Coup de tonnerre chez les Bleus ! Alors que les cadres de l’équipe, avec
une langue de bois qui n’a rien à envier à celle des politiques, avaient
mis en place une « version officielle » dans les médias, un joueur
inattendu, l’inconnu du groupe France, a osé parler. Ses paroles
risquent de faire très mal à Patrice Evra, Thierry Henry et Eric Abidal... à moins qu’elles ne se retournent contre lui.
Patrice Evra, Thierry Henry, Eric Abidal nous ont livré
leur version au sujet de la grève des Bleus dans le bus à la veille du match France-Afrique du Sud. Selon eux, tous les joueurs étaient d’accord pour boycotter l’entraînement, tous étaient solidaires. Evra avait même lâché une inquiétante mise en garde : "
C’était une décision du groupe, il est resté uni jusqu’au bout. Il n’y en a pas un seul qui a voulu sortir du bus, j’espère que tout le monde restera honnête jusqu’au bout."
Personne ne les croyait, certes, la presse (
Paris-Match,
Nouvel Obs...) ayant rapporté des témoignages de joueurs restés anonymes qui contredisaient cette version. Yoann Gourcuff, Hugo Lloris et Bacary Sagna, pour ne citer d’eux, s’étaient opposés à la grève, mais avaient été dissuadés de sortir du bus par les leaders de l’équipe.
Pour la première fois, lundi soir, un joueur de l’équipe de France parle ouvertement, confirme les rapports de la presse, et contredit du même coup ses coéquipiers. Il s’agit de
Stéphane Ruffier, le remplaçant du troisième gardien des Bleus, Cédric Carrasso, qui a dû quitter le groupe en cours de Mondial pour cause de blessure entre le premier et le deuxième match des Bleus. Il était présent dans le bus ce fameux dimanche 20 juin, où
la folie semblait s’être emparée du groupe France.
Dans le
Canal Football Club sur Canal Plus, Stéphane Ruffier a expliqué que «
ce ne sont que quelques joueurs qui ont décidé de boycotter l’entraînement. » «
Patrice Evra a fait des choix avec d’autres joueurs. On a pris part à ces choix. On est ensuite resté dans cette solidarité et on ne s’est pas entraîné le dimanche », a-t-il poursuivi avant de démentir la version « officielle » présentée par Henry, Evra et Abidal.
« Sûrement, il y a des joueurs qui n’ont pas voulu faire ça. Je pense que les gens le savent. Il y a des joueurs qui, au fond d’eux, n’avaient pas la même décision », a lâché le jeune gardien de but de l’AS Monaco.
Pourquoi ne s’être pas alors opposé à la décision des leaders, s’il n’y avait pas unanimité ? Ruffier, petit nouveau en Bleu, explique avoir « suivi le groupe parce que je venais d’arriver et, pour moi, ce n’était pas évident de pouvoir faire quelque chose à côté. On ne se détache pas d’un groupe. C’est une question de solidarité. »
En tout cas, en parlant, en brisant l’omerta imposée par Evra, Henry et Abidal, qui avaient rapidement assailli les médias (TF1 et Canal Plus) pour sceller une "version officielle", Ruffier aura peut-être ouvert la voie à d’autres joueurs qui étaient opposés à la grève de l’entraînement, et qui vont désormais se sentir moins seuls pour le déclarer publiquement dans les prochains jours. Il aura mis à nu le mensonge des cadres de l’équipe de France.
On attend avec impatience la réaction de Patrice Evra, qui espérait que tout le monde tienne sa langue, "reste honnête jusqu’au bout". Accusera-t-il à présent Ruffier d’être le fameux "traître" ? On attend aussi la réaction du nouveau sélectionneur Laurent Blanc : reprendra-t-il dans son groupe un joueur qui, sans avoir aucune sélection, se permet de balancer ses coéquipiers menteurs, les trahit, en disant la vérité à la presse ?