surprises ?

Le Mondial ne serait pas le Mondial sans les surprises qui vont avec. Outre les éliminations précoces de l’Algérie, du Cameroun, du Chili (champion d’Amérique), des Etats-Unis, de la Hollande et de l’Italie (un tremblement de terre, inédit depuis cinquante ans côté Transalpin) avant même la phase finale, d’autres gros poissons pourraient vite passer à la trappe face aux challengers. Méfiance donc envers la Croatie de Modric (Real) et Rakitic (Barça), l’Egypte de Salah, le Maroc, le Pérou ou le Sénégal, sans oublier les Vikings islandais, passés maîtres en la matière depuis 2016 ! En revanche, en dépit de son gros réservoir, la Russie ne devrait pas faire de miracles… A moins que les arbitres s’en mêlent ! Car cela aussi hélas, en football, ça fait souvent partie de l’Histoire.

Lionel Ladenburger

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